Incertitude sur la durée du conflit en Libye, reconnait Paris
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Trois mois après le début des frappes aériennes de la coalition internationale en Libye, Paris estime que ses armées ont démontré leur capacité à conduire ce type d'opération, malgré l'incertitude que fait peser l'impasse politique sur la durée du conflit.
Trois mois après le début des frappes aériennes de la coalition internationale en Libye, Paris estime que ses armées ont démontré leur capacité à conduire ce type d'opération, malgré l'incertitude que fait peser l'impasse politique sur la durée du conflit.
"Le bilan militaire est très clair (...) M. Kadhafi est en situation totalement défensive", s'est réjoui mardi le ministre de la Défense, Gérard Longuet, devant l'Assemblée nationale.
M. Longuet a surtout affiché sa "certitude absolue que nous serions en Libye dans la situation que l'on déplore, hélas, en Syrie, si la coalition n'avait pas arrêté la main qui frappait et n'avait pas protégé" les populations civiles.
Depuis le début des frappes, le 19 mars, pour faire respecter la résolution 1973 de l'ONU, la France assume le rôle leader de l'opération au côté de la Grande-Bretagne. Sa force de frappe représente 25 à 30% de l'ensemble des forces de la coalition sous commandement de l'Otan et entre 20 et 30 avions français sont engagés chaque jour dans les frappes au sol.
Le dispositif aérien et maritime français, renforcé fin mai par une vingtaine d'hélicoptères de combat, a permis de réduire considérablement le potentiel militaire des forces fidèles au colonel Mouammar Kadhafi. Et le Rafale, en panne à l'exportation, a démontré son efficacité en opération.
"La France contribue à tout, sauf les drones. Nous sommes très clairement les premiers contributeurs de la coalition", soulignait fin mai le chef d'état-major de l'armée de l'air, le général Jean-Paul Paloméros, devant l'Association des journalistes de Défense (AJD).
Fierté donc, côté français, d'avoir "évité le pire à Benghazi" (est), où Kadhafi voulait briser dans le sang l'insurrection libyenne, et de veiller à éviter au maximum les risques de dégâts collatéraux lors des frappes.
Mais après trois mois d'opérations aériennes, le colonel Kadhafi est toujours au pouvoir à Tripoli. Gérard Longuet soulignait lui même mardi que "le jour d'après n'est pas encore venu" en Libye.
Dès lors, la capacité des forces françaises à mener leur mission dans la durée et à régénérer leur potentiel matériel et humain devient une priorité.
"Mon souci, c'est que l'on puisse durer. Et si on veut durer, il faut que l'on soit très performant", souligne le général Paloméros.
L'état-major rejette toute idée de "surchauffe" du dispositif français et affirme disposer du matériel et des munitions nécessaires pour poursuivre les opérations.
"Nous consommons de façon intensive un potentiel qui aurait dû être consommé de façon régulière tout au long de l'année", résume le chef d'état-major de la marine, l'amiral Pierre-François Forissier : "On va avoir une période où il faudrait que les opérations passent au second plan et que la priorité redevienne la régénération".
Même analyse du chef d'état-major de l'armée de terre, le général Elrick Irastorza, interrogé mercredi sur les opérations en cours. "La durée, c'est du potentiel. Est-ce qu'on aura la capacité à régénérer le potentiel ? Dans l'immédiat, au niveau d'engagement qui est le nôtre, on peut durer", estime-t-il.
Les hélicoptères français et britanniques ont été engagés pour tenter de précipiter la chute du régime libyen. Mais l'issue du conflit reste incertaine et le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a réaffirmé jeudi la détermination de l'Alliance atlantique à "maintenir la pression militaire" sur Kadhafi "pour préparer le terrain à une solution politique rapide en Libye".
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