Faut-il avoir peur du nuage radioactif en France ?
Selon une simulation, il devrait toucher l'Hexagone à partir de mercredi. La radioactivité devrait être très faible.
Sur le même sujet
À ne pas manquer
L'intervention française en Libye qualifiée de "jeu de massacre"
Par Jean GuisnelGérard Longuet, ministre silencieux
Par Jean GuisnelPortraits d'insurgés libyens
Par Nicolas HéninSarkozy signe l'arrêt de mort de l'UMP
Par Hervé GattegnoLactalis n'est pas le bienvenu en Italie
Par Dominique DunglasPourquoi les jeunes Américains n'aiment pas le sexe ?
Par Estelle Dautry
Le panache radioactif en provenance du Japon s'apprête à atteindre la France. Quand précisément ? Personne ne le sait. Mais une simulation réalisée par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, l'organisme notamment chargé du contrôle de la radioactivité de l'air, estime qu'il devrait toucher les côtes à partir de mercredi ou jeudi. Ce modèle de déplacement de la radioactivité due aux rejets japonais a été construit en partenariat avec Météo-France sur la base des vents soufflant d'est en ouest.
Faut-il s'inquiéter de l'augmentation de la radioactivité de l'air attendue ? Non, martèlent l'IRSN et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Selon les conclusions du modèle utilisé, la quantité de radionucléides artificiels (du césium et de l'iode 131) qui touchera la France sera négligeable, de l'ordre de "1 000 à 10 000 fois inférieure aux quantités relevées à la suite du passage du nuage de Tchernobyl", explique Jean-Luc Godet, responsable des rayonnements ionisants et de la santé de l'ASN. Ainsi, "il n'y aura aucune conséquence sur la santé", même pour les personnes fragiles de la thyroïde, très sensible à l'iode 131. Entre le Japon et la France, les produits radioactifs se seront en effet dilués dans l'air et auront perdu une partie de leur activité (l'iode 131 notamment). Une partie aura auparavant été précipitée au sol ou en mer.
Les médecins briefés
Pour rassurer la population, l'Ordre national des médecins a été saisi et a envoyé une lettre d'information aux généralistes. Elle précise bien que le nuage "n'aura aucune conséquence sanitaire" et qu'en aucun cas la prise de pilule d'iode n'est nécessaire.
Peut-on avoir confiance dans les déclarations rassurantes des autorités alors qu'elles n'ont pas correctement informé la population après la catastrophe survenue sur la centrale ukrainienne ? Une fois n'est pas coutume, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) confirme toutes les affirmations de l'ASN et de l'IRSN : aucune mesure de confinement ou de consommation de pilules d'iode n'est nécessaire, considère-t-elle. Selon son président, Roland Desbordes, c'est la situation au Japon qui pose problème, et non les conséquences en France. Ce qui n'empêche pas la Criirad de souligner que les informations sur lesquelles l'IRSN a construit sa simulation sont parcellaires. Comme l'explique l'IRSN lui-même, il a établi un "ordre de grandeur réaliste des rejets (...) fondé sur des hypothèses raisonnablement majorantes" à partir "d'informations techniques sur les installations accidentées" (comme les dégazages volontaires effectués par les autorités japonaises) et non pas à partir des mesures directes sur la composition des rejets accidentels japonais. Dans ces conditions, une marge d'incertitude existe. Mais même en la prenant en compte, la Criirad estime que les risques sont "négligeables".
Contrôles a posteriori
Le réseau de 170 balises de l'IRSN capables de mesurer la radioactivité de l'air en temps réel au moment où le nuage sera là, devrait rassurer les plus sceptiques, d'autant que l'Institut s'engage à publier les résultats sur son site internet. Encore plus rassurant, depuis 1989, la Criirad possède son propre réseau de balises de contrôle, installées notamment en Alsace, à Orléans, à Paris et dans la vallée du Rhône. Mais selon toute vraisemblance, le niveau de radioactivité sera tellement faible que les balises elles-mêmes pourraient ne rien détecter, comme aux États-Unis que le panache a déjà survolé. Seuls des prélèvements effectués sur des filtres à poussière et de charbon actifs, dont l'analyse peut prendre un peu de temps, permettront alors de mesurer très précisément les variations des différents éléments radioactifs dans l'air. D'autres mesures seront effectuées au sol, au moins par la Criirad.
Toutes ces précautions devraient permettre de prendre toutes les mesures de protection à temps (ingestion d'iode, interdiction de consommation de certains légumes) au cas - improbable - où cela se révélerait nécessaire.
source: Le Point
source: Le Point
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour vos commentaires! Tout commentaire non conforme aux Déontologies (raciste, xénophobe, homophobe, pornographique, etc...) sera détruit!.
-En participant, vous autorisez la publication de votre Commentaire sur notre site.
merci de votre compréhension.
Le Modérateur.