Tunisie : Beji Caid Essebsi devient Premier ministre
Le point sur la situation dans les pays du Moyen-Orient et du monde arabe
Voici la situation au Moyen-Orient et dans le monde arabe, pays par pays, lundi 28 février, alors que l'onde de choc née en Tunisie, puis en Egypte, ne cesse d'avoir des répercussions.
En Algérie: Le président américain Barack Obama a "félicité" le gouvernement algérien après la levée jeudi de l'état d'urgence décrété il y a 19 ans et espère que cette mesure augure de changements répondant aux aspirations du peuple algérien, a indiqué la Maison Blanche. "Il s'agit d'un signe positif montrant que le gouvernement algérien écoute les préoccupations et répond aux aspirations de son peuple et nous sommes impatients de voir les prochaines mesures qui seront prises pour permettre aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits universels, dont la liberté d'expression et d'association", a ajouté le président américain. Les Etats-Unis continueront à coopérer avec l'Algérie dans cette perspective, a assuré le président américain.
Le gouvernement algérien n'envisage pas toutefois pour l'heure d'autoriser de nouveaux partis politiques. L'opposition algérienne a étalé de nouvelles divergences face au pouvoir qui a poursuivi sa reconquête de l'opinion publique en annonçant mardi une levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 19 ans -effective depuis jeudi- ainsi que des mesures en faveur de l'économie, de l'emploi et du logement. La marche de l'opposition algérienne prévue samedi à Alger sera interdite, comme les deux précédentes. De "sévères" sanctions seront prises contre les policiers qui ont frappé lundi deux manifestants lors d'un rassemblement d'étudiants devant ministère de l'Enseignement supérieur, a affirmé mercredi à Alger un responsable de la police algérienne.
En Arabie saoudite: Des intellectuels saoudiens ont réclamé dimanche des réformes dans le royaume où des appels à manifester ont été lancés sur Facebook, à l'instar d'autres pays arabes. Une centaine d'intellectuels réclament l'instauration d'une "monarchie constitutionnelle" en Arabie saoudite, qui est une monarchie absolue, "la séparation des pouvoirs" et l'adoption d'une Constitution dans un pays qui ne dispose que d'une Loi fondamentale. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a recouvré la santé après ses opérations au dos mais a besoin de poursuivre le programme de rééducation entamé à New York, a déclaré vendredi le ministre saoudien de la Santé. Rentré dans son pays après trois mois d'absence pour raisons médicales, il a annoncé une série de mesures sociales. Le souverain a ordonné qu'une prime de 15%, précédemment décidée pour environ un million de Saoudiens travaillant dans la fonction publique, soit intégrée dans leurs salaires. Le capital d'un fonds d'aide au logement sera augmenté de 40 milliards de riyals (environ 10,7 milliards de dollars) pour mieux répondre aux demandes de prêts immobiliers.
Un grand nombre de prisonniers saoudiens, qui étaient détenus pour des délits financiers, ont été graciés. Une série de mesures pour lutter contre le chômage et aider les étudiants à l'étranger ont également été proclamées.
A Bahreïn: Des milliers de Bahreïnis ont défilé dimanche à Manama réclamant la chute du régime de la dynastie sunnite des Al-Khalifa, alors que le groupe chiite au Parlement a confirmé sa démission, au lendemain de l'annonce d'un remaniement ministériel que l'opposition a jugé insuffisante.
Le président Barack Obama a manifesté dimanche l'appui des Etats-Unis au "dialogue national" proposé par le roi de Bahreïn à l'opposition, en précisant que celui-ci devrait être "sans exclusion, non partisan et répondre aux aspirations" du peuple.
En Egypte: Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé dimanche son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle égyptienne. La commission chargée de travailler à l'amendement de la Constitution égyptienne a proposé samedi soir de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et de faciliter la candidature à la magistrature suprême. Ces propositions doivent être soumises à un référendum dans les deux mois. Deux organisations non gouvernementales, Sherpa et une association égyptienne, ont déposé vendredi une plainte pour "recel de détournement de fonds publics" à Paris pour identifier les biens éventuels de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak et de sa famille en France. Le Parquet a ouvert une enquête.
Environ 365 personnes ont été tuées et 5.500 blessées durant les 18 jours de manifestations à travers l'Egypte. Quant à l'ancien président Hosni Moubarak, il "ne va pas bien, a baissé les bras et veut mourir à Charm-el-Cheikh", selon un responsable saoudien qui a pu s'entretenir avec lui.
En Irak: Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a donné dimanche 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves en matière de lutte contre la corruption et d'amélioration des services publics. Un appel à de nouvelles manifestations vendredi à travers l'Irak a été lancé sur Facebook. La "Journée de la colère" contre l'impéritie du gouvernement irakien et la concussion a tourné vendredi à la violence avec la mort par balles de neuf manifestants dans tout le pays lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Quelque 5.000 manifestants étaient rassemblés place Tahrir à Bagdad.
En Iran: L'ancien président iranien Mohammad Khatami a demandé la fin du régime de résidence surveillée des deux chefs de l'opposition réformatrice, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, totalement coupés du monde depuis la semaine dernière. Plusieurs pays européens ont demandé que l'UE impose des sanctions contre l'Iran en raison des violations des droits de l'homme dans le pays. La justice iranienne a averti mardi qu'elle considèrerait désormais comme des "contre-révolutionnaires" tous les partisans des deux chefs de l'opposition réformatrice, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, détenus au secret à leur domicile. L'accusation de "contre-révolutionnaire" (en référence à la Révolution islamique de 1979) peut entraîner des condamnations sévères. Ce raidissement du pouvoir à l'égard de l'opposition intervient après deux séries de manifestations antigouvernementales les 14 et 20 février à Téhéran et dans plusieurs autres villes d'Iran pour la première fois depuis un an.
En Jordanie: le Premier ministre s'est engagé à procéder à des réformes "véritables et graduelles". l'opposition accusait le gouvernement de "manque de sérieux" dans les réformes, après la plus grande manifestation vendredi dans la capitale depuis début janvier. Une "journée de la colère" était organisée vendredi à Amman pour "dénoncer les violences et réclamer des réformes".
Au Liban. Plusieurs centaines de personnes sont descendues dimanche dans la rue à Beyrouth pour protester contre le système confessionnel, à l'initiative de groupes de jeunes sur Facebook. "La révolution est partout... Liban, c'est à ton tour!", ont scandé les manifestants, en majorité des jeunes, en référence aux mouvements de révolte qui agitent le monde arabe.
En Libye: cliquez ici.
Au Maroc: "Le Maroc continue à faire face à des défis mais (...) le royaume demeure un modèle de réforme et de démocratisation", a affirmé le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé des affaires politiques, William Burns à l'issue d'un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri. Près d'un millier de personnes encadrées par un important dispositif sécuritaire se sont rassemblés samedi à Casablanca, au Maroc, pour revendiquer des "réformes politiques et une nouvelle constitution".
Le Maroc entend passer à la "vitesse supérieure" dans les réformes, a déclaré lundi dernier le ministre de la communication Khalid Naciri au lendemain d'une journée de manifestations réclamant des réformes politiques dans le pays. 5 personnes ont trouvé la mort et 128 ont été blessées -dont 115 membres des forces de l'ordre- lors de troubles ayant suivi ces manifestations. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Casablanca et à Rabat pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi. "Liberté, dignité, justice", scandaient des manifestants à Casablanca. Des incidents se sont produits à l'issue de rassemblements à Marrakech (sud) et à Larache (nord), où des personnes étrangères à la manifestation ont pillé des magasins et attaqué des édifices publics, selon des sources concordantes.
A Oman : Des affrontements entre la police et des manifestants ont fait au moins deux morts dimanche au nord de Mascate, lors des premières violences de ce genre à Oman, sultanat stratégique à l'embouchure du Golfe, selon des sources de sécurité. Cinq personnes ont également été blessées dans ces violences survenues à Sohar, à 200 km au nord de la capitale de ce sultanat où vivent quelque trois millions d'habitants, dont 20% d'étrangers. Dimanche comme la veille, le sultan Qabous a annoncé des mesures sociales, pour apaiser les tensions dans son pays qui contrôle la sécurité du détroit d'Ormuz, par où transite 40% du pétrole exporté par voie maritime dans le monde.
Au Qatar. Au Qatar voisin, un appel sur Facebook à l'éviction de l'émir Hamad ben Khalifa al-Thani a recueilli plus de 20.000 signatures, cependant qu'au Koweït, un groupe d'opposition nouvellement formé a demandé des réformes et l'émir cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah a annoncé des mesures sociales.
Au Soudan: Le président Omar el-Béchir a indiqué lundi qu'il ne briguerait pas un autre mandat lors de la prochaine élection présidentielle, selon un responsable du Parti national du Congrès (au pouvoir).
En Syrie: Une page Facebook intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011" appelait à des manifestations à une date encore indéterminée. Un étudiant en journalisme et blogueur syrien Ahmad Hadifa a été libéré jeudi, six jours après son arrestation, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Son blog explique notamment comment contourner la censure de sites bloqués par les autorités et présente des articles sur les révolutions qui ont éclaté en Tunisie et en Egypte et la possibilité de contagion à d'autres pays de la région.Le président syrien Bachar al-Assad a estimé mardi que les dirigeants du monde arabe devaient être plus à l'écoute de leur peuple, lors d'une rencontre avec une délégation de sénateurs américains en visite à Damas.
En Tunisie: Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi, dont les manifestants réclamaient le départ, a démissionné dimanche. Il avait pris les rênes d'un gouvernement de transition à la suite de la chute le 14 janvier du président Ben Ali. Après 48 heures de violences à Tunis qui ont fait cinq morts, Mohammed Ghannouchi a jeté l'éponge. Il a été remplacé par l'ancien ministre Béji Caïd Essebsi. De nouvelles violences ont éclaté dimanche dans le centre de Tunis, où des jeunes ont lancé des pierres sur des immeubles et dressé des barricades pour freiner l'avancée des policiers, qui ont tenté en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogènes. Les heurts se sont rapidement arrêtés sitôt connue la nouvelle de la démission du Premier ministre, une annonce qui n'a toutefois pas été saluée par une explosion de joie. La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton a souhaité que le nouveau gouvernement conduise une "transition rapide et en douceur".
Au Yémen: Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, contesté dans la rue, a affirmé son intention de défendre le "régime républicain" jusqu'à la "dernière goutte de (son) sang", alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans la violence. Cinq manifestants ont été blessés par la police lors d'un manifestation d'étudiants à Moukalla, capitale de la province du Hadramout (est). Le chef de l'Etat a réuni ses chefs militaires et sécuritaires au lendemain d'une journée sanglante à Aden, qui a vu l'armée pourchasser les contestataires de nuit dans les rues de la ville, faisant quatre tués, selon des sources médicales. Ce bilan a été contesté par le ministère de la Défense à Sanaa, qui a évoqué trois morts, dont un soldat, et nié que les forces de l'ordre aient tiré sur les manifestants. Le ministère a attribué les violences à des "séparatistes". Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International, au moins 11 personnes ont été tuées vendredi, et 27 au total depuis le 16 février.
Dans la nuit de samedi à dimanche, de nouvelles manifestations se sont déroulées à Aden, durant lesquelles trois personnes ont été blessées par les tirs de la police, selon des témoins.
De nombreux Yéménites -- plusieurs centaines de milliers selon les organisateurs -- ont participé vendredi à des prières et des marches demandant la chute du régime, dont certaines ont dégénéré à Aden (sud), faisant un mort et neuf blessés, selon des témoins et des sources militaires. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a donné l'ordre à ses forces de sécurité de "protéger les manifestants" au Yémen où la répression de la contestation populaire a fait au moins 15 morts, a annoncé jeudi l'agence officielle Saba. La mort de deux manifestants dans une attaque de partisans du pouvoir contre un sit-in à Sanaa a renforcé la détermination des contestataires qui continuaient de camper par milliers dans la capitale pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh. Le Congrès Populaire Général (CPG, au pouvoir) a reporté sine die une contre-manifestation de ses partisans et huit députés du parti ont présenté leur démission. Au total, 16 personnes ont été tuées depuis le début des violentes protestations le 13 février, selon des sources médicales. Le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il ne partirait "que par les urnes".
En Algérie: Le président américain Barack Obama a "félicité" le gouvernement algérien après la levée jeudi de l'état d'urgence décrété il y a 19 ans et espère que cette mesure augure de changements répondant aux aspirations du peuple algérien, a indiqué la Maison Blanche. "Il s'agit d'un signe positif montrant que le gouvernement algérien écoute les préoccupations et répond aux aspirations de son peuple et nous sommes impatients de voir les prochaines mesures qui seront prises pour permettre aux Algériens d'exercer pleinement leurs droits universels, dont la liberté d'expression et d'association", a ajouté le président américain. Les Etats-Unis continueront à coopérer avec l'Algérie dans cette perspective, a assuré le président américain.
Le gouvernement algérien n'envisage pas toutefois pour l'heure d'autoriser de nouveaux partis politiques. L'opposition algérienne a étalé de nouvelles divergences face au pouvoir qui a poursuivi sa reconquête de l'opinion publique en annonçant mardi une levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 19 ans -effective depuis jeudi- ainsi que des mesures en faveur de l'économie, de l'emploi et du logement. La marche de l'opposition algérienne prévue samedi à Alger sera interdite, comme les deux précédentes. De "sévères" sanctions seront prises contre les policiers qui ont frappé lundi deux manifestants lors d'un rassemblement d'étudiants devant ministère de l'Enseignement supérieur, a affirmé mercredi à Alger un responsable de la police algérienne.
En Arabie saoudite: Des intellectuels saoudiens ont réclamé dimanche des réformes dans le royaume où des appels à manifester ont été lancés sur Facebook, à l'instar d'autres pays arabes. Une centaine d'intellectuels réclament l'instauration d'une "monarchie constitutionnelle" en Arabie saoudite, qui est une monarchie absolue, "la séparation des pouvoirs" et l'adoption d'une Constitution dans un pays qui ne dispose que d'une Loi fondamentale. Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a recouvré la santé après ses opérations au dos mais a besoin de poursuivre le programme de rééducation entamé à New York, a déclaré vendredi le ministre saoudien de la Santé. Rentré dans son pays après trois mois d'absence pour raisons médicales, il a annoncé une série de mesures sociales. Le souverain a ordonné qu'une prime de 15%, précédemment décidée pour environ un million de Saoudiens travaillant dans la fonction publique, soit intégrée dans leurs salaires. Le capital d'un fonds d'aide au logement sera augmenté de 40 milliards de riyals (environ 10,7 milliards de dollars) pour mieux répondre aux demandes de prêts immobiliers.
Un grand nombre de prisonniers saoudiens, qui étaient détenus pour des délits financiers, ont été graciés. Une série de mesures pour lutter contre le chômage et aider les étudiants à l'étranger ont également été proclamées.
A Bahreïn: Des milliers de Bahreïnis ont défilé dimanche à Manama réclamant la chute du régime de la dynastie sunnite des Al-Khalifa, alors que le groupe chiite au Parlement a confirmé sa démission, au lendemain de l'annonce d'un remaniement ministériel que l'opposition a jugé insuffisante.
Le président Barack Obama a manifesté dimanche l'appui des Etats-Unis au "dialogue national" proposé par le roi de Bahreïn à l'opposition, en précisant que celui-ci devrait être "sans exclusion, non partisan et répondre aux aspirations" du peuple.
En Egypte: Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, a annoncé dimanche son intention de se porter candidat à l'élection présidentielle égyptienne. La commission chargée de travailler à l'amendement de la Constitution égyptienne a proposé samedi soir de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et de faciliter la candidature à la magistrature suprême. Ces propositions doivent être soumises à un référendum dans les deux mois. Deux organisations non gouvernementales, Sherpa et une association égyptienne, ont déposé vendredi une plainte pour "recel de détournement de fonds publics" à Paris pour identifier les biens éventuels de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak et de sa famille en France. Le Parquet a ouvert une enquête.
Environ 365 personnes ont été tuées et 5.500 blessées durant les 18 jours de manifestations à travers l'Egypte. Quant à l'ancien président Hosni Moubarak, il "ne va pas bien, a baissé les bras et veut mourir à Charm-el-Cheikh", selon un responsable saoudien qui a pu s'entretenir avec lui.
En Irak: Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, a donné dimanche 100 jours à ses ministres pour faire leurs preuves en matière de lutte contre la corruption et d'amélioration des services publics. Un appel à de nouvelles manifestations vendredi à travers l'Irak a été lancé sur Facebook. La "Journée de la colère" contre l'impéritie du gouvernement irakien et la concussion a tourné vendredi à la violence avec la mort par balles de neuf manifestants dans tout le pays lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Quelque 5.000 manifestants étaient rassemblés place Tahrir à Bagdad.
En Iran: L'ancien président iranien Mohammad Khatami a demandé la fin du régime de résidence surveillée des deux chefs de l'opposition réformatrice, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, totalement coupés du monde depuis la semaine dernière. Plusieurs pays européens ont demandé que l'UE impose des sanctions contre l'Iran en raison des violations des droits de l'homme dans le pays. La justice iranienne a averti mardi qu'elle considèrerait désormais comme des "contre-révolutionnaires" tous les partisans des deux chefs de l'opposition réformatrice, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, détenus au secret à leur domicile. L'accusation de "contre-révolutionnaire" (en référence à la Révolution islamique de 1979) peut entraîner des condamnations sévères. Ce raidissement du pouvoir à l'égard de l'opposition intervient après deux séries de manifestations antigouvernementales les 14 et 20 février à Téhéran et dans plusieurs autres villes d'Iran pour la première fois depuis un an.
En Jordanie: le Premier ministre s'est engagé à procéder à des réformes "véritables et graduelles". l'opposition accusait le gouvernement de "manque de sérieux" dans les réformes, après la plus grande manifestation vendredi dans la capitale depuis début janvier. Une "journée de la colère" était organisée vendredi à Amman pour "dénoncer les violences et réclamer des réformes".
Au Liban. Plusieurs centaines de personnes sont descendues dimanche dans la rue à Beyrouth pour protester contre le système confessionnel, à l'initiative de groupes de jeunes sur Facebook. "La révolution est partout... Liban, c'est à ton tour!", ont scandé les manifestants, en majorité des jeunes, en référence aux mouvements de révolte qui agitent le monde arabe.
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Au Maroc: "Le Maroc continue à faire face à des défis mais (...) le royaume demeure un modèle de réforme et de démocratisation", a affirmé le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé des affaires politiques, William Burns à l'issue d'un entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri. Près d'un millier de personnes encadrées par un important dispositif sécuritaire se sont rassemblés samedi à Casablanca, au Maroc, pour revendiquer des "réformes politiques et une nouvelle constitution".
Le Maroc entend passer à la "vitesse supérieure" dans les réformes, a déclaré lundi dernier le ministre de la communication Khalid Naciri au lendemain d'une journée de manifestations réclamant des réformes politiques dans le pays. 5 personnes ont trouvé la mort et 128 ont été blessées -dont 115 membres des forces de l'ordre- lors de troubles ayant suivi ces manifestations. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Casablanca et à Rabat pour réclamer des réformes politiques et une limitation des pouvoirs du roi. "Liberté, dignité, justice", scandaient des manifestants à Casablanca. Des incidents se sont produits à l'issue de rassemblements à Marrakech (sud) et à Larache (nord), où des personnes étrangères à la manifestation ont pillé des magasins et attaqué des édifices publics, selon des sources concordantes.
A Oman : Des affrontements entre la police et des manifestants ont fait au moins deux morts dimanche au nord de Mascate, lors des premières violences de ce genre à Oman, sultanat stratégique à l'embouchure du Golfe, selon des sources de sécurité. Cinq personnes ont également été blessées dans ces violences survenues à Sohar, à 200 km au nord de la capitale de ce sultanat où vivent quelque trois millions d'habitants, dont 20% d'étrangers. Dimanche comme la veille, le sultan Qabous a annoncé des mesures sociales, pour apaiser les tensions dans son pays qui contrôle la sécurité du détroit d'Ormuz, par où transite 40% du pétrole exporté par voie maritime dans le monde.
Au Qatar. Au Qatar voisin, un appel sur Facebook à l'éviction de l'émir Hamad ben Khalifa al-Thani a recueilli plus de 20.000 signatures, cependant qu'au Koweït, un groupe d'opposition nouvellement formé a demandé des réformes et l'émir cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah a annoncé des mesures sociales.
Au Soudan: Le président Omar el-Béchir a indiqué lundi qu'il ne briguerait pas un autre mandat lors de la prochaine élection présidentielle, selon un responsable du Parti national du Congrès (au pouvoir).
En Syrie: Une page Facebook intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011" appelait à des manifestations à une date encore indéterminée. Un étudiant en journalisme et blogueur syrien Ahmad Hadifa a été libéré jeudi, six jours après son arrestation, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Son blog explique notamment comment contourner la censure de sites bloqués par les autorités et présente des articles sur les révolutions qui ont éclaté en Tunisie et en Egypte et la possibilité de contagion à d'autres pays de la région.Le président syrien Bachar al-Assad a estimé mardi que les dirigeants du monde arabe devaient être plus à l'écoute de leur peuple, lors d'une rencontre avec une délégation de sénateurs américains en visite à Damas.
En Tunisie: Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi, dont les manifestants réclamaient le départ, a démissionné dimanche. Il avait pris les rênes d'un gouvernement de transition à la suite de la chute le 14 janvier du président Ben Ali. Après 48 heures de violences à Tunis qui ont fait cinq morts, Mohammed Ghannouchi a jeté l'éponge. Il a été remplacé par l'ancien ministre Béji Caïd Essebsi. De nouvelles violences ont éclaté dimanche dans le centre de Tunis, où des jeunes ont lancé des pierres sur des immeubles et dressé des barricades pour freiner l'avancée des policiers, qui ont tenté en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogènes. Les heurts se sont rapidement arrêtés sitôt connue la nouvelle de la démission du Premier ministre, une annonce qui n'a toutefois pas été saluée par une explosion de joie. La chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton a souhaité que le nouveau gouvernement conduise une "transition rapide et en douceur".
Au Yémen: Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, contesté dans la rue, a affirmé son intention de défendre le "régime républicain" jusqu'à la "dernière goutte de (son) sang", alors que le pays s'enfonce de plus en plus dans la violence. Cinq manifestants ont été blessés par la police lors d'un manifestation d'étudiants à Moukalla, capitale de la province du Hadramout (est). Le chef de l'Etat a réuni ses chefs militaires et sécuritaires au lendemain d'une journée sanglante à Aden, qui a vu l'armée pourchasser les contestataires de nuit dans les rues de la ville, faisant quatre tués, selon des sources médicales. Ce bilan a été contesté par le ministère de la Défense à Sanaa, qui a évoqué trois morts, dont un soldat, et nié que les forces de l'ordre aient tiré sur les manifestants. Le ministère a attribué les violences à des "séparatistes". Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International, au moins 11 personnes ont été tuées vendredi, et 27 au total depuis le 16 février.
Dans la nuit de samedi à dimanche, de nouvelles manifestations se sont déroulées à Aden, durant lesquelles trois personnes ont été blessées par les tirs de la police, selon des témoins.
De nombreux Yéménites -- plusieurs centaines de milliers selon les organisateurs -- ont participé vendredi à des prières et des marches demandant la chute du régime, dont certaines ont dégénéré à Aden (sud), faisant un mort et neuf blessés, selon des témoins et des sources militaires. Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a donné l'ordre à ses forces de sécurité de "protéger les manifestants" au Yémen où la répression de la contestation populaire a fait au moins 15 morts, a annoncé jeudi l'agence officielle Saba. La mort de deux manifestants dans une attaque de partisans du pouvoir contre un sit-in à Sanaa a renforcé la détermination des contestataires qui continuaient de camper par milliers dans la capitale pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh. Le Congrès Populaire Général (CPG, au pouvoir) a reporté sine die une contre-manifestation de ses partisans et huit députés du parti ont présenté leur démission. Au total, 16 personnes ont été tuées depuis le début des violentes protestations le 13 février, selon des sources médicales. Le président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il ne partirait "que par les urnes".
(Challenges.fr)
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