Le « Printemps arabe » souffle sur Deauville


Réunies dans la petite ville normande, les grandes puissances du G8 ont promis d'apporter une « aide considérable » à l'Égypte et la Tunisie.

L'avenir des pays arabes figurait au menu d'un dîner de travail entre chefs d'État et de gouvernement, hier soir, à Deauville. Les pays du G8 ont lancé un« partenariat durable » avec la Tunisie et l'Égypte, pour soutenir leurs« transitions démocratiques ». Dans un texte qui devait être discuté à l'apéritif, les grands de ce monde se disent sensibles « aux aspirations pour la liberté et l'emploi, en particulier des femmes et de la jeunesse ».

Mais les discussions sérieuses ne démarreront qu'aujourd'hui, avec l'arrivée des Premiers ministres tunisien et syrien, invités exceptionnels de ce G8. Combien d'argent les grands pays sont-ils prêts à mettre sur la table pour les aider à relancer leur économie ? L'Égypte et la Tunisie attendent une réponse concrète. Ils ont déjà chiffré leurs besoins : 10 milliards pour Le Caire et 25 milliards pour Tunis.
Les deux pays ne repartiront pas de Deauville avec un chèque en poche. Mais ils peuvent compter sur de copieuses promesses de dons. Barack Obama, qui a déjà dévoilé, la semaine dernière, un plan d'aide de plusieurs milliards de dollars, est venu pour appuyer un « vaste programme de soutien politique et économique » aux nouvelles démocraties. La Grande-Bretagne s'est dite prête à débourser 175 millions de dollars.
Nicolas Sarkozy a promis, hier soir, devant la presse, « une aide considérable », sans en préciser le montant. L'Union européenne mettra, elle aussi, la main à la poche.
Pressionsur la Syrie et la Libye
Le G8 demandera notamment à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement d'offrir aux rives sud de la Méditerranée une aide identique à celle qu'elle avait apportée aux anciens pays communistes après la chute du Mur de Berlin.
La Syrie figurait aussi au menu du dîner normand. Paris et Washington souhaitent que le sommet de Deauville soit l'occasion d'appeler Damas à « cesser l'usage de la force et l'intimidation ». Le renforcement des sanctions contre le régime syrien pourrait de nouveau être à l'ordre du jour. « Car la violence utilisée contre les manifestants est inacceptable », a souligné le président français.
La Russie ne se laissera pas convaincre facilement. Hostile à toute ingérence, Moscou ne veut pas entendre parler d'une condamnation du régime syrien par le conseil de sécurité de l'Onu. Dmitri Medvedev se tenait prêt également à entamer un bras de fer avec ses partenaires à propos de la Libye, pour refuser l'intensification des raids voulue par la France.
Nicolas Sarkozy s'est montré conciliant. Il comprend les réticences de son« partenaire et ami » qui redoute un enlisement en Libye. « Je ne dis pas que l'intervention ne pose pas de problème, a admis le Président. Mais si nous n'étions pas intervenus, Benghazi aurait été rayée de la carte par la folie meurtrière d'un homme. »
source: ouest-france

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