L'inquiétude monte à Misrata après la fin de l'ultimatum
Le régime avait donné aux rebelles de la ville jusqu'à minuit mardi soir pour se rendre en échange d'une amnistie. La situation humanitaire de la ville est de plus en plus précaire.
• Fin de l'ultimatum à Misrata
Les habitants de Misrata se réveillent inquiets mercredi. L'ultimatum que leur a fixé vendredi le régime libyen est venu à expiration à minuit, sans avoir été satisfait. Les forces de Mouammar Kadhafi avaient proposé aux rebelles de la ville de se rendre en échange d'une amnistie. Les rebelles avaient immédiatemment rejeté cette proposition, leur commandant en chef Ibrahim Bet-Almal affirmant: «Nous ne nous rendrons pas. Nous vaincrons ou nous mourrons».La journée de mardi a été assez calme mardi, alors que la ville avait subi un assaut des forces de Kadhafi lundi. Pour la première fois depuis longtemps, aucun obus ni roquette ne sont tombés sur la troisième ville du pays, à 200 km à l'est de Tripoli. Ce calme est sans doute lié aux destructions infligées lundi par l'Otan, qui a annoncé avoir détruit autour de Misrata 12 stocks de munitions et trois engins d'artillerie autopropulsés des pro-Kadhafi. Mais les combats au sol se poursuivent, et se concentrent dans les faubourgs proches de l'aéroport de la ville.
• Les livraisons humanitaires bloquées
Alors que Misrata est toujours assiégée par les forces de Mouammar Kadhafi, les livraisons humanitaires sont entravées par les tirs d'artilleries et une mine placée près de l'entrée du port, seule porte d'accès pour approvisionner le demi-million d'habitants de la ville. «La situation à Misrata, soumise à des bombardements intenses, reste critique», a indiqué le vice-amiral Rinaldo Veri, au nom de l'Otan.Quatre embarcations relevant des forces de Mouammar Kadhafi ont largué trois mines au large de Misrata vendredi dans le but de couper la ville de toute aide humanitaire. Deux de ces mines ont été détruites samedi par l'Otan. Mais la troisième, partie à la dérive, n'avait toujours pas été repérée mardi après-midi, malgré l'arrivée dans la zone de chasseurs de mines de l'Otan.
Par conséquent, les bateaux humanitaires n'ont pas encore reçu l'autorisation d'accoster à Misrata, au grand dam des organisations de secours. L'arrivée du bateau Red Star, qui attend au large de Misrata depuis samedi, «est particulièrement importante en raison des nombreux civils blessés, dont certains sont en soins intensifs», a précisé Rinaldo Veri, ajoutant que deux personnes étaient décédées en attendant d'être évacuées. Selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), plusieurs centaines de patients ont besoin d'être évacués pour recevoir d'urgence des soins médicaux. La ville commencerait à manquer cruellement de médecins, d'infirmières et de matériel médical.
• Des milliers de réfugiés fuient le pays
Les affrontements entre rebelles et forces gouvernementales contraignent des milliers de Libyens à fuir le pays, soit en passant la frontière tunisienne, ou en cherchant à gagner l'Europe.«Au cours du week-end écoulé, plus de 8.000 personnes, des berbères pour la plupart, sont arrivés à Dehiba dans le sud de la Tunisie. La plupart étaient des femmes et des enfants», a déclaré mardi un porte-parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Une violente tempête de sable a balayé la région, et a détruit des centaines de tentes abritant des réfugiés.
«La plupart des réfugiés libyens quittent la Libye par groupes tribaux. Beaucoup choisissent de rester dans les camps pendant quelques jours avant d'être accueillis par des familles tunisiennes», a-t-il ajouté. Cependant, davantage de réfugiés choisissent de tenter leur chance par bateau vers l'Italie, après dix jours de pause dus au mauvais temps.
• Attentat à Benghazi
Une voiture piégée a explosé mardi soir près du siège du Conseil national de transition (CNT) à Benghazi, fief des rebelles. L'attentat a fait deux blessés légers. C'est la première fois qu'un attentat se produit dans la ville depuis le début de l'insurrection libyenne mi-février.Des centaines d'hommes ont afflué sur les lieux, certains accusant les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi d'être derrière l'attaque. «Je veux dire à Kadhafi qu'il pense nous faire peur et utiliser le terrorisme pour étouffer la révolution, mais nous espérons qu'il y aura désormais encore plus de soutien et de fonds pour la révolution du 17 février», a déclaré un habitant de la ville.
• Fortes explosions à Tripoli
Trois fortes explosions ont été ressenties mercredi matin à Tripoli, alors que la capitale était survolée par des avions. D'après un témoin, on peut voir de la fumée s'élever dans l'est de la capitale. On ignore encore la cible de ces bombes.(avec agences)
source: lefigaro
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