Tunisie: Ghannouchi promet de quitter le pouvoir après la période de transition

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Créé le 22.01.11 à 11h18 --


REVOLUTION - Dans une longue interview télévisée vendredi soir, le Premier ministre a tenté d'apaiser les esprits...

Mohamed Ghannouchi, Premier ministre du gouvernement d'union nationale tunisien, a reçu plusieurs ministres samedi matin, au lendemain de son engagement à quitter la vie politique à l'issue des prochaines élections.

Cette promesse vise à calmer la colère d'une partie de la population, furieuse de la présence au sein de la nouvelle équipe dirigeante d'anciens membres du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti de Zine Ben Ali, contraint par la rue de quitter le pays après 23 ans de pouvoir sans partage. Ghannouchi est lui-même à la tête du gouvernement depuis 1999.

«J'avais peur comme les Tunisiens»
La police a déroulé samedi des barbelés autour du bâtiment qui abrite ses bureaux, craignant une répétition des manifestations de la veille.

Dans une interview télévisée vendredi soir, le Premier ministre a tenu à prendre ses distances avec l'ancien président aujourd'hui exilé en Arabie saoudite. Il a assuré que la Tunisie indemniserait les familles des victimes de l'ancien régime et enverrait des émissaires pour poursuivre le président déchu, qui a fui le pays le 14 janvier.

«Je vivais comme les Tunisiens, j'avais peur comme les Tunisiens», a-t-il affirmé, visiblement ému. «Je promets de cesser toute activité politique après avoir conduit la période de transition», a-t-il ajouté alors que la nouvelle équipe au pouvoir s'est engagée à organiser rapidement des élections.
Trois jours de deuil national
«Nous sommes sûrs que (les dirigeants arabes) seront tous avec le peuple tunisien, parce que ce qui s'est produit, c'est une véritable révolution qui nous a rendus fiers de notre pays», a dit Ghannouchi, qui était interrogé par deux journalistes indépendants Ridha Kafi et Saloua Charfi.

Depuis sa formation au début de la semaine, le gouvernement tunisien a notamment annoncé une amnistie générale pour les prisonniers politiques et la reconnaissance de tous les partis politiques, y compris l'opposition islamiste interdite sous Ben Ali.

Les rues de Tunis étaient calmes samedi matin, au deuxième des trois jours de deuil national en hommage aux dizaines de manifestants tombés pendant la «Révolution de jasmin». Selon le gouvernement, il y a eu 78 morts en un mois, tandis que les Nations unies parlent d'une centaines de victimes.

Ecoles et universités vont rouvrir lundi
Vendredi, le premier jour de deuil n'a pu éteindre les revendications de la rue en faveur d'une rupture complète avec l'ancien pouvoir. Des centaines de personnes avaient manifesté dans le calme sur l'avenue Habib Bourguiba, principale artère de la capitale. «Nous n'accepterons pas ce gouvernement, nous ne l'accepterons jamais», scandait la foule sous l'oeil de la police.

Le chef de file du parti Ettajdid avait été bousculé devant les bureaux du Premier ministre par des manifestants mécontents de sa présence au sein d'un gouvernement qu'ils réprouvent. Fermées depuis le 10 janvier, soit quatre jours avant le départ de Ben Ali, les écoles et les universités devraient rouvrir lundi.
Un extrait de l'interview de Mohammed Ghannouchi:



N. Bu. avec Reuters 
source:20 minutes

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