Immigration tunisienne: prise de bec entre Italie et UE


| Mis à jour le lundi 14 février 2011 à 17h45


La commissaire européenne Cecilia Malmstrom, ici lors d'un déplacement en Bulgarie le 11 février dernier.
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström, a sèchement réagi lundi aux accusations du gouvernement italien, qui a reproché à l'Europe de "ne rien faire" face à la vague d'immigration en provenance de Tunisie. L'Italie, elle, persiste et signe.
Le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni, membre du parti anti-immigrés et populiste de la Ligue du Nord, a affirmé dimanche que l'Italie devait gérer seule l'afflux de migrants. "L'Europe ne fait rien. Je suis très préoccupé et j'ai demandé l'intervention urgente de l'UE car le Maghreb est en train d'exploser. Comme d'habitude, on nous a laissé seuls. Nous gérons l'urgence humanitaire avec la seule protection civile. Une intervention de l'Europe est indispensable", a-t-il déclaré.
Cecilia Malmström a réagi lundi par la voix de son porte-parole, qui a lu une déclaration lors de la conférence de presse quotidienne de la Commission. "Je suis très surprise par les déclarations à la presse des autorités italiennes relatives à une supposée réponse lente et bureaucratique de la Commission", a-t-elle fait savoir.
"Dès samedi, j'ai été en contact personnel avec les autorités italiennes et lorsque j'ai demandé si elles avaient besoin d'aide, il m'a été répondu : 'non merci, nous n'avons pas besoin d'une assistance de la Commission à ce stade'", a précisé la commissaire européenne.
Selon une source bien informée à Bruxelles, Cecilia Malmström aurait eu un entretien téléphonique direct samedi avec Roberto Maroni, au cours duquel ce dernier aurait décliné toute intervention de la Commission européenne.
"Ce n'est pas vrai que l'Italie a refusé l'aide de la Commission européenne pour affronter les débarquements en provenance de la Tunisie", a rétorqué Isabella Votino, porte-parole de M. Maroni.
"Roberto Maroni et Cecilia Malström se sont parlés samedi et le ministre a fait des requêtes (à l'UE) qui ne sont d'ailleurs pas neuves : l'intervention de Frontex pour contrôler la Méditerranée, gérer les centres pour les immigrés et rapatrier les clandestins tout comme le respect du principe du partage du
fardeau, à savoir que tous les pays de l'UE prennent en charge des réfugiés et des clandestins", a-t-elle ajouté.
D'après l'Organisation internationale sur les migrations (OIM), les arrivées de migrants tunisiens sur l'île italienne de Lampedusa ont cessé lundi après le débarquement d'environ 5000 candidats à l'immigration en cinq jours.
Après le transfert dans des centres d'accueil de la péninsule italienne de près de 3000 des 5000 Tunisiens arrivés la semaine dernière sur l'île, il restait lundi à Lampedusa quelque 2000 d'entre eux, selon l'OIM.
Ces derniers étaient entassés dans la seule structure d'accueil d'une capacité de 800 personnes.
Belga

source: rtbf.be

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