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Parité homme – femme dans le partage de l’héritage / Al Azhar menace de déclarer la Tunisie pays non-musulman !

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Par Massinissa Mansour -28 janvier 2018 La parité entre l’homme et la femme est indéniablement l’une des quêtes démocratiques les plus nobles. En parallèle et dans certains cercles religieux, elle est perçue, comme un outrage à l’islam. La question de l’égalité dans le partage de l’héritage demeure une controverse. Pourtant, ce principe d’égalité est en passe d’être consacré par une loi en Tunisie. Une hérésie pense Al Azhar qui menace de déclarer la Tunisie pays non-musulman. La parité homme – femme dans le partage de l’héritage est en passe d’être consacrée par une loi en Tunisie. Ça représente certainement une avancée démocratique indéniable dans un pays qui a déjà franchi plusieurs pas dans le domaine des libertés individuelles. À cet effet, une commission des libertés individuelles et de l’égalité a été créée en août dernier. Cette dernière a été chargée de préparer les contours de la réforme du Code du Statut Personnel (CSP). Un rapport devra être soumis au plus tard dans un...

Tunisie. La révolte toujours latente

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Le 14 janvier, date anniversaire de la chute de Ben Ali en 2011, les Tunisiens ont défilé en masse. Avenue Bouguiba à Tunis, ils étaient nombreux à commémorer la révolution, drapeau national à la main. Ailleurs pourtant, d'autres groupes ont brandi des slogans hostiles au gouvernement. Tel un reflet des deux Tunisie, « celle qui espère et celle qui désespère ». La grogne sociale a refait surface en Tunisie, ultime pays rescapé du Printemps arabe où doit se rendre, mercredi, le chef de l'État français, Emmanuel Macron. Sept ans après l'exil de Ben Ali, la pauvreté, le chômage et la corruption qui ont entraîné la chute de la dictature sont toujours bien présents, ravivant la colère d'une jeunesse avide de changements et de justice sociale. De notre envoyé spécial. Emmanuel Macron entamera, mercredi, une visite d'État de deux jours en Tunisie où il sera reçu par son homologue, Béji Caïd Essebsi. Si l'économie, la sécurité et les questions migratoires seront au c...

Tunisie: derrière la grogne, des espoirs déçus et un pouvoir d'achat en berne

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Manifestation pour le 7e anniversaire de la révolution tunisienne, le 14 janvier 2018 à Tunis. © REUTERS/Amine Ben Aziza Par Léa-Lisa Westerhoff Publié le 17-01-2018 Modifié le 17-01-2018 à 12:23 Alors que la Tunisie fêtait le 7e anniversaire de sa révolution, dimanche 14 décembre, la liesse qui avait suivi à l'époque suivi la chute du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali est un lointain souvenir. Aujourd’hui, le bilan est morose. Beaucoup d’espoirs sont déçus. Le chômage est plus haut que jamais et l’économie en crise. Des mesures d’austérité adoptées le 1er janvier dernier ont provoqué un véritable soubresaut de colère populaire il y a une dizaine de jours. « Travail, liberté, dignité ». Ce slogan de la révolution de 2011 a de nouveau résonné dans les rues de Tunis dimanche 14 janvier. Car sept ans après la chute de Ben Ali, il y a toujours trop de chômage et une liberté d’expression fragile. La dignité quant à elle est sérieusement entamée, disent certains Tunisiens. Par ailleur...

GÉOPOLITIQUE, LE DÉBAT

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Où va la Tunisie? Par Marie-France Chatin  Diffusion : dimanche 28 janvier 2018 Des manifestants tunisiens face à face avec les forces de l'ordre à Tunis, le 12 janvier 2018. © REUTERS/Zoubeir Souissi Sept ans après la révolution, nombreux sont les Tunisiens à être déçus de la transition démocratique censée apporter davantage de prospérité. La stabilité politique du pays est-elle menacée ? Regard sur la situation actuelle, plus complexe qu’elle ne l’était en 2011. Contribuer à permettre à la Tunisie de ne pas sortir de la route relève d’une certaine urgence, étant donné le contexte géopolitique de son environnement régional. Invités : Anne-Clémentine Larroque, spécialiste des Relations internationales. Maître de conférences à Sciences Po. «L’islamisme au pouvoir. Tunisie, Egypte, Maroc», PUF. Sophie Bessis, chercheuse associée à l’Iris. Historienne, spécialiste du Maghreb. Jean-Yves Moisseron, directeur de recherches, économiste à l’Institut de Recherche po...

Tunisie : le mouvement « Fech Nestanew » présente des signes d’essoufflement

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Par Frida Dahmani 111 PARTAGES Pour la première fois depuis le début des manifestations contre la vie chère en Tunisie, lancées début janvier par le collectif « Fech Nestanew », seulement quelques centaines de personnes ont participé au rassemblement de ce vendredi. Alors que le mouvement contestataire, qui se mobilise depuis début janvier contre la vie chère en Tunisie, prévoyait une nouvelle manifestation ce vendredi 26 janvier pour le « Jeudi noir » , à peine quelques centaines de protestataires ont participé au rassemblement au Bardo, devant le siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Des chiffres beaucoup moins importants que lors de la dernière manifestation à Tunis, le 12 janvier. Ce collectif, qui a démarré son action le 7 janvier par des mobilisations populaires pour réclamer la révision des prix des produits de consommation et celle d’ une loi de finances considérée comme injuste et favorisant l’exclusion , demande la libération des jeunes arrêtés en janvier...

En Tunisie, Béji Caïd Essebsi et la tentation du présidentialisme

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Tunisie, où vas-tu ? (2/6). Formé à l’école du « père de la nation » Habib Bourguiba, l’actuel président, âgé de 91 ans, se pose en champion du « prestige » de l’Etat. Au risque d’affaiblir l’inspiration parlementaire de la Constitution post-révolution. Par Mohamed Haddad et Frédéric Bobin (Tunis, correspondant) Elle trône, superbe, conquérante, en surplomb des terrasses de cafés de l’avenue qui porte son nom. La statue équestre de Habib Bourguiba a regagné en mai 2016 le cœur de Tunis et le « père de la nation », tout de bronze coulé, pointe à nouveau son bras vers la Médina toute proche. La symbolique de ce retour au bercail du héros de l’indépendance n’a pas fini de faire sentir ses effets sur la scène politique tunisienne. Quand Béji Caïd Essebsi, l’actuel chef de l’Etat, a pris cette initiative, la plupart des observateurs n’y ont vu qu’une juste réparation. Il ne s’agissait rien tant que de laver l’affront qu’avait infligé au « commandant suprême » son héritier infidèle, Z...

Tunisie: des militants LGBT empêchés de manifester pour raisons de «sécurité»

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Des policiers en civil empêchent des militants LGBT de manifester devant le ministère du Tourisme à Tunis, le 27 janvier 2018 Photo FETHI BELAID. AFP Tunisie: des militants LGBT empêchés de manifester pour raisons de «sécurité» Des militants LGBT ont été dispersés par la force samedi dans le centre de Tunis par des policiers en civil, après que leur manifestation a été interdite «pour leur sécurité» selon le ministère de l’Intérieur. Un appel à manifester devant le ministère du Tourisme avait été lancé sous le mot d’ordre »#Sayebni» (Lâche-moi, en arabe tunisien) pour demander l’abrogation de lois «rétrogrades» et la fin de «la criminalisation des libertés sexuelles et de la discrimination contre la femme» notamment. Mais des militants ont indiqué vendredi soir avoir été informés par le ministère de l’Intérieur que leur manifestation avait été interdite. «Nous avons eu des renseignements selon lesquels ils allaient être visés», a dit à l’AFP le porte-parole de ce ministère...