Tunisie: la colère gronde toujours notamment dans les quartiers populaires


Rassemblement à Tunis, sept ans après la chute du président Ben Ali, le 14 janvier 2018.
© Anis MILI / AFP

En Tunisie, si les manifestations ont baissé en intensité la colère gronde toujours dans de nombreux quartiers populaires de la banlieue de Tunis. Dans la nuit de dimanche à lundi, de nouveaux heurts ont éclaté entre manifestants et la police. Routes barrées, pneus brûlés dans au moins trois quartiers de la banlieue et parmi eux, Douar Hicher, un quartier défavorisé à 15 kilomètres du centre de Tunis.

En milieu d'après-midi ce lundi, il n'y a plus de traces de ces échauffourées de la veille. Les magasins ont rouvert, les voitures circulent, mais chez les jeunes de ce quartier populaire, à 15 kilomètres du centre de Tunis, rien n'est réglé.

C’est en tous les cas l’avis de Hicham, 22 ans, une casquette vissée sur la tête : « Je suis en colère. Que fait le système ? Il vient ici seulement quand il veut se présenter, sinon il oublie cette place ».


Un sentiment d'abandon par des autorités corrompues ou trop occupées ailleurs. Voilà ce qui revient sans cesse dans la bouche des habitants de Douar Hicher. Résultat, depuis une semaine presque tous les soirs des pneus s'embrasent. Pas de mouvements de foules, mais des poussées de violence nocturnes.

La seule façon de se faire entendre pour Anis, 31 ans : « Le gouvernement ne comprend pas les messages que nous envoyons. En Tunisie, il n’y a pas d’espoir pour les jeunes. Je suis un très bon exemple. J’ai 31 ans, j’ai un diplôme supérieur et je ne travaille pas. Tous les jeunes sont en colère ».

La veille encore, plusieurs jeunes ont été arrêtés dans ce quartier. Dans tout le pays, plus de 700 personnes ont été mises derrière les barreaux. Depuis la contestation est en sourdine, mais elle gronde toujours.
source: RFI

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