Me Ben Hadid prépare une plainte contre Ben Ali pour crime contre l’humanité

Il va falloir muscler le mandat d’arrêt international
Me Ben Hadid prépare une plainte contre Ben Ali pour crime contre l’humanité

Maître Ali Salah Ben Hadid, journaliste tunisien et ancien diplomate algérien, ayant fréquemment séjourné au Maroc, est aussi  un avocat d’affaires à Genève. Il a aussi fondé le FEM (Forum économique maghrébin). 
Il n’a pas pu effacer de sa mémoire un fait blessant qui lui est survenu durant l’année 1992, alors qu'il s'était lancé dans les affaires, le ministère de l’intérieur tunisien lui demande  de quitter provisoirement le pays… et en 24 heures! 
Doté d’une solide expérience, Me Ben Hadid qui connait parfaitement la situation politique du pays, a déclaré qu’avec quelques hommes de loi,  il est en train de préparer un dossier pour déposer une plainte contre l’ex président  Ben Ali, pour crime contre l’humanité.
Nous reprenons ci-après l’intégralité de son article paru dans le journal : ‘’La Tribune de Genève’’ du 30 jan 2011 :
Me Ali  Salah Ben Hadid dit qu’il a deux vies. L’une s’est déroulée en grande partie à Tunis, avant le 18 février 1992; l’autre a commencé à cette date, lorsque son destin a basculé. Au début des années 90, cet Algéro-Tunisien est diplomate au service d’Alger. En poste à Tunis, son franc-parler ne coïncide pas vraiment avec les attentes du pouvoir. En porte-à-faux avec son mandat, il décide de tout lâcher pour lancer, à Tunis, une entreprise de consulting sur le marché des vêtements de luxe. Trouvant un partenaire allemand, ses affaires marchent vite et bien. Trop peut-être. «Un jour, le 18 février 1992, je reçois une convocation du Ministère de l’intérieur pour «une question». Au début, la discussion est vague, polie. Puis on m’invite à passer dans une autre pièce, où le ton change. On m’annonce que je dois quitter «temporairement» le pays dans les 24 heures!»
Pourquoi cette expulsion qui durera des années? «Aucun motif n’a jamais été avancé.» Devant un espresso, sur une terrasse de l’avenue Bourguiba, au centre de Tunis, Me Ben Hadid a bien quelques hypothèses: «Mon histoire colle avec la manière dont le clan Ben Ali s’est approprié les biens et les affaires des gens, à commencer par ceux qui affichaient leur indépendance d’esprit.»
Après ce 18 février 1992 et quelques aléas, Me Ben Hadid atterrit à Genève où il ouvre une étude d’avocat. En 2000, après diverses interventions d’avocats et d’ONG de défense des droits de l’homme, il reçoit l’autorisation de retourner en Tunisie avec des garanties solides, ce qu’il fera régulièrement.
Aujourd’hui, c’est l’heure de la revanche. «Ici, on m’a tout pris. Mon entreprise, ma villa, les 1000 bouquins de ma bibliothèque.» Sans trop y croire, il va essayer de les récupérer. Mais son vrai combat est ailleurs. L’avocat s’est battu, comme d’autres, pour que la Tunisie bouge pour faire bloquer les fonds du clan Ben Ali, et émette le mandat d’arrêt international lancé la semaine dernière. Un mandat jugé «symbolique» tant il porte sur des délits mineurs. «Il va falloir muscler cette demande et je m’y activerai», promet l’ex-diplomate devenu homme de loi. 
Répondant un jour à une question posée par un journaliste du confrère ‘’Les Afriques’’ : Que retenez-vous de vos trois vies de diplomate, journaliste et avocat ? Me Ben Hadid a répondu : 
‘’Dans la diplomatie, on apprend surtout ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est très utile. Avocat, j’ai défendu de grands dossiers, par exemple des familles dans le crash de l’avion de la TWA. Mais c’est par nature un métier dur, avec des rapports très antagonistes. C’est sans doute dans le journalisme que j’ai trouvé le plus d’intérêt et de satisfactions, lors d’entretiens avec des personnalités hors normes comme Suharto, Khomeiny, Indira Gandhi, Benazir Bhutto, Abbas El Fassi... Je reste, encore aujourd’hui, très ému d’avoir recueilli la dernière interview du président Bourguiba’’.
A.C.
source: tunivisions

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