Un nouveau refuge pour les Tunisiens
Les migrants expulsés du 19e mercredi (en haut) rêvaient
d'un meilleur accueil. B. TESSIER / REUTERSA. GELEBART / 20 MINUTES
IMMIGRATION - Près de 150 migrants occupent depuis samedi après-midi un gymnase du 11e à Paris...
«Ni police, ni charité, un lieu pour s'organiser et des papiers pour tous.» Dimanche, cette banderole était accrochée entre deux arbres, devant le gymnaseFontaine-au-Roi (11e). Une dizaine de migrants tunisiens discutent devant le bâtiment. Mercredi 4 mai, ils ont été délogés de l'immeuble de l'avenue Bolivar (19e) qu'ils occupaient depuis trois jours. Une expulsion par les forces de police à la demande de la Mairie de Paris, invoquant l'insalubrité du bâtiment. Makki, 23 ans, porte-parole du Collectifs des Tunisiens de Lampedusa – du nom de l'île italienne où ont débarqué les clandestins après la révolution de janvier –, a été choqué par l'impressionnant déploiement de force. «Ils étaient très nombreux, peut-être cinq cents.»
Une occupation autorisée le temps de trouver une solution
Depuis samedi après-midi, près de 150 hommes de 18 à 35 ans se sont donc installés au numéro 100 de la rue de la Fontaine-au-Roi. Une occupation autorisée par la Mairie de Paris pour le week-end au moins. Mais les «fils de la révolution du 14 janvier» protestent contre leur situation précaire et leurs conditions d'accueil. Parmi eux, Achlaf, 28 ans, arrivé à Paris il y a dix jours. Il a les larmes aux yeux en évoquant sa mère et son frère restés au pays. «On a peu à manger, pas de vêtements de rechange ni de douche.»
Déçu par la France qu'il a tant rêvée, Samir, 32 ans, se souvient des images à la télévision, lorsqu'il travaillait dans un hôtel de Djerba. «Les Champs-Elysées, les fêtes de Noël et la liberté…Mais quand on arrive ici, on ne trouve que la misère.» Ils ont tous payé très cher pour traverser la Méditerranée. Certains expliquent avoir payé 3.000 dinars, l'équivalent de 1.500 €.
Ils ont même risqué leur vie pour arriver en France, comme Salah, 22 ans, mécanicien en Tunisie, qui se souvient de son arrivée en Italie «dans un petit bateau qui ressemblait à une planche». Après des jours, voire des semaines d'errance, ce lundi devrait être une journée décisive pour les Tunisiens de Lampedusa. Alors que les activités du gymnase doivent reprendre, la Mairie de Paris pourrait leur proposer des solutions de relogement. Mais en attendant, Khaled, 25 ans, confie son angoisse. «Je ne sais même pas où je dormirai ce soir.»
Lucie Soullier
source: 20 minutes
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