Tunisie: L'opposant Ahmed Mestiri vise le «Conseil des sages»
L'opposant tunisien, Ahmed Mestiri, qui jouit du respect des mouvements d'opposition tant laïques qu'islamistes, a fait savoir ce mercredi qu'il espérait être nommé à la tête du «conseil des sages», chargé de superviser la transition démocratique du pays.
Depuis la fuite du président Ben Ali, des manifestants continuent de réclamer le départ du gouvernement de transition des ministres «bénalistes». Un remaniement, notamment des ministres régaliens, devrait intervenir jeudi selon le porte-parole du gouvernement de transition. Dans une interview accordée mercredi à Reuters, Mestiri s'est présenté comme l'initiateur du «conseil des sages» avec deux autres personnalités politiques de l'ancien régime du président Habib Bourguiba, Ahmed Ben Saleh et Moustafa Elfilali.
Prévenir toute récupération politique des manifestations
Ce comité des sages, qui réunira des responsables politiques, des représentants de la société civile et des responsables syndicaux, vise à prévenir toute récupération politique des manifestations par des proches du président déchu ben Ali, a-t-il souligné. «Le conseil protégera la révolution qui s'est déclenchée de manière spontanée. Le temps est venu pour le mouvement d'avoir une structure», a indiqué Mestiri, âgé de 80 ans, dans sa maison de Tunis. «Quand le conseil sera créé, je présenterai ma candidature au poste de président», a-t-il ajouté.Le gouvernement de transition a annoncé la tenue de nouvelles élections d'ici six mois mais selon Mestiri, l'organisation du scrutin pourrait prendre plus de temps. «Nous sommes inquiets pour l'avenir. La situation pourrait subir un revers en raison du chaos et les institutions pourraient être affectées. Il y a des ennemis à l'intérieur et à l'extérieur du pays qui mettent leurs forces en commun pour organiser le retour du régime injuste de Ben Ali», a-t-il indiqué.
Peur de l'exploitation du chaos politique
Beaucoup redoutent que les manifestations de Tunisiens exigeant le départ du gouvernement des membres proches de ben Ali soient exploitées par des partisans de l'ancien président, avec le soutien de pays de la région opposés à la transition démocratique tunisienne. Le chef d'Etat major de l'armée, le général Rachid Ammar, a mis en garde lundi contre le risque de vide politique et a promis de défendre la révolution.«Evidemment, nous apprécions le rôle qu'a joué l'armée jusqu'à présent en chassant ben Ali et en le forçant à quitter le pays et à fuir. L'armée se bat pour protéger les citoyens», a estimé Mestiri. «L'armée n'a pas l'intention de faire un coup d'Etat. Nous faisons confiance à l'armée pour qu'elle ne dépasse pas son rôle dans un régime démocratique moderne.»
Avec Reuters
sources: 20 minutes
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