Radioactivité à Fukushima: la zone de contamination bien au delà des 100km

Fukushima (Japon), dimanche. Le danger d'une catastrophe nucléaire est loin d'être écarté alors que des fuites beaucoup plus radioactives que la veille ont été relevées dimanche.
Fukushima (Japon), dimanche. Le danger d'une catastrophe nucléaire est loin d'être écarté alors que des fuites beaucoup plus radioactives que la veille ont été relevées dimanche. |AFP







La situation est loin de s'être stabilisée au Japon. Dimanche, un séisme de magnitude 6,5 s'est encore produit à 7h24 locale, au large des côtes du nord-est. A la centrale de Fukushima, le danger d'une catastrophe nucléaire est loin d'être écarté, des fuites beaucoup plus radioactives 

La situation très dégradée des réacteurs a entraîné un écoulement d’eau contaminée vers la mer, qui ralentit la progression des travaux. Selon l'IRSN,l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, cette situation pourrait durer plusieurs semaines. Un point positif : le refroidissement est de nouveau alimenté en eau douce. Face à la complexité de la situation, l'opérateur Tepco a demandé l'appui de groupes industriels publics français : EDF, Areva et le CEA.

Le point sur les réacteurs de Fukushima.Quatre réacteurs sur six de la centrale de Fukushima Dai-ichi sont gravement accidentés à cause d'un arrêt de leur système de refroidissement.

Réacteur 1: Electricité partiellement rétablie dans la salle de contrôle; système de refroidissement à l'arrêt. Eau radioactive (0,4 millisievert) retrouvée au sous-sol de la salle des machines et dans un tunnel souterrain débouchant sur l'extérieur du bâtiment. Pompe électrique installée pour évacuer cette nappe dans la cuve du condensateur.

Réacteur 2
: Electricité partiellement rétablie dans la salle de contrôle. Système de refroidissement à l'arrêt. La piscine de stockage du combustible irradié est revenue à son niveau normal. De l'eau hautement radioactive (1 000 millisieverts) a été retrouvée au sous-sol de la salle des machines, ainsi que dans un tunnel souterrain débouchant sur l'extérieur du bâtiment (6 000 m³). Aucun pompage n'a pu débuter en raison de la forte radioactivité.

Réacteur 3
: Le plus endommagé. Electricité partiellement rétablie dans la salle de contrôle. Le niveau d'eau dans la piscine de stockage du combustible irradié reste incertain. De l'eau hautement radioactive (750 millisieverts) a inondé le sous-sol de la salle des machines, ainsi qu'un tunnel souterrain débouchant sur l'extérieur du bâtiment. Pas de pompage possible en raison de la radioactivité.

Réacteur 4
: Raccordé au réseau électrique, mais aucun équipement mis sous tension jusqu'ici. Le niveau d'eau dans la piscine de stockage du combustible irradié est à un niveau normal. De l'eau contaminée a là aussi envahi le sous-sol de la salle de la turbine. Le niveau de radioactivité est assez faible pour permettre des travaux de pompage.

Réacteurs 5 et 6
: Le système de refroidissement est alimenté en électricité et fonctionne.


Les travaux à la centrale retardés.
 Le pompage de l'eau contaminée étant impossible, le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a reconnu que les travaux sur le site allaient subir un nouveau retard. Les ingénieurs de Tepco pensent que le combustible dans le coeur du réacteur 2 a probablement subi des dommages au moment d'un début de fusion survenu juste après le séisme et le tsunami du 11 mars. Face à la complexité de la situation, Tepco a demandé «l'appui» de groupes industriels publics français pour faire face à la crise sur ce site, a annoncé lundi le ministre français de l'Industrie, , pour qui la situation est «critique». Ni EDF, ni Areva, n'étaient en mesure de préciser dans l'immédiat la nature exacte de cet appui.

L'action de Tepco a plongé à la Bourse de Tokyo lundi. Le titre a chuté de 17,73%, terminant à 696 yens. Son action a fondu de plus des deux-tiers depuis le 11 mars, jour du séisme et du tsunami.


Entre 200 à 250 milliards de dollars de pertes. L'assureur français Axa, qui compte cinq millions de clients au Japon, a estimé ses pertes à plus d'une centaine de millions d'euros pour couvrir les dégâts du séisme du 11 mars, a déclaré dimanche son PDG, . Ce dernier a exclu de quitter le Japon, un marché où la croissance est certes «faible» mais où les marges du groupe d'assurance «sont très satisfaisantes». Henri de Castries estime le montant global des pertes au Japon entre 200 à 250 milliards de dollars.

La zone radioactive «bien au-delà» des 30 km
. Des taches de contamination radioactive sont présentes «bien au-delà» de la zone de sécurité de 30 km autour de la centrale japonaise de Fukushima, a estimé lundi l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française. «Il n'est pas du tout étonnant qu'on trouve ici ou là des contaminations bien au delà d'un rayon de 100km»a déclaré au cours d'un point de presse André-Claude Lacoste, président de l'ASN.
Le ministère japonais de la Santé a demandé aux usines de distribution d'eau sur tout le territoire de cesser de recueillir l'eau de pluie, afin d'éviter d'éventuelles contaminations par les rejets radioactifs de la centrale de Fukushima. Le ministère a ordonné durant le week-end aux distributeurs et aux stations d'épuration de recouvrir leurs réservoirs d'une bâche et interdit de puiser l'eau des rivières juste après des précipitations. Tokyo, 13 millions d'habitants, ainsi que diverses municipalités alentour ont la semaine dernière ponctuellement relevé un niveau d'iode radioactif dans l'eau du robinet supérieur à la limite légale admise pour les bébés.

Il faut remettre en état les crématoriums.
 Le séisme et le tsunami qui a suivi ont laissé plus de 10.000 morts qu'il a fallu enterrer dans des fosses communes, faute de crématoires. Les autorités ont cependant promis d'exhumer plus tard les corps pour les incinérer, conformément à la tradition bouddhiste. Dans la seule ville de Natori, au moins 600 personnes sont mortes et 800 autres portées disparues. Dans ce village, le crématorium endommagé a dû être remis en état au plus vite face à l'afflux des corps. Samedi, pour la première fois depuis la catastrophe, les crémations ont pu reprendre. Dans d'autres communes, les sauveteurs inhument des centaines de corps après leur identification par les familles, sans pouvoir les incinérer faute de carburant. De nombreux corps sont enterrés enveloppés dans un simple drap, en raison d'une pénurie de cercueils.

Le panache radioactif toujours présent en France. De nouveaux relevés ont confirmé la présence en France du panache radioactif émis par la centrale de Fukushima à des niveaux restant sans danger pour la santé et l'environnement, a indiqué dimanche l'Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN). Des traces d'iode 131 ont été mesurées sur des prélèvements de particules atmosphériques réalisés entre le 24 et le 25 mars par la station de l'IRSN installée à Cherbourg-Octeville (Manche) et entre le 25 et le 26 mars par la station installée à Orsay (Essonne). Par ailleurs, un échantillon de mousse prélevé à Saint-Pierre-et-Miquelon le 18 mars et des échantillons de lait prélevés à Pélussin (Loire), Marcouria (Guyane) et Taravao (Tahiti) présentent des traces de césium 137 correspondant à des niveaux «souvent observés dans ce type de produit», en raison des effets des essais nucléaires en atmosphère et de l'accident de Tchernobyl.
source: Le Parisient

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