Arabie saoudite : Le roi Abdallah anticipe une crise sociale

Le monarque saoudien est revenu mercredi sur le territoire saoudien après trois mois passés à l'étranger. Le roi Abdallah a immédiatement annoncé une série de mesures sociales, espérant maintenir en dehors de ses frontières la contestation qui agite le monde arabe et notamment Bahreïn.

Opéré à New York pour une hernie discale, en convalescence au Maroc depuis le 22 janvier, le roi Abdallah 1er n'avait plus mis les pieds en Arabie Saoudite depuis le 22 novembre. Une situation qui a pris fin mercredi en début d'après midi, le souverain âgé de 86 ans retrouvant enfin la terre de ses sujets après trois mois d'absence. Longtemps éloigné, le roi Abdallah veut désormais se montrer plus présent dans les affaires intérieures du pays.

Et en gage de bonne volonté, le monarque est arrivé les bagages chargés de mesures sociales. Prime pour les fonctionnaires, allocations aux étudiants et aux chômeurs, aides au logement... Il a «lâché» pas moins de 35 milliards de dollars. De quoi apporter un début de réponses aux problèmes économiques qui touchent une large partie de la population de ce pays très riche. Le souverain a également gracié un grand nombre de prisonniers. Pas de concessions en revanche sur le plan politique.

Crainte d'un soulèvement chiite

Plus que les situations tunisienne, égyptienne ou libyenne, la monarchie saoudienne observe avec une attention toute particulière le soulèvement de l'opposition au Bahreïn. Non pas que ce petit Etat voisin ait un rôle prépondérant à jouer sur la politique intérieure extérieure du royaume sunnite. Mais les racines de la crise bahreïnie pourrait facilement trouver un écho de l'autre côté de la frontière.

Depuis bientôt dix jours, l'opposition majoritairement chiite de Bahreïn conteste massivement la monarchie sunnite qui contrôle le pays. Or l'Arabie saoudite est également sous la coupe d'une famille dirigeante qui impose un sunnisme rigoureux à une population où la minorité chiite est de plus en plus importante – notamment chez les jeunes et dans les classes populaires – à l'Est, région où se trouve l'essentiel des ressources énergétiques du premier exportateur mondial de pétrole.

Par Benoît Vittek

source: francesoir