Nouveau gouvernement en Tunisie et en Egypte
PAYS PAR PAYS
A Oman, le sultan remanie le conseil des ministres. Des tentatives de rassemblement ont de nouveau échoué à Gaza. Le point sur la contestation dans le monde arabe à la mi-journée
A Bahrein, ce lundi. (REUTERS)
En Tunisie, un nouveau gouvernement composé de technocrates
Le Premier ministre tunisien par intérim, Béji Caïd Essebsi, a annoncé lundi la liste de son gouvernement provisoire, composé de 22 ministres, dont cinq nouveaux.
Cette nouvelle équipe ne compte plus aucun ministre ayant servi dans le dernier gouvernement du président Ben Ali.
Depuis le 14 janvier, c'est le troisième gouvernement que connait la Tunisie. Les deux précédents ont fait l'objet d'une contestation permanente de la rue qui ont finalement abouti à la démission du Premier ministre Mohammed Ghannouchi le 27 février.
Le nouveau gouvernement annoncé lundi comprend 22 membres, y compris le Premier ministre: dix sept sont reconduits aux postes qu'ils occupaient dans le gouvernement constitué le 27 janvier. Tous les membres sont des technocrates, aucun n'appartient à un quelconque parti politique.
Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur a annoncé la suppression de la direction de la sûreté de l'Etat et «toute forme d'organisation s'apparentant à la police politique».
En Egypte, le nouveau gouvernement prête serment
Le nouveau gouvernement égyptien a prêté serment lundi devant le chef du Conseil suprême des forces armées, le maréchal Hussein Tantaoui.
Six ministères ont été renouvelés, dont celui du Pétrole, la Culture, la Justice et la Main-d'oeuvre.
Le nouveau Premier ministre Essam Charaf, une personnalité populaire parmi les jeunes militants pro-démocratie qui avaient déclenché la révolution, a été nommé jeudi en remplacement d'Ahmad Chafic.
L'armée, qui a pris en charge le pays après la démission du président Moubarak, a suspendu la Constitution et dissous le Parlement. Elle a promis des réformes démocratiques, en particulier une révision de la Constitution soumise à référendum puis des élections législatives et présidentielle, en principe d'ici la fin du mois d'août, avant un retour à un pouvoir civil.
Grève massive d'éboueurs au Yémen
Des milliers d'éboueurs ont entamé ce lundi une grève ouverte à Sanaa, réclamant l'amélioration de leur paye, et trois d'entre eux ont été blessés lors de la dispersion de leur sit-in par la police, selon le correspondant de l'AFP.
Leur mouvement de grève intervient alors que des manifestations populaires se déroulent depuis fin janvier à travers le pays pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans au Yémen, l'un des pays arabes les plus pauvres.
A Oman, remaniement d'ampleur
Confronté de nouvelles manifestations ce lundi, le sultan Sabous a décidé de remanier le conseil des ministres. Le sultan, qui n'est pas directement visé par les contestataires, concentre les fonctions de chef d'Etat, Premier ministre, ministre de la Défense et de ministre des Finances.
Au moins trois ministres (Intérieur, Economie, Commerce et Industrie), dont les manifestants demandaient le limogeage ont été congédiés, selon des sources officielles.
Les centaines de manifestants rassemblés à Sohar, ville industrielle au nord du pays, s'apprêtent toutefois à passer une nouvelle nuit dans un camp de toile sur un rond-point de la ville. D'autres Omanais continuent de camper devant le siège du Conseil consultatif à Mascate, la capitale, pour demander de contenir la corruption.
Samedi, le sultan, au pouvoir depuis 1970, avait déjà limogé deux personnalités de son cabinet : le ministre de la Sécurité du palais (bien Sécurité du palais), et celui des Affaires du palais. Il a également annoncé la création de 50.000 emplois, des aides pour les chômeurs, ainsi que la mise en place d'une commission chargée de faire des propositions pour donner plus de pouvoir à l'assemblée consultative élue.
Nouvelles interpellations à Gaza
La police du Hamas a de nouveau interpellé des manifestants qui appelaient à l'unité entre le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza et son rival du Fatah à la tête de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie.
Six personnes ont été brièvement interpellées lors d'une petite manifestation devant le siège du Comité international de la Croix Rouge dans la ville de Gaza, tandis qu'un autre rassemblement plus important à l'extérieur de l'Université locale Al-Azhar s'est dispersé dès l'arrivée de la police.
Dimanche, ainsi que le 28 février, des manifestations avaient déjà été empêchées par la police du Hamas. Plusieurs marches ont été organisées, avec plus ou moins de succès, dans les grandes villes de Cisjordanie, à Ramallah, Naplouse et Hébron.
Plusieurs groupes ont appelé à de grandes manifestations pour «l'unité» le 15 mars à Gaza, en Cisjordanie et dans les camps de réfugiés palestiniens à l'étranger.
--> A lire: «Rêves de révolution à Gaza», reportage dans la bande de Gaza.
Enhardis par les exemples tunisien et égyptien, des jeunes Gazaouis tentent de percer la chape de plomb du Hamas.
A Bahrein
Des dizaines de Bahreïnis ont manifesté aujourd'hui devant l'ambassade américaine à Manama pour demander à Washington de faire pression sur leur gouvernement en vue de réformes politiques. Les manifestants se sont rassemblés près d'une barrière installée devant la chancellerie, scandant des slogans hostiles à la monarchie et affirmant que «le peuple veut la démocratie».
«Si les Américains disent "Ok stop" (...) je suis sûr que le régime ne dira pas non», a déclaré l'un des manifestants, Mounir Chihab, 39 ans. Un conseiller de l'ambassade Ludovic Hood est venu à la rencontre des manifestants auxquels il a offert des gâteaux. «C'est un bon geste mais nous espérons qu'il sera traduit dans des actes», a déclaré au diplomate, Mohammed Hassan, 35 ans, un religieux chiite.
Des manifestants campent en permanence sur la place de la Perle, devenue l'épicentre de la contestation du gouvernement dirigé depuis 1971 par l'oncle de l'émir, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa.
Treize militants en grève de la faim en Syrie
Treize militants des droits de l'Homme emprisonnés, dont les avocats Haytham Maleh et Anouar Bounni, ont entamé une grève de la faim pour réclamer la fin de l'«oppression» en Syrie, selon l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (OSDH).
«Nous demandons la fin des détentions politiques et de l'injustice et de pouvoir retrouver les droits civiques et politiques», ont-ils affirmé dans un communiqué publié lundi par l'OSDH.
Les militants dénoncent «l'Etat d'urgence décrété en Syrie depuis 48 ans par une autorité militaire non élue» ainsi que «les services de sécurité omniprésents qui consacrent le despotisme politique et utilisent la justice pour étouffer la liberté d'opinion et d'expression et sanctionner les opposants en inventant des accusations et en prononçant des jugements arbitraires».
«Nous aussi avons payé chèrement la cause du droit et de la liberté, mais le temps est venu de mettre fin à cette situation d'oppression et de persécution au moment où un vent de changements balaie le monde arabe», ajoutent-ils.
source: liberation
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