Tunisie : les affaires des parents de MAM
Par Jérôme Bouin
16/02/2011 | Mise à jour : 07:05
Michèle Alliot-Marie et son père Berand Marie en 1978. Aujourd'hui la ministre défend la vie privée de ses parents, après le rachat par ces derniers des parts d'une société.Crédits photo : JEAN-PIERRE ALLONGUE/AFP
Le voyage de Michèle Alliot-Marie en Tunisie continue d'alimenter la chronique. Le Canard Enchaîné révèle dans son édition à paraître mercredi que les parents de la ministre des Affaires étrangères, qui l'accompagnaient dans ses vacances controversées, ont racheté le 30 décembre des parts appartenant à l'homme d'affaires Aziz Miled dans une société. Miled avait été présenté par la presse comme un proche du beau-frère de l'ex-président Ben Ali. Mais MAM avait nuancé en déclarant que cet homme avait davantage été spolié par le régime tunisien. La ministre a revendiqué plusieurs fois les liens d'amitié liant ses parents et elle-même à cet homme, qui est déjà venu leur rendre visite en France.
Bernard Marie et son épouse Renée, âgés de 94 et 92 ans, étaient déjà associés minoritaires (avec environ 13% du capital) dans la société civile immobilière (SCI) Ikram dont étaient propriétaires Aziz Miled et son fils Karim. Selon Le Canard Enchaîné, les Miled ont vendu, le 30 décembre, à l'hôtel Sentido Beach de Tabarka, lieu de villégiature de la ministre,de son compagnon et de ses parents, toutes leurs parts de cette SCI à Bernard et Renée Marie. Pendant ce temps, la ministre était chez un coiffeur, dans l'enceinte de l'hôtel.
Le Canard reproduit l'acte reçu par l'employée municipale de Tabarka à cette occasion. Il explique que celui-ci ne mentionne, selon les usages locaux, que la valeur nominale des parts, soit 755.000 dinars, environ 325.000 euros. Le montant total de la transaction reste lui inconnu.
La ministre des Affaires étrangères a réagi elle même par un communiqué diffusé mardi soir. À propos de ses parents, elle explique : «Leur vie privée leur appartient. Les acquisitions qu'ils effectuent pour eux-mêmes ne concernent qu'eux, et personne d'autre». «Chacun s'honorerait à le comprendre et à ne pas sombrer dans des excès qui ne grandissent pas ceux qui s'y prêtent», a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué également, Bernard Marie s'est expliqué sur cette transaction. «M. Miled est un de mes amis. Les transactions que nous menons mon épouse et moi avec lui ne regardent et n'engagent que nous», a-t-il expliqué, dédouanant ainsi sa fille. «Je suis engagé depuis l'été avec M. Miled dans une transaction qui consiste en l'achat d'une SCI, laquelle est propriétaire d'une option d'achat sur un appartement en cours de construction. Ce séjour (...) m'a donné l'occasion de faire certifier les signatures de mon épouse et de moi-même sur l'acte de cession de parts sociales», a-t-il indiqué.
À gauche, les critiques fusent déjà. Sans vouloir «accabler Michèle Alliot-Marie» pour une affaire qui «concerne ses parents», Pierre Moscovici a pourtant profité de cette polémique naissante pour, une nouvelle fois, demander sa démission. «On constate un conflit d'intérêts général», «tout ça jette un malaise», a-t-il observé. Le député PS estime que la ministre des Affaires étrangères est «KO debout», «incapable» de «diriger la diplomatie française».
Pour Elisabeth Guigou, il s'agit d'une «confusion des genres pas acceptable». «Ca commence à faire trop !», a-t-elle dit, s'interrogeant sur un possible conflit d'intérêts. «Il faut vraiment que le gouvernement et le président de la République prennent des mesures efficaces», demande la député PS, rappelant que le récent rapport sur le conflit d'intérêts déposé le 26 janvier «propos(ait) un certain nombre de mesures». François Fillon a promis la semaine dernière un projet de loi sur le sujet dans les «toutes prochaines semaines».
A contrario, Alain Juppé a défendu la réputation de sa collègue ministre. Le ministre de la Défense a salué la compétence et le courage de cette dernière, lui suggérant toutefois «d'apporter des éléments d'explication».
Michèle Alliot-Marie a dû faire face à des appels à sa démission pour avoir utilisé par deux fois, durant ses vacances, l'avion privé de son ami Aziz Miled et pour avoir passé des vacances en Tunisie, alors que la révolution de jasmin avait débuté. Le président Nicolas Sarkozy avait pris la défense de sa ministre, affirmant que «pas un centime d'argent public n'avait été détourné», mais reconnu que «ce n'était pas la meilleure idée que d'aller en Tunisie» à cette période. Il a aussi demandé à ses ministres de privilégier la France pour passer leurs vacances et que toute invitation à l'étranger d'un membre du gouvernement français soit autorisée par le premier ministre.
(Avec AFP)
source: lefigaro
En plein voyage controversé de la ministre en Tunisie, ils auraient racheté des parts appartenant à l'homme d'affaires Aziz Miled dans une société, révèle le Canard Enchaîné. La ministre s'insurge de voir ses parents mis en cause.
Bernard Marie et son épouse Renée, âgés de 94 et 92 ans, étaient déjà associés minoritaires (avec environ 13% du capital) dans la société civile immobilière (SCI) Ikram dont étaient propriétaires Aziz Miled et son fils Karim. Selon Le Canard Enchaîné, les Miled ont vendu, le 30 décembre, à l'hôtel Sentido Beach de Tabarka, lieu de villégiature de la ministre,de son compagnon et de ses parents, toutes leurs parts de cette SCI à Bernard et Renée Marie. Pendant ce temps, la ministre était chez un coiffeur, dans l'enceinte de l'hôtel.
Le Canard reproduit l'acte reçu par l'employée municipale de Tabarka à cette occasion. Il explique que celui-ci ne mentionne, selon les usages locaux, que la valeur nominale des parts, soit 755.000 dinars, environ 325.000 euros. Le montant total de la transaction reste lui inconnu.
«Leur vie privée leur appartient»
La ministre des Affaires étrangères a réagi elle même par un communiqué diffusé mardi soir. À propos de ses parents, elle explique : «Leur vie privée leur appartient. Les acquisitions qu'ils effectuent pour eux-mêmes ne concernent qu'eux, et personne d'autre». «Chacun s'honorerait à le comprendre et à ne pas sombrer dans des excès qui ne grandissent pas ceux qui s'y prêtent», a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué également, Bernard Marie s'est expliqué sur cette transaction. «M. Miled est un de mes amis. Les transactions que nous menons mon épouse et moi avec lui ne regardent et n'engagent que nous», a-t-il expliqué, dédouanant ainsi sa fille. «Je suis engagé depuis l'été avec M. Miled dans une transaction qui consiste en l'achat d'une SCI, laquelle est propriétaire d'une option d'achat sur un appartement en cours de construction. Ce séjour (...) m'a donné l'occasion de faire certifier les signatures de mon épouse et de moi-même sur l'acte de cession de parts sociales», a-t-il indiqué.
«Conflit d'intérêts»
À gauche, les critiques fusent déjà. Sans vouloir «accabler Michèle Alliot-Marie» pour une affaire qui «concerne ses parents», Pierre Moscovici a pourtant profité de cette polémique naissante pour, une nouvelle fois, demander sa démission. «On constate un conflit d'intérêts général», «tout ça jette un malaise», a-t-il observé. Le député PS estime que la ministre des Affaires étrangères est «KO debout», «incapable» de «diriger la diplomatie française».
Pour Elisabeth Guigou, il s'agit d'une «confusion des genres pas acceptable». «Ca commence à faire trop !», a-t-elle dit, s'interrogeant sur un possible conflit d'intérêts. «Il faut vraiment que le gouvernement et le président de la République prennent des mesures efficaces», demande la député PS, rappelant que le récent rapport sur le conflit d'intérêts déposé le 26 janvier «propos(ait) un certain nombre de mesures». François Fillon a promis la semaine dernière un projet de loi sur le sujet dans les «toutes prochaines semaines».
A contrario, Alain Juppé a défendu la réputation de sa collègue ministre. Le ministre de la Défense a salué la compétence et le courage de cette dernière, lui suggérant toutefois «d'apporter des éléments d'explication».
Michèle Alliot-Marie a dû faire face à des appels à sa démission pour avoir utilisé par deux fois, durant ses vacances, l'avion privé de son ami Aziz Miled et pour avoir passé des vacances en Tunisie, alors que la révolution de jasmin avait débuté. Le président Nicolas Sarkozy avait pris la défense de sa ministre, affirmant que «pas un centime d'argent public n'avait été détourné», mais reconnu que «ce n'était pas la meilleure idée que d'aller en Tunisie» à cette période. Il a aussi demandé à ses ministres de privilégier la France pour passer leurs vacances et que toute invitation à l'étranger d'un membre du gouvernement français soit autorisée par le premier ministre.
(Avec AFP)
source: lefigaro
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