Libye : bataille pour Brega, un proche de Kadhafi démissionn


le 03 avril 2011 à 09h57, mis à jour le 03 avril 2011 à 22:34
Dossier : Crise en Libye
D'intenses combats ont fait rage dimanche aux portes du site pétrolier de Brega entre les rebelles et les forces loyales à Mouammar Kadhafi, affaibli par une nouvelle défection dans son entourage.

Rebelle libyen, mars 2011

Rebelle libyen, mars 2011 © Abacapress.com

D'intenses combats ont fait rage dimanche aux portes du site pétrolier de Brega (est) entre les rebelles et les forces loyales à Mouammar Kadhafi, affaibli par une nouvelle défection dans son entourage. Si son armée résiste aux assauts des rebelles sur le terrain, le pouvoir libyen a connu un nouveau revers politique et diplomatique avec la démission d'un conseiller du colonel Kadhafi, Ali Tikri, doyen des diplomates et ancien "M. Afrique" du dirigeant libyen. Ce diplomate de haut rang, ancien ministre des Affaires étrangères et des Affaires africaines, ambassadeur de Libye à l'ONU, n'a toutefois pas dit s'il rejoignait le camp des rebelles, a indiqué la Ligue arabe au Caire. Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Abdelati Laabidi, devait pour sa part rencontrer dimanche soir en Grèce le Premier ministre Georges Papandreou, à une heure et dans un lieu qui n'ont pas été divulgués. Dimanche matin, M. Laabidi était entré en Tunisie par le poste-frontière tuniso-libyen de Ras Jdir, empruntant le même chemin que le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa le 28 mars. Deux jours plus tard, M. Koussa s'était envolé pour Londres où il annonçait sa défection, un coup dur pour le colonel Kadhafi.
Parallèlement, l'émissaire dépêché dimanche en Grèce par le gouvernement libyen a informé le Premier ministre George Papandréou que son pays souhaite une solution et un arrêt des combats, indique une source gouvernementale grecque.
Combats à Brega toujoursComme ces derniers jours, les combats à l'Est se sont concentrés toute la journée de dimanche autour du site pétrolier de Brega, à 800 km de Tripoli et à 240 km au sud de Benghazi, bastion de l'opposition, selon un journaliste de l'AFP. Après s'être emparés de l'Université du pétrole, un énorme campus à l'entrée est de la ville, les rebelles ont dû se replier sous le feu des pro-Kadhafi. De fortes explosions résonnaient en provenance des positions de ces derniers, tandis que des avions de l'Otan, dont les frappes aériennes ont freiné ces derniers jours la contre-offensive des forces loyalistes vers l'est, survolaient la région.
Des rebelles et des civils tués par l'OTANNeuf rebelles et quatre civils ont été tués par erreur vendredi soir par une frappe aérienne de l'OTANprès du site pétrolier de Brega dans l'est de la Libye, a indiqué samedi un responsable politique de la ville d'Ajdabiya chargé des relations avec les insurgés. Un avion de la coalition a ouvert le feu à une quinzaine de km à l'est de Brega sur un convoi de cinq ou six véhicules, dont une ambulance, après qu'un rebelle a tiré en l'air à la mitrailleuse avec des balles traçantes, en signe de joie, a précisé Issa Khamis. "C'est une erreur (du rebelle), les avions ont cru qu'on leur tirait dessus et ils ont tiré sur le convoi", a expliqué M. Khamis à l'AFP. Neuf opposants armés ont trouvé la mort dans cette frappe, ainsi que les quatre occupants de l'ambulance, le conducteur et trois étudiants en médecine de Benghazi (est), a-t-il ajouté. "Je suis sûr à 100% que c'était une erreur", a commenté le Dr Mohamad Ahmad, de l'hôpital d'Ajdabiya, tandis que les rebelles sur place disaient ne pas en vouloir aux forces de la coalition. L'OTAN a de son côté indiqué qu'elle enquêtait sur ces informations, sans pour autant avoir ouvert d'enquête formelle. "La mission de l'Otan est de protéger les civils et les zones civiles de la menace d'attaques", a-t-elle ajouté. La frappe est survenue sur la même route entre Brega et Ajbabiya, peu avant ou après une autre attaque aérienne contre un convoi de l'armée loyaliste qui a provoqué la mort de sept soldats de l'armée libyenne et détruit une dizaine de véhicules, selon un journaliste de l'AFP.
Le niet des pro-Kadhafi à l'offre rebelle"On nous demande de quitter nos propres villes (...) Si cela n'est pas de la folie pure, je ne m'y connais pas", a déclaré Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement. C'est en ces termes que le gouvernement libyen a rejeté vendredi les conditions mises par les insurgés pour un cessez-le-feu, ajoutant que son armée ne quitterait pas les villes comme exigé par les rebelles.
    
Le régime accuse la coalition de "crimes contre l'humanité"   
Le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a accusé vendredi la coalition internationale de commettre des "crimes contre l'humanité" en bombardant des civils, notamment dans l'est du pays. Le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, a qualifié les dirigeants des pays de la coalition participants à l'opération militaire en Libye de "criminels" et "immoraux", coupables de "crimes contre l'humanité". Selon M. Ibrahim, six civils ont été tués jeudi par des frappes de la coalition à Bouargoub, un petit village près de Brega. Il a aussi accusé la coalition de viser des postes de contrôle tenus par des civils et des policiers le long des 400 km de route séparant Syrte, ville natale du colonel Kadhafi, et Ajdabiya, noeud de communication stratégique actuellement aux mains des rebelles, à 160 km au sud de leur fief deBenghazi. Selon un médecin et l'un des administrateurs de l'hôpital d'Ajdabiya, à 80 km à l'est de Brega, les combats et les frappes aériennes autour de Brega ont tué cinq civils mercredi, trois civils jeudi et trois rebelles vendredi. Dix  insurgés ont été blessés.

Les versions livrées divergeaient cependant sur les circonstances de la mort des civils, l'un affirmant qu'ils avaient été tués dans des raids aériens de la coalition internationale et l'autre disant qu'ils l'avaient été par les forces fidèles au colonel Kadhafi.
source: TF1

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