Tunisie: Le ministre des Affaire Etrangères démissionne
Le minsitre tunisien des Affaires Etrangères, Kamel Morjane (D) discute avec le Premier ministre Mohamed Ghannouchi (G), le 11 décembre 2010. AFP PHOTO / FETHI BELAID
Créé le 27.01.11 à 15h13 -- Mis à jour le 27.01.11 à 18h48
CRISE - Alors que le remaniement ministériel est annoncé comme imminent...
DERNIERE INFO: 18H30 - Le ministre des Affaires Etrangères a démissionné, selon la télévision tunisienne.Le remaniement, notamment des ministères régaliens, a-t-il commencé? Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Kamel Morjane, a démissionné du gouvernement transitoire ce jeudi, rapporte la télévision nationale. Il avait annoncé la semaine dernière qu'il quittait le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), comme les autres ministres appartenant au parti de Ben Ali, mais cette décision n'avait pas suffi à apaiser les partisans d'une rupture claire avec l'ancien régime, qui manifestaient dans la capitale depuis lors.
Des manifestations se sont encore déroulées ce jeudi dans le pays. Les manifestants ont à nouveau affronté les forces de l'ordre, certains brisant des cordons de police. Un petit groupe a dit entamer une grève de la faim tandis que plusieurs centaines de personnes sont venues gonfler les rangs de ce rassemblement devant la Kasbah, le siège du gouvernement à Tunis.
«Comité des sages»
Outre le remaniement, les autorités de transition ont prévu de former un «comité de sages» pour superviser la transition vers un régime démocratique après 23 années de présidence de Zine ben Ali. Personnalité politique respectée et éminente du temps de Habib Bourguiba, président de l'indépendance jusqu'à la prise de pouvoir par Ben Ali, Ahmed Mestiri a déclaré qu'il espérait être nommé à la tête de ce comité.L'opposant, qui jouit du respect des mouvements d'opposition tant laïques qu'islamistes, a fait savoir ce mercredi qu'il espérait être nommé à la tête du «conseil des sages», chargé de superviser la transition démocratique du pays. Dans une interview accordée mercredi à Reuters, Mestiri s'est présenté comme l'initiateur du «conseil des sages» avec deux autres personnalités politiques de l'ancien régime du président Habib Bourguiba, Ahmed Ben Saleh et Moustafa Elfilali.
Prévenir toute récupération politique des manifestations
Ce comité des sages, qui réunira des responsables politiques, des représentants de la société civile et des responsables syndicaux, vise à prévenir toute récupération politique des manifestations par des proches du président déchu ben Ali, a-t-il souligné. «Le conseil protégera la révolution qui s'est déclenchée de manière spontanée. Le temps est venu pour le mouvement d'avoir une structure», a indiqué Mestiri, âgé de 80 ans, dans sa maison de Tunis. «Quand le conseil sera créé, je présenterai ma candidature au poste de président», a-t-il ajouté.Le gouvernement de transition a annoncé la tenue de nouvelles élections d'ici six mois mais selon Mestiri, l'organisation du scrutin pourrait prendre plus de temps. «Nous sommes inquiets pour l'avenir. La situation pourrait subir un revers en raison du chaos et les institutions pourraient être affectées. Il y a des ennemis à l'intérieur et à l'extérieur du pays qui mettent leurs forces en commun pour organiser le retour du régime injuste de Ben Ali», a-t-il indiqué.
Peur de l'exploitation du chaos politique
Beaucoup redoutent que les manifestations de Tunisiens exigeant le départ du gouvernement des membres proches de ben Ali soient exploitées par des partisans de l'ancien président, avec le soutien de pays de la région opposés à la transition démocratique tunisienne. Le chef d'Etat major de l'armée, le général Rachid Ammar, a mis en garde lundi contre le risque de vide politique et a promis de défendre la révolution.«Evidemment, nous apprécions le rôle qu'a joué l'armée jusqu'à présent en chassant ben Ali et en le forçant à quitter le pays et à fuir. L'armée se bat pour protéger les citoyens», a estimé Mestiri. «L'armée n'a pas l'intention de faire un coup d'Etat. Nous faisons confiance à l'armée pour qu'elle ne dépasse pas son rôle dans un régime démocratique moderne.»
D'après les estimations des Nations unies, 117 personnes sont mortes dans les émeutes ayant abouti au renversement de Zine Ben Ali, dont 70 ont été tuées par balle. Une équipe de huit personnes formée par Navi Pillay, Haut Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, doit commencer ce jeudi une mission d'une semaine en Tunisie. «Les violations des droits de l'homme sont au coeur des problèmes rencontrés par le peuple de la Tunisie. Par conséquent, les droits de l'homme doivent être au premier plan pour apporter des solutions à ces problèmes», a déclaré Navi Pillay.
Avec Reuters
source: 20minutes
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