Violents combats pour Zaouïa, les rebelles disent progresser vers Tripoli
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 05.03.11 | 09h02 • Mis à jour le 05.03.11 | 09h06

Les combats de vendredi semblent confirmer la partition de la Libye entre l'ouest, autour de la capitale, Tripoli, sous le contrôle des forces fidèles à Mouammar Kadhafi, et l'est, autour de la ville de Benghazi, aux mains de la rébellion.
Dans l'ouest de la Libye, les forces fidèles à Kadhafi ont lancé dans la journée une offensive meurtrière pour reprendre le contrôle de Zaouïa, localité située à 50 km à l'ouest de Tripoli. Des combats se poursuivaient, samedi, à Zaouïa et les chars de kadhafi tirent dans des zones habitées, selon les chaînes de télévision arabes. "La ville a été libérée", affirmait vendredi soir un responsable du gouvernement libyen, évoquant "peut-être quelques poches de résistance" encore tenus par les insurgés. Le chef militaire de l'insurrection à Zaouïa, Hussein Darbrok, a été tué dans les combats, a annoncé un porte-parole des rebelles tandis que des habitants font état d'au moins 30 civils tués. D'autres sources avancent un bilan oscillant entre 13 et 50 morts. Environ 2 000 rebelles ont été repoussés vers la place centrale de la ville portuaire. "Nous sommes assiégés, nous sommes encerclés depuis l'est, l'ouest et le sud", a confié Ali, un habitant de la ville située sur la côte méditerranéenne contacté par téléphone dans la soirée par l'agence Reuters. "L'électricité a été coupée, nous sommes dans le noir, peut-être préparent-ils une attaque", dit-il des forces régulières.
Au terme d'une journée de combats, les insurgés ont affirmé avoir pris la ville deRas Lanouf, terminal pétrolier qui se trouve à 660 km à l'est de la capitale Tripoli, à mi-chemin entre les villes de Syrte et de Benghazi. Dans la journée, des renforts rebelles avaient convergé vers ce centre d'exportation du pétrole libyen sur le golfe de Syrte à bord de camions siglés "Armée du peuple", "Révolution du 17 février" ou "Brigade des Martyrs du 17 février". Ils sont passés par le désert, évitant la route côtière où ils auraient été trop exposés aux moyens aériens de Kadhafi. Alors que les combats faisaient rage, des rebelles ont scandé "Où est Obama ? Nous voulons une zone d'exclusion aérienne" en référence à l'option actuellement étudiée à Washington et soutenue par la France et la Grande-Bretagne. Le gouvernement a démenti la chute de la ville. Après Ras Lanouf, les insurgés libyens, qui ont exclu toute négociation avec le colonel Kadhafi, hormis sur son exil ou sa démission, pourraient continuer leur progression vers l'ouest et marcher sur Syrte. "Nous sommes des combattants, nous ne nous rendons pas. La victoire ou la mort", a déclaré Moustafa Abdeldjeïl, le président du Conseil national libyen (CNL), qui représente l'opposition dans l'Est. "Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n'aurons pas libéré l'ensemble de ce pays", a insisté cet ancien ministre de la Justice de Kadhafi à une foule réunie à Al Baïda. Samedi, les rebelles disaient progresser vers l'ouest et controler désormais la ville de Ben Djaouad, a 525 km a l'est de la capitale.
Vendredi soir, au moins 19 personnes ont été tuées et 40 blessées dans deuxexplosions qui ont détruit vendredi un dépôt d'armes de la base militaire Al-Rajma, au sud-est de Benghazi près de Benghazi, fief de l'insurrection. L'origine des explosions n'a pas été pas établie dans l'immédiat, mais la plupart des habitants ont exclu dans leurs témoignages une attaque de l'aviation du dirigeant libyen Mouamar Kadhafi.
Au siège new-yorkais des Nations unies, le pouvoir libyen a remis vendredi soir au Conseil de sécurité une lettre dénonçant les sanctions imposées à Mouammar Kadhafi et à ses proches le week-end dernier à l'unanimité. Le ministre des affaires étrangères, Moussa Koussa, y affirme que les autorités n'ont pas réprimé "les manifestants pacifiques et désarmés" et n'ont eu recours à la force qu'à l'encontre d'extrémistes qui veulent "répandre l'anarchie". Un diplomate onusien voit dans cette lettre la preuve que les autorités libyennes "sont ébranlées par l'action ferme et unie entreprise par la communauté internationale" alors que la répression des manifestations depuis le 15 février aurait fait des milliers de morts et a déclenché l'ouverture d'une enquête de la Cour pénale internationale.
source: lemonde
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