Tunisie: premier procès des militants arrêtés pendant les contestations

Vingt-huit personnes comparaissaient ce jeudi matin au tribunal de la Manouba, en Tunisie. Toutes ont été arrêtées dans la petite ville de Tebourba, à 35 kilomètres de la capitale, là où la contestation contre l'austérité et la nouvelle loi de finances a démarré le 8 janvier avant d'essaimer un peu partout dans le pays.
Les 21 prévenus étaient debout, les mains croisées dans le dos, le regard cloué au sol pour la plupart. Tous, le crâne rasé depuis qu’ils ont été arrêtés. Dans la salle comble, les bancs étaient remplis par les familles, dans une ambiance crispée où l’on pouvait entendre une mouche voler.
Interrogés par le juge sur les conditions de leur arrestation, les récits se ressemblent. « J’étais devant chez moi, raconte d’un d’eux, en train de vendre mes légumes », ou encore « en train de fermer ma boutique, raconte un autre, avant d’ajouter : J’ai été frappé avant d’arriver au commissariat ».
Un avocat interrompt alors l’interrogatoire et pour déposer le rapport d’un médecin qui a vu les détenus et fait état de nombreux coups et blessures. « Vous a-t-on proposé de rencontrer un avocat ? », demande le juge, après y avoir été encouragé par l’un des avocats de la défense. Là encore, six mains se lèvent pour dire que non, pas proposé, mais surtout refusé quand ils en ont fait la demande.
Reportage à Tebourda, berceau de la contestation
18-01-2018 - Par Léa-Lisa Westerhoff
Aujourd’hui, c’est un collectif d’avocats qui défend ces prévenus gratuitement. Droit de manifester, mais aussi absence de destruction de biens dans la ville de Tebourba, sont quelques-uns des arguments avancés ce matin. Des avocats qui plaident la relaxe pure et simple, et qui, avant l’audience se sont dit eux-mêmes surpris et inquiets de l’ampleur des arrestations arbitraires depuis dix jours. « Du jamais vu depuis la révolution », affirment-ils. Il y a, bien sûr, quelques casseurs, mais il y a aussi beaucoup de personnes qui n’ont rien fait, à part croiser la police au mauvais moment.
source: RFI
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