Paris et Londres critiquent l'Otan

Par FTV avec AFP

Alain Juppé, chef de la diplomatie française (archives)
Alain Juppé, chef de la diplomatie française (archives)
F2
La France et la Grande-Bretagne on pressé les autres pays de l'Otan d'intensifier leurs efforts en Libye
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a dit mardi que l'Otan ne jouait "pas suffisamment" son rôle en Libye. Il a dit
espérer "que d'autres pays vont venir nous relayer".

C'est la première fois que Paris critique ainsi l'Otan depuis que cette dernière a pris le commandement des opérations.
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Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a déploré mardi, à Luxembourg, que Paris et Londres supportent "l'essentiel" de l'effort de la coalition  internationale. Et le chef de la diplomatie britannique William Hague a plaidé  pour "maintenir et intensifier nos efforts au sein de l'Otan", en marge d'une  réunion avec ses homologues européens.

Nicolas Sarkozy discutera mercredi de la situation en Libye avec le Premier ministre britannique lors d'un dîner à l'Elysée.

Face aux remarques franco-anglaises et aux craintes d'un enlisement, le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez  Garrido, a jugé qu'une intensification des opérations n'était "pas nécessaire"  car "l'action de l'Otan se déroule bien, il n'y a rien à réviser en ce moment".

Toutefois, la réunion des chefs de la diplomatie des pays membres de l'Alliance, jeudi et vendredi à Berlin, serait l'occasion "si nécessaire d'adapter la disponibilité des  moyens aux objectifs de la mission", selon M.Diego Lopez Garrido.

Un haut gradé de l'Otan, le général Mark van Uhm, chef des opérations  conjointes, a estimé qu'"avec les moyens dont nous disposons, nous faisons un  bon travail". Selon lui, l'un des problèmes est que les forces gouvernementales pourraient désormais favoriser des tactiques  de harcèlement "afin d'user l'opposition psychologiquement plutôt que de  chercher à gagner du terrain, en particulier dans l'Est".

La Grande-Bretagne a rappelé avoir fourni quatre Tornado supplémentaires.

Seuls la Belgique (six F-16) et le Danemark (quatre F-16), parmi les autres  pays de l'UE membres de l'Alliance, sont réellement actifs aux côtés de la  France (29 appareils de différents types), de la Grande-Bretagne (10 Tornado)  et de deux autres pays de l'Otan hors UE, le Canada (sept F-18) et la Norvège  (six F-16).

Le commandant en chef de l'opération Protecteur unifié, le général Charles  Bouchard, dispose "de bien assez d'avions" pour frapper les troupes  kadhafistes, a jugé ce responsable militaire.

En fait, "ce qui gêne l'Otan, c'est que l'espace aérien soit engorgé par  des avions qui ne tirent pas, tout en occupant des créneaux qui pourraient  être, eux, utilisés par des appareils autorisés à faire feu", a-t-il expliqué.

Le préalable du départ de Khadafi et les efforts sur l'humanitaire
"Nous n'accepterons aucune initiative pour un règlement politique si le  départ de Kadhafi et de ses fils de Libye  ne figure en tête" d'un éventuel  accord, a déclaré mardi un porte-parole de la rébellion, Mahmoud Chammam. Une déclaration qui réitère le rejet du cessez-le-feu affirmé lundi soir par le chef du Conseil national de transition (CNT), Moustapha  Abdeljalil,

Selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), près de  500.000 personnes ont fui les violences en Libye .

Mardi, un représentant du CNT a aussi affirmé que les combats avaient déjà  fait 10.000 morts, 30.000 blessés et 20.000 disparus.

Alain Juppé a jugé qu"'il faut faire un effort majeur pour accentuer l'aide humanitaire" et enfin "enclencher un processus politique" pour en finir avec la  guerre,précisant que c'était l'objet de la deuxième réunion du Groupe de contact sur la Libye mercredi à Doha.

Accalmie sur le terrain
Sur le terrain, trois civils ont été tués lundi par des tirs des  pro-Kadhafi à l'ouest d'Ajdabiya (est), ville stratégique à 160 km au sud de  Benghazi, reprise par les rebelles au terme de violents combats qui ont fait  une cinquantaine de morts ce week-end.

La ville était relativement calme mardi matin, même si la fébrilité régnait  parmi les insurgés, selon un journaliste de l'AFP.

A Misrata, bastion rebelle à  200 km à l'Est de Tripoli, les façades du centre ville sont criblées d'impacts et les voies obstruées  d'engins détruits, selon un journaliste de l'AFP.

"Des combattants, nous en avons assez. Plus de 500. Ce qu'il nous faut, ce  sont des armes modernes (...). Avec de vraies armes, nous les chasserions de  Misrata en quelques jours", a assuré un rebelle se présentant comme l'un des  chefs.

Les pays européens ont poursuivi les préparatifs en vue d'une  mission humanitaire en faveur des 300.000 habitants de Misrata, malgré les  menaces de riposte de Tripoli et les hésitations de l'ONU.

Des accrochages ont par ailleurs eu lieu autour de Zenten et près de la  frontière tunisienne, où les rebelles tentaient d'empêcher les forces  pro-Kadhafi de couper les communications entre les localités de cette zone  montagneuse à majorité berbère.

Après avoir détruit une cinquantaine de chars des pro-Kadhafi le week-end  dernier, l'Otan a annoncé en avoir rendu lundi et mardi 9 autres hors d'état de  nuire -- cinq à Misrata et quatre près de Zenten.

Selon des témoignages recueillis par l'AFP, d'intenses bombardements ont visé lundi les abords de la ville de Nalut dans l'Ouest de la Libye, provoquant un exode important de populations vers le poste-frontière tinisien de Dehiba, à km à l'Ouest.
source: info.france2

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