Syndrome tunisien 500 manifestants arrêtés en Egypte
Les manifestations en Egypte continuent, émaillées par des affrontements avec la police au Caire et dans la ville de Suez.
Au moins 500 personnes ont été arrêtées, a-t-on appris auprès des services de sécurité. Parmi elles, on compte 121 membres de l'organisation islamiste des Frères musulmans, officiellement interdite par les autorités mais tolérée dans les faits, interpellés à Assiout, au sud de la capitale égyptienne.
L'info, minute par minute, sur la Page Facebook 'We are all Khaled Saïd'
Khaled Said a été interpelé, en juin dernier, dans un cybercafé d'Alexandrie. Il a été battu à mort par deux policiers, en pleine rue et sous le regard de tous, pour avoir diffusé sur le web une vidéo montrant les forces de l'ordre en train de se partager de la drogue et de l'argent saisis à la suite à un coup de filet. Ce site a été créé en hommage au jeune homme.
Au Caire, les manifestants se concentrent devant le siège du syndicat de la presse et des avocats, et sur la place Tahrir.
Après les manifestations de mardi émaillées de violences qui ont fait quatre morts -3 manifestants et un policier-, Le "Mouvement du 6 avril", un groupe de militants pro-démocratie, avait en effet appelé sur Facebook à de nouveaux rassemblements ce mercredi "pour demander le droit de vivre, la liberté et la dignité".
On dénombre 500 arrestations ce mercredi après-midi.
REUTERS/Asmaa Waguih
Des militants, très actifs auprès de jeunes via les réseaux sociaux sur internet, ont indiqué qu'ils ne tiendraient pas compte de cet avertissement, et que des rassemblements pourraient aussi avoir lieu.
Dominées par des slogans demandant le départ du président Moubarak, 82 ans, elles se sont inspirées de la révolte tunisienne qui a conduit au départ du président Zine El Abidine Ben Ali mi-janvier.
"Des milliers de personnes manifestent contre la pauvreté, le chômage, l'inflation et la corruption, et demandent le départ du gouvernement", titre le quotidien indépendant al-Masri al-Yom.
Selon des spécialistes, ces manifestations anti-gouvernementales étaient les plus importantes depuis les émeutes de 1977 provoquées par une hausse du prix du pain
La Bourse du Caire a clôturé en baisse de 6,14%, et la livre égyptienne a plongé dans la journée à 5,83 livres pour un dollar, son plus bas niveau depuis janvier 2005.
L'étranger appelle l'Egypte à répondre aux attentes des manifestants
Les appels se sont multipliés de l'étranger demandant à l'Egypte d'engager des réformes répondant aux attentes de sa population, et soulignant par ailleurs l'importance de son rôle modérateur entre le monde arabe et Israël. Le gouvernement devrait être "sensible" aux aspirations de son peuple, a jugé la présidence américaine, en encourageant Le Caire à "mener des réformes politiques, économiques et sociales".
L'Union européenne a exhorté l'Egypte à écouter les demandes de changement politique. Berlin s'est déclaré "très inquiet" de la situation, alors que Paris a déploré les morts et rappelé être favorable à "plus de démocratie dans tous les Etats".
L'Italie a souhaité que Hosni Moubarak continue "à gouverner avec sagesse et clairvoyance". Israël, par la voix de son vice-Premier ministre Sylvan Shalom, a espéré que les troubles n'auront pas d'impact sur ses relations avec l'Etat hébreu. L'Egypte est le premier pays arabe à avoir reconnu Israël.
Avec plus de 80 millions d'habitants, l'Egypte est le pays le plus peuplé du monde arabe, et plus de 40% de sa population vit avec moins de deux dollars par jour et par personne. Plusieurs immolations par le feu ont eu lieu ces derniers jours en Egypte, rappelant celle d'un jeune Tunisien qui avait déclenché la révolte dans son pays.
Twitter et Facebook bloqués
Le site de micro-blogging Twitter était inaccessible depuis l'Egypte ce mardi, selon le site internet herdict.org. L'idée des manifestations de ce mardi a été fortement relayée, en particulier auprès des jeunes, à travers les réseaux communautaires. Sur Facebook, plus de 90 000 personnes s'étaient déclarées prêtes à manifester. Par ailleurs, ce mercredi, le site internet suédois de vidéos en direct Bambuser a été bloqué, a-t-on appris auprès des dirigeants du site. Le fondateur du site créé en 2007, Maans Adler, a déclaré qu'il était convaincu que le gouvernement égyptien était responsable de ce blocage.
Ce mercredi, c'est au tour de Facebook d'être inaccessible, selon le site d'informations high tech Techcrunch
source: L'express
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