Syrie : le pouvoir enrôle des mineurs pour manifester
Lattaquié, principal port de la Syrie, ressemblait lundi à une ville fantôme après la violence du week-end, alors que sous la pression d'une contestation sans précédent, Bachar al-Assad s'apprêtait à mettre fin à l'état d'urgence en vigueur depuis près de cinq décennies. | Anwar Amro
Au moment où le soulèvement populaire essaime à travers toute la Syrie (Deraa, Lattaquié), le pouvoir central de Damas reprend les choses en main. Il vient d'appeler à des marches de soutien à travers tout le pays, ce mardi, pour appuyer le président syrien Bachar al-Assad, arrivé au pouvoir en 2000.
«Des marches de soutien au président Assad et au pays seront organisées mardi dans tous les gouvernorats» syriens, a indiqué à l'AFP la directrice de la télévision syrienne Rim Hadad. Il semble que le pouvoir ne recule devant rien pour réussir sa démonstration.
«A Damas, ma petite soeur âgée de 12 ans a été réquisitionnée. Dans son collège, on lui a expliqué qu'elle devra être présente à la manifestation ou alors avoir un mot d'excuse ou un certificat médical», s'inquiète Samer, 35 ans, en résidence en France depuis dix ans. «Autant vous dire que mes parents, ni aucun parent d'ailleurs, ne sont prêts à faire des mots d'excuse et à apparaître aux yeux du pouvoir comme des opposants». Une de ses amies professeure, qui habite dans la deuxième ville à Alep (nord), vient de recevoir un message l'incitant «fortement à relayer l'appel à la manifestation auprès de ses étudiants.»
Dans les rues de Damas, Alep et Lattaquié, il se murmure que le pouvoir espère rassembler un million de personnes.
«On en revient aux grandes heures du régime d'Hafez El-Assad (NDLR : le père de Bachar), se rappelle Samer. A chaque grand anniversaire du parti officiel, ce type de manifestations était organisé. Les enfants étaient réquisitionnés. Le Premier ministre vient d'annoncer que le président ferait des déclarations dans deux jours (mercredi), soit au lendemain de la manifestation. Tout est orchestré. C'est tellement prévisible que ça en devient ridicule».
Le président Assad s'apprête à mettre fin à l'état d'urgence en vigueur depuis près de cinq décennies en Syrie.
AUDIO. Un médecin syrien témoigne des violences à Deraa
«A Damas, ma petite soeur âgée de 12 ans a été réquisitionnée. Dans son collège, on lui a expliqué qu'elle devra être présente à la manifestation ou alors avoir un mot d'excuse ou un certificat médical», s'inquiète Samer, 35 ans, en résidence en France depuis dix ans. «Autant vous dire que mes parents, ni aucun parent d'ailleurs, ne sont prêts à faire des mots d'excuse et à apparaître aux yeux du pouvoir comme des opposants». Une de ses amies professeure, qui habite dans la deuxième ville à Alep (nord), vient de recevoir un message l'incitant «fortement à relayer l'appel à la manifestation auprès de ses étudiants.»
Dans les rues de Damas, Alep et Lattaquié, il se murmure que le pouvoir espère rassembler un million de personnes.
«On en revient aux grandes heures du régime d'Hafez El-Assad (NDLR : le père de Bachar), se rappelle Samer. A chaque grand anniversaire du parti officiel, ce type de manifestations était organisé. Les enfants étaient réquisitionnés. Le Premier ministre vient d'annoncer que le président ferait des déclarations dans deux jours (mercredi), soit au lendemain de la manifestation. Tout est orchestré. C'est tellement prévisible que ça en devient ridicule».
Le président Assad s'apprête à mettre fin à l'état d'urgence en vigueur depuis près de cinq décennies en Syrie.
AUDIO. Un médecin syrien témoigne des violences à Deraa
source: LeParisien.fr
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