Tunisie : tout ça pour ça ? La jeunesse désorientée


Depuis 7 ans, les mouvements sociaux sont récurrents en Tunisie. La révolution a permis une transition démocratique, mais la transition économique peine à se faire. Les Tunisiens protestent contre la vie chère alors que les chômeurs diplômés, les jeunes et les femmes souffrent.A Ras Jemel, dans le gouvernorat de Bizerte, 60 km au nord de Tunis. Ces jeunes diplômés, majoritairement des femmes, s'organisent pour ne pas tomber dans la désespérance. En Tunisie, 30% des demandeurs d'emploi sont des chômeurs diplômés.• Crédits : Nadine Epstain - Radio France


Emmanuel Macron a fait ce jeudi sa première visite d'Etat dans un pays arabe, en Tunisie. Il a tenu à afficher son soutien au pays, la France veut aider la Tunisie "comme on aide un frère ou une sœur", a t-il déclaré. Le chef de l'Etat français a notamment promis un plan d’urgence de 50 millions d’euros pour la jeunesse tunisienne. Et de signer une série d'accords sur la création d’une université, d'entreprises, le développement culturel, la francophonie.

Ces annonces interviennent quelques semaines après une forte contestation en janvier, née de l’adoption de la nouvelle loi de finance, un nouveau budget d’austérité.

Les Tunisiennes et les Tunisiens ne comprennent pas que leurs préoccupations premières que sont le pouvoir d’achat, l’emploi, le contrat social, la répartition des richesses dans le pays ne soient pas la priorité du gouvernement tunisien et de l'Etat. C'en est trop pour les classes populaires, défavorisées, mais aussi les classes moyennes.

Avant la révolution de 2011, les Tunisiens disaient : "je peux vivre avec du pain et de l'eau, l'essentiel est que Ben Ali parte". Ils étaient donc prêts à se sacrifier pour ne plus vivre sous la terreur. Ils l'ont fait hier, mais aujourd'hui, ils réclament de ne plus s'appauvrir pour pouvoir vivre librement et dignement, sept ans après la chute de la dictature. 

"2018, un budget de guerre qu'il faut combattre"• Crédits : Nadine Epstain - Radio France

Pour ce Magazine de la rédaction, Nadine Epstain a rencontré des jeunes, qui ne trouvent pas de travail, mais aussi des demandeurs d'emploi diplômés. Les plus désorientés partent à bord des bateaux de la mort qui vont à Lampedusa, d'autres se sont engagés dans la lutte contre l'austérité. 

Des chômeurs diplômés sont sur le trottoir jour et nuit devant le siège du syndicat UGTT et devant le ministère des affaires sociales à Tunis.• Crédits : Nadine Epstain - Radio France

Les Tunisiens racontent la difficile transition d'un Etat autoritaire vers un Etat démocratique. Ils entendent le défendre et construire un vrai Etat de droit.

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