Les lycéens tunisiens restent combatifs

Une trentaine de lycéens tunisiens accompagnés de quatre professeurs avaient été invités, en mars dernier, par le lycée Saint-Joseph de Lamballe et le conseil général.© Jérôme Fouquet
Invités en mars par le lycée Saint-Joseph de Lamballe et le conseil général, ils avaienttémoigné de leur révolution. Depuis, ils ont obtenu le départ de leur directrice.
Leurs paroles étaient tranchantes, résolues. « Ne l'appelez plus la révolution du jasmin. Elle n'est ni fleurie ni douce, c'est la révolution des pauvres. » Mi-mars, 31 adolescents, élèves au lycée pilote de Gabès, en Tunisie, avaient séjourné au lycée Saint-Joseph de Lamballe. Une semaine en Côtes-d'Armor au cours de laquelle ils avaient témoigné de la révolution à peine consommée dans leur pays.

Témoignages à chaud

Nesrime, Rabeb, Amir et leurs copains... Un mois plus tôt, ils manifestaient encore auprès de leurs aînés pour renverser la dictature. « Les gens disaient dans la rue : tuez-nous, nous n'avons rien à perdre », avaient raconté ces jeunes en pleurs, lors de rencontres à Lamballe et Saint-Brieuc. Les élèves et les enseignants qui les accompagnaient étaient encore sous le choc des événements, certains directement touchés par le décès d'un proche. Leur récit avait secoué les tripes de leurs interlocuteurs bretons.

Trois mois plus tard, les enseignants de Saint-Joseph sont toujours en contact étroit avec leurs homologues tunisiens, malgré la période des baccalauréats, qui accapare les communautés éducatives des deux côtés de la Méditerranée. « Nous avons appris que les lycéens avaient obtenu le départ de la directrice du lycée, qui avait appartenu au RCD, le parti de Ben Ali », explique cependant Annie Burel, enseignante à Saint-Joseph.

Aller plus loin

Si, en mars, les correspondants tunisiens séjournaient pour la première fois en France, dans l'autre sens, des élèves costarmoricains se sont déjà rendus deux fois par le passé à Gabès. Un troisième voyage est prévu normalement en octobre. Mais les élections d'une assemblée constituante tunisienne, initialement prévues en juillet, sont repoussées au 23 octobre.« L'organisation de notre séjour va dépendre de la situation sur place, évidemment »,prévient l'enseignante. Quoi qu'il en soit, de part et d'autre, on tient à entretenir cet échange culturel. Les Lamballais aimeraient même aller plus loin en logeant, la prochaine fois, non plus à l'hôtel mais dans des familles tunisiennes.
Ouest-France

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