Yémen: De violents combats près de l'aéroport de Sanaa


MONDE - Depuis lundi, les affrontements ont repris entre adversaires et partisans du président Ali Abdallah Saleh...

La situation s’envenime toujours plus au Yémen. De violents combats étaient en cours ce jeudi près de l'aéroport de Sanaa, la capitale yéménite, a déclaré à la chaîne de télévision Al-Jazira le chef tribal Sadik al Ahmar, qui a rejoint l'opposition au président Ali Abdallah Saleh. Des responsables gouvernementaux ont pour leur part déclaré que l'aéroport, brièvement fermé en raison des affrontements, avait pu être rouvert.
Ces affrontements interviennent alors qu'une explosion dans un quartier de Sanaa abritant un dépôt de munitions a fait au moins 28 morts ce jeudi, selon le ministère yéménite de la Défense. Un responsable du gouvernement a par ailleurs déclaré que le siège de la chaîne de télévision de l'opposition avait été «détruit». Peu auparavant, on avait appris de source gouvernementale que des affrontements dans la nuit de mercredi à jeudi entre adversaires et partisans du président Ali Abdallah Saleh avaient probablement fait des dizaines de morts.

Ordre d’arrestation pour la famille de Sadik al Ahmar

Le ministère de la Défense a également annoncé que le parquet avait ordonné l'arrestation des dirigeants «rebelles» de la famille de Sadik al Ahmar dont les hommes affrontent depuis lundi les forces gouvernementales dans la capitale. Chaque partie accuse l'autre de provoquer les affrontements. Le général Ali al Mohsen, un commandant régional qui s'est rangé aux côtés des protestataires, a appelé l'armée à abandonner le président, qualifié de «fou assoiffé de sang».
Les derniers combats se sont concentrés dans un quartier du nord de Sanaa où les combattants de Sadik al Ahmar cherchent à s'emparer de bâtiments publics, dont le siège du ministère de l'Intérieur. Ils contrôleraient déjà celui du Commerce et de l'Industrie, ainsi que le siège de l'agence de presse officielle Saba.

Sanaa, ville en guerre

Sanaa ressemble à une ville en guerre. Certains quartiers de la capitale sont sillonnés par des combattants en civil. L'électricité fonctionne par intermittence et l'aéroport a été temporairement fermé. Les alentours du complexe de Sadik al Ahmar ont des allures de quartier fantôme.
Des habitants s'enfuient ainsi par centaines de la capitale, entassant à la hâte des effets personnels sur le toit des voitures, espérant échapper à la violence qui a fait plus de 40 morts depuis lundi et menace de s'étendre à d'autres quartiers de la ville de plus d'un million et demi d'habitants.

Les Etats-Unis impuissants

L'opposition exige le départ du président Saleh, au pouvoir depuis plus de trente-deux ans, dans la foulée des insurrections tunisienne et égyptienne de l'hiver dernier. Mais le président yéménite a refusé pour la troisième fois dimanche de signer un accord sur la transition et menacé d'une guerre civile, amenant les monarchies du Golfe à suspendre leur médiation. L' accord de sortie de crise prévoyait son départ dans un délai d'un mois et la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, deux pays déjà visés par la branche yéménite d'Al-Qaida, se sont efforcés ces dernières semaines de désamorcer la crise, en vain. Washington redoute que le Yémen, qui est au bord de la ruine, ne plonge dans l'anarchie, ce qui présenterait un risque majeur pour la sécurité régionale et pour celle de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole. Les Etats-Unis ont ordonné à leur personnel diplomatique non essentiel et aux familles des employés de leur ambassade de quitter le pays en raison des violences.

«La menace en terme de sécurité au Yémen est extrêmement élevée»

«La menace en terme de sécurité au Yémen est extrêmement élevée en raison des activités terroristes et des troubles politiques», a prévenu le département d'Etat. Le président américain Barack Obama a plusieurs fois exhorté le président yéménite à signer, mais Washington n'a guère de moyen de pression.
Sadik al Ahmar a lancé sur Al-Jazira un appel aux pays arabes afin qu'ils exigent du président Saleh qu'il quitte le pouvoir. Il a invité toutes les tribus du Yémen à le rejoindre dans son combat contre le chef de l'Etat, qu'il a traité de «menteur» et qui, a-t-il affirmé, sera bien forcé de partir car plus aucun dialogue n'est possible avec lui.
 C.C. avec Reuters
source: 20minutes

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