Tunisie: des excuses aux correspondants de la presse étrangère
Les policiers tunisiens face aux manifestants à Regueb, près der Sidi Bouzid, le 10 janvier 2011 (AFP/Archives, Str) |
TUNIS — Le président de l'organisme chargé de réformer les médias en Tunisie a présenté mercredi des excuses au nom des autorités tunisiennes pour la répression exercée à l'encontre de correspondants de la presse étrangère sous le régime du président déchu Ben Ali.
"Nous sommes dans une nouvelle étape et nous souhaitons que les exactions subies par les correspondants de la presse étrangère ne se reproduisent plus", a déclaré Kamel Laabidi, président de la Haute instance de réforme des médias, lors d'une première rencontre avec les journalistes tunisiens correspondants de la presse étrangère à Tunis.
Il a notamment évoqué des expulsions et des agressions à l'encontre de journalistes étrangers citant en particulier le cas de Jonathan Wright correspondant de l'agence Reuters, expulsé pour une dépêche qui avait déplu.
M. Laabidi a aussi dénoncé "une machination odieuse montée de toutes pièces" contre Nabil Jumbert, alors directeur de l'AFP à Tunis, qui avait été victime d'une fausse accusation d'agression sexuelle.
Il a aussi rappelé une agression au couteau perpétrée en 2005 contre le journaliste français Christophe Boltanski, envoyé spécial du quotidien Libération.
"Il est illusoire de vouloir réformer le secteur des médias sans faire la lumière sur tout ce qui s'est passé", a souligné M. Laabidi.
La réunion était destinée à écouter les préoccupations des correspondants de la presse étrangère. Certains ont réclamé la création d'un centre de la presse internationale indépendant de l'Association tunisienne de la communication extérieure (ATCE).
D'autres se sont plaints de difficulté d'accès à l'information, de la poursuite d'un "verrouillage" de l'information et de l'obligation d'obtenir des autorisations pour la couverture des évènements dans le pays.
Ils se sont en particulier interrogés sur la possibilité de suivre en toute liberté le déroulement du premier procès du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, qui doit débuter le 20 juin devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis.
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