Chute brutale de l'activité en Tunisie et en Egypte


 Par Elodie Grangié

Le printemps des peuples en Tunisie et en Egypte a débouché sur une tempête économique. L'activité s'est effondrée au premier trimestre et la suite de l'année s'annonce difficile.

REUTERS/ Cynthia Karam
Les craintes de répercussion des révolutions égyptiennes et tunisiennes sur les économies de ces pays ne sont pas démenties par les chiffres publiés au premier trimestre par les gouvernements locaux. Elles ont été frappées de plein fouet par  la baisse de l'activité des secteurs vitaux à l'instar du tourisme, du commerce et de l'industrie manufacturière
C'est l'Egypte qui est la plus durement touchée avec une chute de son PIB de 7% sur les trois premiers mois de l'année 2011, sous l'effet conjugué d'une chute de l'activité industrielle, principalement dans les industries manufacturières, de la baisse des investissements étrangers et des exportations mais surtout de l'effondrement des recettes touristiques. L'activité dans ce secteur, qui représente 11% des emplois, a chuté de 80% en février et est encore inférieur de 50% en mars par rapport au même mois l'année dernière.
Si le pays ne devrait pas tomber en récession en 2011 compte tenu de l'acquis de croissance accumulé fin 2010, la reprise sera plus longue et plus difficile que lors des précédents troubles politiques. D'une part, parce que les tensions persistantes en  Lybie, partenaire commercial important de l'Egypte, vont également peser sur l'activité du pays. D'autre part, parce que l'inflation galopante (11,5% sur un an en mars) viendra rogner le pouvoir d'achat ménages, alimentant les tensions et freinant la reprise de la consommation. Du coup, l'agence Fitch ne table que sur une croissance de 2,5% en 2011 contre 5,8% prévue avant les révolutions.
Bien qu'un peu moins touchée que son voisin égyptien, la Tunisiea également souffert au premier trimestre. Sa production industrielle a chuté de 12%, tandis que les recettes touristiques ont baissé de 40% sur les trois premiers mois de l'année. Là encore, l'agence Fitch est peu optimiste pour la suite de l'année. Elle ne prévoit qu'une croissance d'à peine 1% sur l'année. Et pour cause, l'activité peine à repartir tandis que les tensions persistent. La tenue d'élections présidentielles d'ici cet été est compromise.  

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