Une bombe est à quelques minutes de la destruction de votre monde. Maintenant quoi?

Ce matin-là, à Hawaï, j'ai dû décider qui envoyer des SMS, quoi dire et qui essayer de sauver.

Par Noah Tom 14 janvier
Noah Tom est le président de l'American Advertising Federation Hawai'i. Il habite à Honolulu.


Des avions de chasse sud-coréens et américains survolent la péninsule coréenne lors d'un exercice de combat le 6 décembre. (Ministère de la Défense sud-coréen / Getty Images)

07h40 C'est déjà un samedi matin très occupé. J'attrape mon café glacé et charge ma fille aînée (16 ans) et ses valises dans la voiture. Ma femme était partie quelques minutes avant nous, se dirigeant vers son bureau à temps partiel. Mes plus jeunes filles (9 et 10 ans) dorment. La plupart des gens d'Honolulu ont dû avoir la même idée, parce que les routes sont dégagées et nous arrivons à l'aéroport en un rien de temps.

7h55 A l'aéroport, je serre ma fille aînée, qui part pour une semaine à Hiroshima, au Japon, en tant qu'étudiante en échange. Je lui dis que je l'aime et que je m'amuse.

08h05: Je me rends chez Zippy sur l'autoroute de Nimitz pour prendre le petit-déjeuner pour notre retraite de travail de mi-année - je suis président de l'American Advertising Federation Hawaii. Les objectifs, les nouveaux programmes et la dotation en personnel des comités me traversent la tête alors que je marche au comptoir. Puis j'entends un murmure d'ennuis. «Une menace à la bombe», murmure l'un des caissiers à un autre alors que je tente de payer 25 sandwichs à l'omelette à la saucisse portugaise. Mais je suis seulement inquiet qu'ils me laissent finir la transaction avant de nettoyer le bâtiment. En attrapant le colis et en courant, j'entends les mots «lancer des missiles» alors que les caissiers se parlent.

8h10 Je monte dans ma voiture, ne croyant toujours pas qu'il y a un vrai problème. Presque instantanément vient un message sur Slack de mon vice-président sur le conseil d'administration de l'AAF: "Les gars, il y avait juste une menace de missile balistique à Hawaii. Chercher un abri . . . Ne vous inquiétez pas pour la réunion. »Les membres du conseil commencent à faire exploser la chaîne Slack avec des mises à jour:« Pas de sirènes là où je vis »,« Je ne peux pas appeler qui que ce soit. »Une personne affirme l'avoir entendue à la télé et radio. Je n'ai pas vu l'alerte du téléphone portable - je les avais précédemment désactivés. (Les alertes portent généralement sur les inondations soudaines, ma maison et mon travail ne sont pas dans des zones sujettes aux inondations, la vérité est que je ne voulais pas être réveillé par les sirènes du téléphone à cause de fortes pluies à 3 heures du matin). Facebook Messenger:

Alerte d'urgence MISSILE BALISTIQUE MENACEE A HAWAII. CHERCHEZ IMMÉDIATEMENT UN ABRI. Ce n'est pas un foret.

8h13: Recherche avant la panique, je pense, et allumer la radio, rien! La musique continue à jouer, diverses personnalités de la radio bavardent, mais rien à propos d'un avertissement. Plus de messages sur Slack et Messenger apparaissent. "PAS UN FORET." Panic commence à s'insinuer. Je vérifie Twitter et ne trouve aucune information.

8h15 C'est le moment "oh s - t": Quatre à cinq Banlieues blanches avec des lumières bleues flamboyant derrière moi vers Waikiki sur Nimitz Highway. Je pense que je vois des sceaux fédéraux sur leurs portes alors que je fouette la tête. Trop vite, je ne peux pas le dire. Le manque d'information réelle est assourdissant.

8h16 Les lignes de téléphone sont occupées, donc je texte ma fille à l'aéroport. Elle me dit qu'ils en ont entendu parler mais n'en savent pas beaucoup plus que moi. Maintenant que je crois que c'est une menace réelle, je commence à soupeser les options du diable. J'ai maintenant perdu six des 15 minutes environ avant l'impact de la Corée du Nord. Ma famille est dispersée partout dans Honolulu et probablement 10 à 15 minutes dans n'importe quelle direction. Que faire? Dois-je essayer de me trouver un abri dans la région? Est-ce que je retourne à l'aéroport? C'est probablement le plus proche, mais il est à côté de Pearl Harbor et Hickam Air Force Base - probablement la cible du missile.

08h17: Je fais savoir à ma femme et à ma fille aînée que je les aime, que je vais m'arracher du parking et rentrer chez mes plus jeunes filles. C'est là que j'ai le plus de famille dans un endroit et dans un endroit dans la direction de la cible suspectée. J'ai réussi à embrasser ma fille aînée ce matin, je raisonne, et j'espère que ma femme recevra le message et rentrera à la maison. Je conduis mais ne croirai pas que je le ferai n'importe où avant l'impact, m'arrêtant toujours pour les lumières rouges tout en heurtant 80 mi / h entre eux. Les trois prochaines minutes sont un flou de messages texte et d'accélération.

8h20 Juste à un pâté de maisons de l'autoroute, j'apprends des amis qui se sont abrités dans la cage d'escalier de leur immeuble que l'un de nos canaux d'information a confirmé que c'était une erreur. Juste une erreur humaine. Ma mère appelle. Je lui dis que tout ira bien, que je l'aime et que j'appelle ma sœur, qui ignorait encore le statut clair.

08h21 Manic, je me retourne vers la ville et commence à envoyer des messages sur Slack. "Que ferons-nous de tous ces sandwiches?" Dis-je. "Ils nous coûtent tellement d'argent ... qui les mangeront tous ..."

8h25: Je m'arrête sur Bishop Street et mets la voiture dans le parc avant de tuer quelqu'un qui envoie des textos et qui conduit, juste à quelques rues de l'endroit où la réunion devait se dérouler. Les gens plus intelligents que moi me persuadent d'annuler la chose idiote. L'adrénaline quitte mon système, et je suis brisé. Je suis assis dans un flou, des larmes roulent sur mon visage.

8h35 La colère contre Hawaii Civil Defense me pousse à composer un post sur Facebook. Je sens que j'ai été abusé. L'écrire fait fondre le dernier contrôle qui me reste, et quand je le poste, je perçois un de ces cris moches que vous ne voudriez pas voir, mais vous êtes trop fâché pour prendre soin de qui vous voit le faire.

08h45 La prochaine alerte vient:

Alerte d'urgence: Il n'y a pas de menace de missile ou de danger pour l'État d'Hawaï. Répéter. Fausse alarme.

Les habitants d'Hawaï ont reçu des alertes d'urgence annonçant une «menace de missile balistique» tôt le matin du 13 janvier. C'était une fausse alerte. (Victoria Walker, Elyse Samuels / Le Washington Post)

Je suis enragé à la défense civile. Puis je remarque les gens qui descendent Bishop Street, manifestement inconscients de tout ce qui vient de se passer ou des choix que je suis juste obligé de faire. Je suis tellement jaloux.

09h30 je texte à ma femme, qui n'a toujours pas répondu à ce stade. "J'espère que tu n'étais pas conscient de la terreur de ce matin. Je t'aime. »Puis, je mange un nombre malsain de ces sandwichs à l'omelette à la saucisse portugaise, je descends mon café glacé et je rentre chez moi. Je serre dans mes bras mes deux enfants, qui ne connaissaient pas la terreur, et leur donnais chacun un sandwich.

Jusqu'à aujourd'hui, j'avais laissé la plupart de mes craintes de la guerre froide dans les années 1980. Des films tels que "The Day After" n'étaient que des souvenirs effacés de films lyriques ennuyeux destinés à attiser la peur des masses. Mais j'imagine que nous pensons inconsciemment que la Corée du Nord est capable de déclencher une telle terreur, parce que cette fausse alerte nous a mis en rotation. Je ne sais pas ce que j'aurais pu faire pour n'importe quel membre de ma famille si j'avais pu les atteindre à temps. Une partie de moi croyait que j'allais plonger comme Superman et les couvrir avec mon corps et tout irait bien.

Je suis reconnaissant que cela soit arrivé si tôt le samedi, alors que les gens étaient encore à la maison avec leurs familles et leurs proches, où ils pouvaient se blottir dans les sous-sols, les garages et les cages d'escaliers; se cacher dans les égouts pluviaux; ou simplement dormir à travers. Je suis content qu'ils aient été épargnés par les 10 minutes terribles où je roulais sauvagement à travers Honolulu, croyant que le coup allait arriver, choisissant qui je pouvais sauver et qui était perdu pour moi.

Source: Washington Post