Le fils de Kadhafi exclut d'abattre des vols civils en Méditerranée


Seif Al-Islam, un des fils de Mouammar Kadhafi, affirme ne pas envisager d'abattre des vols civils en Méditerranée pour se venger de l'offensive que viennent d'engager les pays occidentaux contre son pays.



  AFPAFP
La première phase de frappes aériennes menées contre la Libye est "un succès" et a permis d'instaurer unezone d'exclusion aérienne, a déclaré dimanche 20 mars le plus haut gradé américain, l'amiral Michael Mullen, sur la chaîne de télévision ABC.
SUR LE MÊME SUJET
De son côté, Seif Al-Islam, un des fils de Mouammar Kadhafi, a exclu d'abattre des vols civils en Méditerranée en représailles à l'opération des pays occidentaux contre son pays, dans un entretien diffusé dimanche par la chaîne de télévision américaine ABC.
Michael Mullen a affirmé que les forces fidèles au dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, "ont stoppé leur avance" sur Benghazi, le bastion des forces rebelles, après les frappes aériennes de forces occidentales.

Bombardements contre l'aviation libyenne


Un total de 19 avions américains, dont trois bombardiers furtifs B2, ont attaqué des objectifs en Libye dimanche à l'aube, a déclaré à l'AFP Kenneth Fidler, un porte-parole de l'US Africa Command à Stuttgart, en Allemagne. Les raids ont été conduits par "trois B2 de l'armée de l'Air américaine, ainsi que par des F-15 et F-16 de l'armée de l'Air, et par un AV8-B des Marines", a déclaré Kenneth Fidler.
Selon CBS, l'opération des trois bombardiers avait pour objectif de détruire une bonne partie de l'aviation libyenne. Selon la chaîne, des chasseurs de l'US Air Force ont dans le même temps mené des missions à la recherche de forces terrestres libyennes à détruire. Les appareils engagés dans ces missions n'ont enregistré aucune perte, toujours selon CBS.
Après ces bombardements, chef de la Ligue arabe, Amr Moussa s'est indigné : "Ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne, et ce que nous voulons c'est la protection des civils et pas le bombardement d'autres civils", a-t-il déclaré à des journalistes.

Seïf Al-Islam parle de "gros malentendu"


L'Occident s'est laissé abuser par "un gros malentendu" sur la situation politique en Libye, a déclaré Seif Al-Islam, l'un des fils du colonel Kadhafi, interrogé dimanche par la chaîne américaine ABC, sur laquelle il s'est dit "surpris" par l'offensive alliée.
Ecartant la possibilité que son père quitte le pouvoir, Seïf Al-Islam a assuré que "le pays tout entier est uni contre les milices armées et les terroristes. Les Américains et les autres occidentaux sont en train de soutenir les terroristes et les milices armées". "C'est un gros malentendu", a-t-il dit.
Seif Al-Islam a aussi reconnu que "hier, nous avons été surpris que les Américains, les Britanniques et les Français aient attaqué la Libye, aient attaqué cinq villes". "C'est une grosse surprise que finalement le président Obama, que nous pensions être un homme bon et un ami du monde arabe, bombarde la Libye", a ajouté le fils du dirigeant libyen.
20 cibles ont été atteintes
 La coalition internationale a entrepris des bombardements intenses par air et mer depuis samedi contre des objectifs militaires des forces de Kadhafi.
Après des semaines d'hésitations, un mandat de l'ONU et un appui arabe, cette coalition, avec en tête les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, est passée samedi à l'offensive pour tenter de stopper larépression de la révolte lancée le 15 février contre le régime du colonel Kadhafi.
Selon des journalistes de l'AFP et des rebelles, des dizaines de véhicules militaires des forces de Kadhafi, dont des chars, ont été détruits dimanche matin par des frappes aériennes à l'ouest de Benghazi. Des chars éventrés, des canons d'artillerie calcinés, mêlés à des cadavres de combattants africains portant des uniformes kakis étaient visibles sur le site bombardé, situé à 35 km à l'ouest de Benghazi.
Au moins 20 cibles visées samedi soir lors des premières frappes américaines contre la Libye ont été atteintes, a déclaré dimanche le capitaine de corvette James Stockman, porte-parole de l'US Africa Command à Stuttgart, en Allemagne.
Mouammar Kadhafi est, quant à lui, resté menaçant jurant de transformer la Méditerranée en "champ de bataille". Dans un message sonore diffusée par la télévision officielle Mouammar Kadhafi a également prédit dimanche une "longue guerre", affirmant que "tout le peuple libyen porte des armes".
 48 personnes tuées
 L'intervention militaire était souhaitée par l'opposition libyenne surtout depuis la prise de contrôle ces derniers jours par les forces gouvernementales de plusieurs bastions rebelles à coups d'attaques aériennes et aux roquettes.
Ainsi, le porte-avions Charles-de-Gaulle, qui doit participer aux opérations aériennes en Libye, a commencé à appareiller dimanche à la mi-journée du port de Toulon, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'intervention, coordonnée d'un QG américain en Allemagne, a débuté par une frappe aérienne française contre un véhicule des forces pro-Kadhafi à 16h45 GMT (17h45 heure française), le premier tir après le feu vert jeudi de l'ONU au recours à la force pour protéger la population civile face à la violente répression du régime.
Des chasseurs bombardiers britanniques Tornado ont également participé aux raids tirant des missiles de croisière Stormshadow.
Selon un bilan provisoire établi par des sources hospitalières et des journalistes de l'AFP, plus de 90 personnes ont été tuées dans les combats de vendredi soir et samedi pendant l'offensive des forces pro-Kadhafi contre les insurgés dans Benghazi.
 De "graves dégâts matériels"
 Dimanche vers 0h30 GMT (1h30 heure française), un bombardement aérien a visé Tripoli et la défense anti-aérienne déployée dans la capitale, notamment dans la résidence-caserne du dirigeant libyen à Bab al-Aziziya, est entrée en action, selon un journaliste de l'AFP.
Un avion a survolé le secteur mais aucune indication n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur les cibles visées.
Les tirs, entendus pendant environ 40 mn, ont été intenses pendant un quart d'heure puis plus sporadiques avant le retour au calme sur la capitale jusqu'au lever du jour, selon la même source.
Auparavant, les autorités libyennes avaient fait état "d'objectifs civils et militaires" touchés et de "graves dégâts matériels" à Misrata, à l'est de Tripoli, ainsi qu'à Zouara (ouest), Syrte (est), la ville natale de Kadhafi, et Benghazi, bastion rebelle dans l'Est.
Dans un court enregistrement sonore diffusé par la télévision officielle quelques heures après le début des opérations, le numéro un libyen a menacé de transformer la mer Méditerranée en "champ de bataille" et affirmé que les "dépôts d'armes" étaient ouverts pour défendre la Libye.
Il a affirmé qu'il s'attaquerait à "tout objectif civil ou militaire" en Méditerranée. "Les intérêts des pays ayant participé à l'agression seront en danger", a-t-il prévenu.
 Tirs de joie
 L'opération internationale a été en revanche saluée par des tirs de joie et des coups de klaxon à Al-Marj, à une centaine de km au nord-est de Benghazi, épicentre de l'insurrection à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli.
"L'usage de la force n'était pas l'option qui avait notre préférence", a déclaré le président américain Barack Obama. "Mais nous ne pouvons pas rester les bras ballants quand un tyran dit à son peuple qu'il sera sans pitié".
Néanmoins et alors que l'opération militaire en Libye est intervenue quasiment huit ans jour pour jour après l'invasion de l'Irak, Barack Obama a annoncé avoir autorisé "une action militaire limitée en Libye" réaffirmant que les Etats-Unis ne déploieraient pas de troupes au sol.
La Russie et la Chine, qui s'étaient abstenues lors du vote de la résolution à l'ONU, ont regretté l'intervention, le Japon apportant en revanche son soutien à l'attaque. Le comité de l'Union africaine sur la Libye a appelé à "la cessation immédiate des hostilités" et n'ira plus à Tripoli.
 Une zone d'exclusion aérienne
 La résolution 1973 de l'ONU exige l'arrêt complet des attaques contre des civils, impose une zone d'exclusion aérienne en Libye et permet des frappes pour contraindre les pro-Kadhafi à cesser la répression qui a fait des centaines de morts et poussé 300.000 personnes à fuir le pays depuis le 15 février.
Mais le régime libyen a dit la considérer comme "nulle" après les frappes occidentales, estimant avoir de nouveau "le droit d'utiliser son aviation civile et militaire pour se défendre". Il a réclamé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
En signe de protestation, le pouvoir libyen a aussi décidé de cesser sa coopération avec l'Union européenne dans sa lutte contre l'immigration clandestine.
Alors que l'opération militaire semblait imminente, les forces de M. Kadhafi avaient attaqué Benghazi dès l'aube et abattu un avion militaire des rebelles. Avançant vers la ville avec des chars, elles avaient tiré à l'arme lourde contre des quartiers résidentiels, selon des témoins.
Craignant le pire, des milliers de personnes ont fui Benghazi par familles entières.
La Croix rouge internationale a mis en garde contre les risques encourus par les civils, et appelé toutes les parties à se conformer rigoureusement au droit international humanitaire.
Enfin, la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira a affirmé que quatre de ses journalistes, dont un Norvégien et un Britannique, étaient détenus par les autorités à Tripoli.
 Nicolas Sarkozy fera "un point sur la situation en Libye" dimanche en fin de journée avec François Fillon, les ministres des Affaires étrangères, Alain Juppé, de la Défense, Gérard Longuet et le chef d'état-major des armées, Edouard Guillaud, a annoncé l'Elysée.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La communauté internationale doit-elle intervenir en Syrie ?

Une famille de victime a refusé l’aide de 20000 dinars

Deux nouvelles victimes dans des manifestations en Égypte