La Tunisie a besoin d'un coup de main !

Nourdine Rhouma appelle l'Europe à soutenir le gouvernement qui sortira des urnes en octobre.

Libéré de Ben Ali, le pays « n'est pas mûr pour une démocratie réelle », constate Nourdine.
Nourdine Rhouma a quitté la Tunisie à l'âge de 15 ans. Il a passé plus de temps en France. Ce qui ne l'empêche pas de suivre au jour le jour l'évolution du pays où vit l'essentiel de sa famille. L'avenir de la Tunisie ne lui paraît pas à la hauteur de l'espoir né de la Révolution de jasmin. Pas évident de basculer du jour au lendemain d'un régime policier à la démocratie : « Ben Ali est resté tellement longtemps et la Révolution est arrivée tellement vite que le pays n'était pas prêt à assurer ce changement », constate le restaurateur sablais.

Cinq mois après, l'incertitude l'emporte sur les certitudes. Les seules mesures prises sont du domaine politique. Au quotidien, Nourdine relèverait plutôt une aggravation : « La moitié des revenus relève du tourisme. Les touristes ne sont pas là et 30 % des hôtels sont en faillite. Pour la population, la priorité, c'est la sécurité. Les vols sont en recrudescence. »

L'apprentissage de la démocratie n'est pas évident : « Cela va demander du temps. Le Tunisien est désordonné, pas mûr pour une démocratie réelle. Même avec un gouvernement élu, il y a tant de contestataires qu'il lui faudra des années pour être légitimé. Il faut que l'Europe aide le gouvernement à relancer l'économie, sinon il ne tiendra pas longtemps. »

source: ouest-france