Tunisie: Le gouvernement français avait donné son accord pour livrer Ben Ali en grenades lacrymogènes


Michèle Alliot-Marie et François Fillon à l'Assemblée nationale, le 18 janvier 2011 J.DEMARTHON / AFP

POLEMIQUE - Une information démentie par François Fillon...

La livraison avortée de matériel utile aux forces de l’ordre tunisiennes refait surface. Le gouvernement français avait donné son accord fin 2010 pour quatre livraisons de grenades lacrymogènes au régime de Ben Ali, révèle Le Monde dans son édition de jeudi. Une information démentie ce mercredi par le Premier ministre, François Fillon.
Conformément à la procédure, les livraisons avaient été approuvées par les ministères de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères, selon le quotidien. L'une d'entre elles avait été bloquée par les douanes à l'aéroport de Roissy le 14 janvier, le jour même de la fuite en Arabie Saoudite de Ben Ali. Le motif du blocage reste flou, les douanes parlant de problème technique et non politique.

Des «accusations sans fondement» selon François Fillon

Le Premier ministre, François Fillon, a parlé ce mercredi à l'Assemblée nationale «d'accusations sans fondement» et précisé qu'aucune livraison n'avait formellement été réalisée, car les envois avaient été bloqués par les douanes. Les autorisations données par le gouvernement ne portaient pas sur les matériels finalement retenus en France, a assuré le chef du gouvernement français.
François Fillon a accusé la gauche d'avoir accepté de livrer au ministère de l'Intérieur et à la présidence de Tunisie, quand elle était au pouvoir entre 1997 et 2002, des armes à feu, des grenades de divers types et des menottes. Ceci discrédite selon lui tout reproche sur la période des manifestations de décembre et janvier. «Des accusations comme celles-là sont déshonorantes pour vous et ne servent pas la France», a dit François Fillon aux socialistes.

Le 11 janvier, les feux étaient au vert

D'après le Monde, Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères à partir de novembre, était informée par ses services de ces projets de livraison. Son cabinet explique dans le quotidien que les autorisations pour les livraisons de grenades ont été données avant son arrivée au Quai d'Orsay, sous son prédécesseur Bernard Kouchner. Michèle Alliot-Marie assure avoir ordonné les blocages des livraisons le 14 janvier.
C'est en tout cas dans le contexte d'un feu vert pour les livraisons qu'elle a proposé le 11 janvier à l'Assemblée nationale l'aide de la France pour la maîtrise des manifestations qui duraient depuis mi-décembre en Tunisie, et avaient déjà fait de nombreux morts. Ces déclarations de Michèle Alliot-Marie ont suscité de vives critiques de l'opposition de gauche, qui y voient le symbole du soutien de la France au régime de  Ben Ali.

Une coopération policière «extrêmement faible»

Interrogée par l'opposition sur le sujet mardi à l'Assemblée nationale, la ministre a affirmé que la France n'avait jamais apporté sa coopération policière au régime du président tunisien déchu. «La coopération avec la Tunisie est essentiellement tournée vers l'aide aux populations et, depuis toujours, l'aide au développement, l'aide à l'éducation et à la formation», a-t-elle dit.
«En matière de police, c'est très clair, nous avons une coopération extrêmement faible, essentiellement institutionnelle, c'est-à-dire dans le cadre d'Interpol. Nous n'avons rien à cacher en matière de coopération», a-t-elle ajouté.
C.C. avec Reuters 
 
source: 20 minutes

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