Les veuves de Ben Laden, enjeu de négociations Pakistan-USA
Le Pakistan n'a pas encore pris de décision sur la demande des Etats-Unis, qui souhaitent interroger les trois femmes d'Oussama ben Laden arrêtées par les Pakistanais après le raid américain fatal au chef d'Al Qaïda, a déclaré mardi un responsable pakistanais.
De source autorisée, on déclare à Washington que le Pakistan semble disposé à laisser des enquêteurs américains interroger ces femmes.
Les Etats-Unis, qui ont saisi une masse de documents dans la résidence d'Oussama ben Laden, aimeraient retracer les déplacements du chef d'Al Qaïda et mettre au jour les réseaux dont il a pu bénéficier à travers le monde.
A Washington, beaucoup s'interrogent sur une éventuelle complicité de membres des services secrets pakistanais avec Oussama ben Laden, qui a vécu au moins cinq ans près d'Islamabad sans être débusqué.
Il a finalement été tué dans la nuit du 1er au 2 mai par un commando américain à Abbottabad, après quasiment dix ans de traque depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
"Les Pakistanais semblent désormais prêts à nous autoriser à voir (les femmes). Espérons que les signaux qu'ils nous envoient seront suivis d'effets", a dit à Washington un responsable américain proche du dossier.
Un responsable du gouvernement pakistanais a démenti qu'une autorisation ait déjà été accordée pour l'interrogatoire des épouses d'Oussama ben Laden par les Américains.
"Il est prématuré ne serait-ce que d'y songer", a-t-il dit, en soulignant que les enquêteurs pakistanais devaient d'abord terminer leur propre travail.
Ces trois femmes, une originaire du Yémen et les deux autres d'Arabie saoudite, seront renvoyées dans leur pays avec leurs enfants, a dit le Pakistan. Ni le Yémen ni l'Arabie n'ont encore annoncé s'ils étaient disposés ou non à les accueillir, a souligné le responsable pakistanais.
En raison de leurs doutes quant au rôle des services secrets pakistanais, l'Inter-Services Intelligence (ISI), des parlementaires américains exigent un réexamen de l'aide financière fournie par les Etats-Unis au Pakistan, qui se chiffre en milliards de dollars chaque année.
L'administration de Barack Obama prend soin en revanche de ne pas accuser directement le Pakistan d'avoir offert un refuge à Oussama ben Laden.
"Nous pensons qu'il est très important d'entretenir une relation de coopération avec le Pakistan, précisément parce qu'il en va de notre intérêt national en matière de sécurité", a déclaré lundi Jay Carney, porte-parole de la Maison blanche.
Pour le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, les pays occidentaux n'ont de toute façon pas le choix.
"Si l'on veut garantir la paix et la stabilité à long terme de l'Afghanistan et au-delà, alors nous avons besoin d'une relation positive avec le Pakistan", a-t-il souligné lundi.
Une chaîne de télévision et un journal pakistanais ont rendu public un nom, présenté comme celui du chef de la CIA au Pakistan. Les Etats-Unis disent que cette information est fausse et que le chef de station de la CIA à Islamabad reste en poste.
Pour des responsables américains, cette fuite même erronée constitue une tentative de diversion face aux interrogations pressantes auxquelles sont soumises les autorités pakistanaises.
Le Premier ministre pakistanais, Yusuf Raza Gilani, a balayé lundi les accusations d'incompétence voire de complicité avec les extrémistes islamistes portées contre son pays.
Par Reuterssource: lexpress
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