A Fukushima, une situation de plus en plus imprévisible
Par Blandine Grosjean | Rue89 | 25/03/2011 | 19H09
« Nous ne sommes pas en position de pouvoir être optimistes », a estimé ce vendredi Naoto Kan, le Premier ministre japonais, alors qu'un nouveau risque de fuite radioactive était signalé à la centrale nucléaire de Fukushima. La cuve du réacteur 3 est endommagée, le combustible fondu pourrait relâcher de l'uranium et du plutonium
Deux semaines après le séisme et le tsunami qui ont déjà fait au moins 10 000 morts au Japon, la situation à la centrale nucléaire accidentée de Fukushima reste « imprévisible » selon le premier ministre japonais, Naoto Kan.
Le cœur du réacteur 3 pourrait avoir été endommagé lors de l'explosion à l'hydrogène qui a détruit le confinement extérieur du bâtiment le 14 mars. Ce réacteur, qui renferme 170 tonnes de combustible radioactif, est sans doute le point le plus critique de la centrale qui compte six unités. (Voir la Vidéo)
Le fait que ce réacteur soit le seul à fonctionner au MOX prépare, selon l'eurodéputée (Europe Ecologie) Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD, « un désastre bien plus grave ». Elle explique :
« Il est important de rappeler ce qu'est le MOX et l'irresponsabilité d'utiliser du plutonium comme combustible. Le MOX est un combustible issu du retraitement des déchets radioactifs - et des armements militaires - composé à 7% de plutonium.
En plus d'accroître les risques de prolifération et de désastre environnemental lors des convois acheminant ces combustibles au Japon, il faut souligner qu'un réacteur fonctionnant au MOX pose un double problème : il a un point de fusion beaucoup plus bas et en cas de fuite le potentiel de rejets radioactifs double.
Le plutonium est un élément radioactif extrêment dangereux qui reste actif pendant plus de 200 000 ans : quelques microgrammes suffisent pour déclencher un cancer du poumon. Si la fusion du réacteur a bien lieu, nous pourrions assister à un “syndrome chinois”, ce qui aboutirait même à la contamination des nappes phréatiques ».
Deux ouvriers hospitalisés
L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) évoque « le risque de défaillance de certains matériels à cause de la présence massive de sel dans les cuves et les enceintes » des réacteurs.
L'opérateur de la centrale, Tokyo Electric Power (Tepco) a reconnu vendredi que les opérations de refroidissement des réacteurs à l'aide de canons à eau et les travaux de rétablissement des pompes à eau électriques avançaient lentement en raison de la dangerosité du site, au lendemain de l'hospitalisation de deux ouvriers gravement irradiés.
source: rue89
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