Syrie : la répression fait de nouvelles victimes
L'auteur de cette photo prise avec un téléphone portable situe la scène à Banias, dans le nord-est du pays, vendredi. Crédits photo : -/AFP
Des militants des droits de l'homme sur place accusent les forces de sécurité d'avoir ouvert le feu pour disperser les manifestations dans plusieurs villes du pays. Ils rapportent déjà plusieurs morts.
Au moins huit personnes ont été tuées dans la localité d'Ezreh, dans la province de Deraa, épicentre de la contestation lancée le 15 mars. Une neuvième a été tuée à Hirak, là encore près de Deraa. Six autres ont été tuées à Douma.
Selon Nawar Al-Omar, un militant, des «dizaines de milliers» de manifestants ont défilé dans les rues de Homs après la prière du vendredi. Les forces de sécurité ont tiré «pour disperser trois groupes de manifestants qui se dirigeaient depuis plusieurs quartiers vers la place centrale pour s'y rassembler», a-t-il témoigné. Entre 5000 et 6000 personnes ont également commencé à défiler Qamishli, dans le nord-est de la Syrie, et près de 10.000 à Deraa dans le sud. Il y aurait des dizaines de blessés.
Les manifestants sortaient des mosquées en scandant des slogans en faveur de la liberté, en hommage aux martyrs, et appelant à la dissolution des services de renseignement et à juger leurs membres, a témoigné un militant. Certains portent des pancartes appelant à l'»annulation de l'article 8» de la constitution, qui consacre l'hégémonie du parti Baas sur la société et l'Etat. Le parti Baas est au pouvoir depuis 1963.
La levée de l'état d'urgence jugée insuffisante
Les protestataires répondaient ainsi à un appel lancé via Facebook à manifester pour une journée baptisée «Vendredi saint». Et ce malgré la levée de l'état d'urgence annoncée jeudi par le président Bachar el-Assad. Celle-ci «ne répond qu'à une partie des revendications du peuple», a déclaré l'avocat des droits de l'homme Haitham Maleh. «La levée de la loi d'urgence ne change rien car les services de sécurité ne sont soumis à aucune loi», a renchéri depuis Beyrouth un cybermilitant au coeur de la contestation, Malath Aumran. Désormais, «la chute du régime est devenue la principale revendication», a-t-il souligné.Amnesty International et Human Rights Watch avaient appelé les autorités syriennes à ne pas réprimer les manifestations de ce vendredi, qui pourraient selon les ONG être «les plus importantes que le pays a connu jusqu'à présent». Depuis la mi-mars, Amnesty estime qu'au moins 228 personnes ont déjà été tuées en Syrie. Au moins quatre manifestants auraient encore été tués mardi dans la dispersion d'un sit-in à Homs. Dans la foulée, les autorités avaient prévenu qu'elles n'accepteraient aucune nouvelle manifestation, «sous n'importe quel slogan».
source: lefigaro
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour vos commentaires! Tout commentaire non conforme aux Déontologies (raciste, xénophobe, homophobe, pornographique, etc...) sera détruit!.
-En participant, vous autorisez la publication de votre Commentaire sur notre site.
merci de votre compréhension.
Le Modérateur.