Bachar el-Assad va s'exprimer
Le président syrien doit prononcer un discours sur la situation dans son pays, où une répression sanglante est menée.
Le président syrien a ordonné une répression sanglante des manifestations. © Sergei Supinsky / AFP
Le président Bachar el-Assad doit s'exprimer ce lundi sur la situation en Syrie, où ses forces se sont déployées dans la zone frontalière du Nord-Ouest afin de freiner l'exode de réfugiés fuyant vers la Turquie pour tenter d'échapper à la répression. Plus de 1 300 civils ont été tués, 10 000 personnes ont été arrêtées et 300 soldats et policiers ont été tués depuis le début du mouvement de contestation du régime, selon des ONG syriennes de défense des droits de l'homme.
Vendredi, 19 manifestants venus réclamer une nouvelle fois le départ d'Assad, qui a succédé à son père en 2000, ont été tués par les forces de sécurité. Plus de trois mois après le début des manifestations pro-démocratie, Assad prononcera lundi un discours "sur les circonstances actuelles", a annoncé dimanche l'agence de presse officielle. Il s'agira de la troisième intervention du chef de l'État depuis le début de la contestation, le 18 mars dernier, et la première depuis le 16 avril.
Blocage des voies de fuite
Dans une interview à un quotidien américain, l'ambassadeur de la Syrie à Washington, Imad Moustapha, a indiqué que le gouvernement syrien faisait la distinction entre les demandes légitimes des manifestants et celles des gangs armés. "Toutes ces questions" seront évoquées dans le discours du chef de l'État, a-t-il indiqué. Selon les autorités turques, plus de 10 000 réfugiés syriens sont passés en Turquie et 10 000 autres campent à la frontière en territoire syrien.
Les militaires et des miliciens proches du régime ont entrepris de bloquer les routes menant à la frontière, dans la région agricole de Jisr al-Choughour, ce qui isole des milliers de candidats au départ, a dénoncé dimanche Ammara Kourabi, défenseur syrien des droits de l'homme. "L'armée syrienne s'est déployée dans la zone frontalière pour empêcher les habitants, terrorisés, de franchir la frontière turque", a-t-il dit. Face à l'afflux de réfugiés, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a assuré que son pays laisserait ses frontières ouvertes et a accusé le régime d'Assad de "sauvagerie".
Bdama mise à sac
Samedi, des soldats et des miliciens fidèles à Assad se sont emparés de la ville de Bdama, située à 2 km de la frontière avec la Turquie, incendiant des maisons et arrêtant des dizaines de personnes, ont rapporté des témoins. Selon Omar, un habitant de Bdama qui a réussi à atteindre la zone frontière, "il y a des barrages routiers partout à Bdama pour empêcher les gens de fuir, mais les villageois trouvent d'autres itinéraires, par les vallées, pour s'échapper vers la frontière turque". "Nous n'avons pas pu avoir de pain aujourd'hui. Une boulangerie était ouverte à Bdama, mais on l'a obligée à fermer. Leschabbiha (miliciens pro-Assad) tirent à l'aveuglette", a témoigné un réfugié, un charpentier prénommé Hammoud.
Sur le front diplomatique, le président russe Dmitri Medvedev a réitéré son opposition à l'adoption d'une résolution de l'ONU condamnant la répression sanglante orchestrée par le régime syrien. Dans une interview accordée au Financial Times et publiée lundi, il a critiqué la manière dont les puissances occidentales avaient interprété la résolution 1973 de l'ONU sur la Libye en en faisant "un bout de papier pour couvrir une opération militaire gratuite". "Je ne voudrais pas qu'une résolution syrienne soit traitée de la même manière", ajoute-t-il.
source: lepoint.fr
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