La contestation peine à s'exprimer en Chine

LEMONDE.FR avec AFP | 21.02.11 | 15h22  •  Mis à jour le 21.02.11 | 15h34

Un homme est arrêté par la police à Shanghaï, dimanche 20 février 2011.
Un homme est arrêté par la police à Shanghaï, dimanche 20 février 2011.REUTERS/ALY SONG
L'appel à la mobilisation dans treize villes de Chine, inspiré par les mouvements de contestation qui secouent le monde arabe, s'est heurté, dimanche, à l'intransigeance des autorités, qui avaient déployé préventivement des forces de police à Pékin et à Shanghaï, mais aussi à Harbin, Canton et Chengdu, notamment.A Shanghaï, sur la place du Peuple, la police a rapidement dispersé la petite foule qui avait répondu à l'appel à manifester et a procédé à au moins trois arrestations. De son côté, le Centre d'information pour les droits humains et la démocratie recense cent arrestations ou disparitions de militants dans le pays. Sur Internet aussi, les contrôles ont été renforcés : selon Libération, les termes "jasmin","Egypte""Révolution" , "démocratie", sont désormais bannis des forums de discussion.

Evoquant les manifestations de la veille, la presse chinoise moquait l'initiative de"quelques agités" (Global Times), ou d'"éléments irresponsables" (Le Quotidien du peuple).

MANQUE D'ORGANISATION
Pour la plupart des observateurs, même si de nombreux éléments contribuent à attiser la colère au sein de la population chinoise – régime étouffant la dissidence, corruption, népotisme, creusement du fossé entre riches et pauvres –, le pays ne semble pas pouvoir être gagné par le mouvement de contestation qui touche le monde arabe.
"Je ne crois pas que la Chine sera le prochain domino", estime ainsi Perry Link, de l'Université de Californie : "Si vous additionnez les franges de la population qui sont victimes d'intimidation, ont été achetées, endoctrinées, qui se révolteraient bien, mais ne sont pas organisées... il ne reste pas une partie suffisante pour faire un domino", dit-il.
En Chine "on n'a pas du tout la même situation", estime aussi Jean-Louis Rocca,chercheur de l'université de Tsinghua, qui explique que la volonté de changement de régime ne se fait pas sentir en Chine. S'il subsiste de nombreuses difficultés sociales, "globalement on n'a pas en Chine un sentiment de crise profonde comparable à ce qui se passait chez Moubarak ou en Tunisie", juge le sociologue : il n'y a "ni désespoir ni impression qu'on n'a pas d'avenir".
Autre différence de taille avec l'Egype, la Tunisie ou la Libye, le pouvoir en Chine communiste n'est ni personnalisé, ni dynastique. "Ici personne ne pourrait dire 'Hu Jintao dégage !" explique Jean-Louis Rocca, au sujet du chef de l'Etat : "Hu Jintao n'a aucun pouvoir personnel", puisque c'est le Bureau politique qui dirige.

source: lemonde

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