Les anti-Moubarak campent toujours place Tahrir

LEMONDE.FR avec AFP | 10.02.11 | 12h47  •  Mis à jour le 10.02.11 | 12h57

Au 17e jour du soulèvement contre M. Moubarak, au pouvoir depuis près de trente ans, les protestataires scandaient dès le petit matin "le peuple veut faire tomber le régime", leitmotiv de la contestation.
Au 17e jour du soulèvement contre M. Moubarak, au pouvoir depuis près de trente ans, les protestataires scandaient dès le petit matin "le peuple veut faire tomber le régime", leitmotiv de la contestation.AFP/PEDRO UGARTE
"Alaa [fils aîné du président], dis à papa qu'un quart de siècle, ça suffit !" Occupée jour et nuit, la place est devenue le symbole du mouvement. Les manifestants refusent de lâcher prise, exigeant toujours le départ immédiat de M. Moubarak, 82 ans, qui a promis de s'effacer à la fin de son mandat en septembre. Beaucoup des protestataires portaient des photos de "martyrs" tombés lors des violences qui ont fait environ trois cents morts selon un bilan de l'ONU et Human Rights Watch depuis le début du mouvement."Le peuple veut faire tomber le régime", scandaient les protestataires dès l'aube. Au dix-septième jour d'une révolte sans précédent contre Hosni Moubarak, la place Tahrir ne désemplissait pas au Caire jeudi 10 février, et ce en dépit de la menace du pouvoir de faire intervenir l'armée en cas de "chaos" la veille.
Défiant le pouvoir qui a durci le ton à leur égard, les manifestants ont installé de nouvelles tentes sur la place, selon un photographe de l'AFP. Le ministre des affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a brandi la menace de l'armée, affirmant que l'institution militaire, considérée comme neutre, interviendrait "en cas de chaos pour reprendre les choses en main". Le quotidien britannique The Guardian a toutefois fait état de témoignages accusant l'armée d'avoir détenu au secret des centaines de manifestants et d'en avoir torturé certains.
Des protestataires ont passé la nuit sur les deux bords de la chaussée menant au Parlement et, jeudi matin, les deux entrées de cette route étaient bloquées.
Des centaines de manifestants avaient encerclé mercredi le Parlement et le siège du gouvernement, situés face à face dans le centre du Caire.
"UNE TRANSITION ORDONNÉE"
Maintenant la pression, la Maison Blanche a estimé que la poursuite de la mobilisation populaire montrait que les réformes politiques n'étaient toujours pas suffisantes, alors que le département d'Etat a encouragé l'armée égyptienne à continuer à faire preuve de modération et prône avec insistance une "transition ordonnée". M. Aboul Gheit, dont le pays est l'un des principaux alliés de Washington dans la région, a accusé les Etats-Unis de chercher à "imposer" leur volonté à l'Egypte en exigeant des réformes immédiates, dans un entretien à la chaîne américaine PBS.
Selon le Times, lors d'un entretien téléphonique entre le roi Abdallah et Barack Obama, mercredi, le deuxième depuis le début de la contestation, l'Arabie saoudite a menacé de soutenir Moubarak si Washington pressait le Caire de changer trop rapidement de régime. Le principal allié des Etats-Unis dans le golfe a déclaré qu'il empêcherait toute humiliation du président égyptien.
source: lemonde

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