BPC Mistral en Tunisie : les marins payent les pots cassés des affaires étrangères (actualusé)



BPC Mistral en Tunisie : les marins payent les pots cassés des affaires étrangères (actualusé)
A quoi joue le ministère des affaires étrangères et l'ambassade de France en Tunisie ? L'épisode du BPC Mistral témoigne de dysfonctionnements de l'appareil diplomatique français dans un pays où il faudrait pourtant soigneusement éviter les couacs...

[Les Allemands ont évacué, samedi, 412 Egyptiens du port de Gabès vers Alexandrie, comme le raconte le site de la marine allemande.]

Le BPC Mistral a été dépêché « dare-dare », selon un marin, pour évacuer des réfugiés égyptiens qui avaient fui la Libye. Mais lorsque le bateau est arrivé à quai, hier matin vers 9 heures dans le port de Zarzis (sud de la Tunisie), il n'y avait personne à embarquer ! Pas un malheureux Égyptien volontaire pour embarquer... On croit rêver. 

L'équipage avait pourtant mis les bouchées doubles à Toulon pour se préparer à accueillir 900 personnes à bord : des lits, des rations de nourritures, de l'eau, des toilettes, une équipe médicale et même des écrans vidéos pour distraire les passagers durant les 2,5 jours de traversée qui devaient conduire le bateau à Alexandrie.

L'équipage a dû se contenter de débarquer 130 m3 de fret humanitaire avant de repartir hier soir vers 18 heures et reprendre sa mission Jeanne d'Arc. Le Mistral est, cette année, le bateau sur lequel sont formés les 134 officiers élèves, depuis le retrait de service de la Jeanne. Il a quitté Brest le 26 février pour rallier, comme prévu, Toulon avant de mettre le cap sur Suez. 

Mercredi, les Affaires étrangères ont demandé que des moyens navals soient mis à disposition pour évacuer les Égyptiens qui s'entassent à la frontière tuniso-libyenne. Mais ceux-ci préfèrent prendre l'avion pour rentrer au pays : trois heures de vol plutôt que 2,5 jours de mer dans le radier d'un Bâtiment de projection et de commandement. 

Dès le départ, cette affaire semble avoir été mal engagée, au moins sur le plan de la communication. Quelques coups de téléphone, passés dimanche quand le Mistral a quitté Toulon en début d'après-midi, aurait permis aux marins de se préparer à n'accueillir personne... et à la diplomatie française de ne pas les laisser supporter seuls les couacs de sa politique « humanitaire ».

Les marins se réconforteront comme ils peuvent : un exercice resevac (évacuation de ressortissants) est prévu au cours des campagnes d'application. Ils l'ont joué ce weekend.

Mardi 8 Mars 2011
Jean-Dominique Merchet
source: marianne2

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La communauté internationale doit-elle intervenir en Syrie ?

Une famille de victime a refusé l’aide de 20000 dinars

Deux nouvelles victimes dans des manifestations en Égypte