DAMAS - Syrie: l'armée traque des groupes armés, déploie ses chars à l'est
DAMAS - L'armée syrienne, qui mène une opération d'envergure pour mater la contestation dans le nord-ouest du pays, traque des "groupes terroristes armés" accusés d'être responsables des violences, selon Damas qui a déployé lundi ses chars dans l'Est.
"Quelque 10 chars et 15 à 20 transports de troupes ont été déployés autour de la ville d'Abou Kamal" (est), située à la frontière irakienne, a affirmé lundi un militant des droits de l'Homme.
Mais lundi des réfugiés syriens en Turquie ont fait état de divisions au sein des forces de sécurité, accusant le régime d'avoir créé de toutes pièces les histoires des "groupes armés semant le chaos dans le pays" pour justifier leur répression des contestataires.
Entre-temps, un haut responsable de la sécurité, cousin du président Bachar al-Assad, et l'ex-gouverneur de la province de Deraa (sud), où est née la contestation, ont été interdits de voyage par une commission d'enquête. Honnis par la population, ils avaient été limogés de leurs postes en mars.
"Les divisions de l'armée sont à Jisr al-Choughour, des tirs sont entendus par intermittence dans les villages voisins", a indiqué le militant à l'AFP.
Les autorités, qui veulent mater la contestation, ont "pris le contrôle" de cette ville du gouvernorat d'Idleb dimanche soir, après une opération militaire d'envergure lancée vendredi. Elles ont annoncé qu'elles "poursuivaient les groupes terroristes armés" dans les futaies et les montagnes environnants, dans le gouvernorat d'Idleb.
Dans le village d'Ouram al-Joz, à l'est de Jisr al-Choughour, "l'armée a lancé dimanche soir une campagne sécuritaire avec des grenades éclairantes". Un peu plus au sud, dans le Jabal al-Zawiya, des divisions de l'armée sont déployées depuis dimanche, a ajouté ce militant.
Un grand nombre des 50.000 habitants de Jisr al-Choughour se sont réfugiés en Turquie, depuis que les violences ont éclaté depuis une semaine. Leur nombre qui ne cesse de croître, s'élevait lundi à 6.817, selon l'agence de presse Anatolie.
Ils sont hébergés dans des villages de tentes dans la province de Hatay. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan avait déclaré que son pays ne fermera pas ses portes aux Syriens voulant y trouver refuge.
Le triomphe de M. Erdogan dimanche aux législatives turques a été salué par les militants syriens pro-démocratie sur la page Facebook, "Syrian Revolution 2011", moteur de la contestation. "Il y a une grande satisfaction dans la rue syrienne, parmi les jeunes et les hommes de la Révolution après la victoire du parti de M. Erdogan", ont-ils écrit.
Arrivés en Turquie, les réfugiés racontent les violences qu'ils ont vues, corroborant les thèses des opposants et des militants accusant le régime d'avoir créé de toutes pièces les histoires des "groupes armés semant le chaos dans le pays" afin de justifier leur répression des contestataires.
"Les soldats (syriens) sont divisés. Quatre chars ont fait défection et les chars ont commencé à se tirer les uns sur les autres", a expliqué un Syrien de 35 ans, qui se trouvait dimanche à Jisr al-Choughour, et qui est entré clandestinement en Turquie pour chercher de la nourriture.
Les troupes "ont d'abord encerclé la ville avec les chars". "Ils ont commencé à tirer depuis l'extérieur (...). Ils sont entrés, ils avaient dit qu'il y avait des hommes armés à l'intérieur, mais en fait il n'y avait personne. La ville était vide", poursuit ce témoin, qui se présente sous le seul prénom d'emprunt d'Abdullah.
Il a accusé les forces de sécurité, des policiers en civils et des Chabihha (milices pro-régime) d'avoir "brûlé les récoltes avec des munitions incendiaires" et d'avoir "tué les chèvres, les vaches".
La télévision a montré des images de dépouilles retirées d'une fosse commune découverte dimanche à Jisr al-Choughour. Les cadavres, selon elle, sont ceux des agents tués lors de l'attaque du QG de la Sécurité, le 6 juin. 120 policiers ont été tués ce jour-là par des "groupes armés", dont 82 au QG, selon Damas.
Mais des opposants et des témoins ont contesté la version officielle et ont affirmé que les policiers avaient péri lors d'une mutinerie.
Par ailleurs, un étudiant américain installé en Ecosse a révélé dimanche qu'il était l'auteur du blog présenté comme celui d'une jeune Syrienne lesbienne, Amina Abdallah, devenue célèbre grâce à ses prises de positions en faveur de la démocratie, rapporte lundi le Guardian.
Dans un message d'excuse posté depuis Istanbul, Tom MacMaster, précise que si la blogueuse n'existe pas réellement, "les faits relatés sur le blog sont vrais et pas trompeurs sur la situation sur le terrain" (en Syrie).
Une nouvelle fois, les Etats-Unis ont condamné "avec force" lundi les nouvelles violences qui se sont déroulées en Syrie pendant le week-end, a déclaré lundi le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
© 2011 AFP
source: 20minutes
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