Tunisie: des violences qui fragilisent le gouvernement


Tunisie: des violences qui fragilisent le gouvernement
Des manifestants hostiles au gouvernement, dans le centre de Tunis, le 8 mai dernier.
REUTERS/Zoubeir Souissi

Alors que des élections sont prévues fin juillet en Tunisie, le Premier ministre n'exclut pas un report du scrutin si les violences ne cessent pas.

 
Le coeur de Tunis a de nouveau été dimanche le théâtre d'une confrontation entre manifestants anti-gouvernementaux et policiers, au lendemain de l'imposition d'un couvre-feu qui n'a pas empêché de nouvelles violences dans une banlieue pauvre de la capitale tunisienne. 
Violences dans la banlieue et le centre de Tunis
Ettadhamen, une banlieue défavorisée, des bandes de jeunes se sont livrées à des pillages et saccages dans la nuit de samedi à dimanche malgré le couvre-feu. Dimanche, cinq postes de police et de la garde nationale ont été incendiés. Des islamistesdu mouvement Ennahda (Renaissance) se sont mobilisés pour tenter de rétablir l'ordre, en l'absence d'intervention des forces de l'ordre, selon des habitants.  
Un hélicoptère de l'armée équipé d'un projecteur a survolé la zone en prenant des photos des fauteurs de troubles mais, "les forces de l'ordre se sont comme évaporées" devant les violences, a témoigné un habitant.  
Cependant, un important dispositif policier restait déployé depuis sur l'avenue Bourguiba, dans le centre de la ville.  
Pour la quatrième journée consécutive, les manifestants, qui réclament plus de réformes malgré la chute du régime autoritaire du président Zine El Abidine Ben Alile 14 janvier dernier, ont de nouveau scandé "gouvernement dégage", "flics, bande de lâches". Soixante-dix personnes ont été arrêtées, en réponse à ces actes de violence, a annoncé le ministère de l'Intérieur cité dans le quotidien La Presse
Couvre-feu pour "une durée indéterminée"
Un couvre-feu nocturne a été décrété samedi soir à Tunis et dans sa banlieue, de 21H00 à 05H00 (22H00 à 06H00 GMT) pour une durée indéterminée. 
Les autorités ont justifié la mesure en affirmant que des pillages et violences s'étaient produits dans la capitale tunisienne et ses environs depuis jeudi dernier. 
"Des milices du parti de président déchu Ben Ali (le Rassemblement constitutionnel démocratique, dissous le 9 mars) payent des jeunes pour semer le trouble dans le pays", a indiqué une source proche du gouvernement. 
Possible report des élections prévues en juillet
Le Premier ministre tunisien par intérim Béji Caïd Essebsi a jugé dimanche "dangereux et irresponsables" les propos de l'ancien ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi qui évoquait la préparation d'un "coup d'Etat militaire". Ces déclarations ont provoqué une onde de choc dans le pays. 
Dans une vidéo postée sur Facebook dans la nuit de mercredi à jeudi, l'ancien ministre, qui jouit d'une grande popularité, avait déclaré que "si le mouvement islamiste Ennahda (Renaissance) gagne les prochaines élections du 24 juillet, le régime serait militaire". Il a ajouté: "la nomination, le 18 avril, du généralRachid Ammar au poste de chef d'état-major inter-armes n'est qu'une préparation à ce coup d'Etat". 
En réponse à ces troubles, le Premier ministre, qui a appelé à la fin des manifestations et des violences et mis, en garde contre un effondrement de l'économie, a déclaré que la date de l'élection serait maintenue "sauf cas de force majeure".  
source: lexpress

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