Le procès de Zine El-Abidine Ben Ali s'ouvre à Tunis
Des Tunisiens manifestaient, à Tunis, contre
leur ancien président Zine El-AbidineBen Ali,
le 24 janvier 2011, dix jours après sa fuite du pays.
AP/Christophe Ena
La Tunisie juge, en son absence, son président déchu Zine El-Abidine Ben Ali à partir du lundi 20 juin. Devant un tribunal de première instance de Tunis s'ouvre la première d'une série d'actions en justice intentées contre l'ancien homme fort de la Tunisie, son épouse Leïla Trabelsi et son entourage. La défense de l'ex-dirigeant a toutefois l'intention de demander un report afin de préparer au mieux le procès, a indiqué dimanche un des avocats commis d'office, Me Hosni Béji.
Dans ce premier volet des actions au civil, ce sont seulement Zine El-Abidine Ben Ali et son épouse qui sont poursuivis, à la suite de la découverte de sommes très importantes en argent et en bijoux, ainsi que d'armes et de stupéfiants, dans deux de leurs palais. Depuis sa fuite en Arabie saoudite, le 14 janvier, après un mois d'une révolte populaire durement réprimée, M. Ben Ali est resté très discret.
Cependant, à la veille du procès, celui qui est resté vingt-trois ans à la tête de la Tunisie a tenu à faire connaître son point de vue. S'exprimant par la voix de ses avocats, l'ex-dirigeant a rejeté les charges retenues contre lui. Il a dit travailler à mettre au point une défense concernant sa pratique du pouvoir, que de nombreux Tunisiens jugent autocratique, corrompue et non respectueuse des droits de l'homme.
"DÉTOURNER L'ATTENTION DES TUNISIENS"
"Il [Ben Ali] souhaite simplement que chacun comprenne que ce procès pénal est une image tronquée et honteuse de la justice des vainqueurs", affirme un communiqué publié par le cabinet d'avocats chargé de défendre ses intérêts, basé à Beyrouth. "Derrière ce procès, le but n'est-il pas de détourner l'attention des Tunisiens d'un désordre dont personne ne peut l'accuser et dont on ne peut pas lui imputer la responsabilité ?", poursuit le communiqué. Depuis la chute de M. Ben Ali, le gouvernement de transition tente en effet de rétablir la stabilité dans le pays alors que se produisent régulièrement des grèves et des émeutes. "Il sait que tout nouveau pouvoir politique a tendance à rejeter la faute sur son prédécesseur et à le tenir pour responsable de son incapacité à résoudre les problèmes", pointe encore le texte.
Ce procès n'est que le début d'un long processus, dont la durée demeure indéterminée. Les autorités ont annoncé que 93 chefs d'accusation ont été retenus contre l'ex-président et certains de ses proches. Trente-cinq d'entre eux seront déférés devant la justice militaire, avec des accusations pour homicides volontaires et torture, passibles de la peine de mort. A Paris, le parquet a par ailleurs ouvert une information judiciaire pour blanchiment contre M. Ben Ali afin d'identifier et de geler ses biens en France.
source: lemonde.fr
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