M. Ghannouchi toujours à la tête du gouvernement remanié

Le Friday 28 January 2011 , par Anaïs DUBOIS

Le simple maintien de M. Ghannouchi comme chef du gouvernement laisse les manifestants sceptiques. Photo: Feuillu.

Le remaniement opéré hier par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a sonné le départ de 14 ministres tandis que 12 font leur entrée. Ils sont pour la plupart des technocrates et des personnalités indépendantes. Mais le simple maintien de M. Ghannouchi laisse les manifestants sceptiques.

À Tunis, un silence inhabituel depuis mi-décembre est tombé ce matin. Dans les rues de la Kasbah, des petits groupes débattent sur le remaniement ministériel tant attendu depuis la formation du gouvernement de transition le 17 janvier.
Ce dernier, qui comportait de nombreux membres proches de Zine El Abidine Ben Ali, n’avait pas reçu les faveurs des Tunisiens qui l’avait qualifié de « mascarade ». Le remaniement sonne le départ de 14 ministres. Dix sont reconduits et douze font leur entrée pour former ce nouveau gouvernement qui compte 22 membres. Le Premier ministre Mohamed Ghannouchi reste quant à lui à son poste.
Les manifestants s’interrogent donc encore une fois sur la crédibilité de cette autorité provisoire chargée de conduire le pays vers des élections libres. « La majorité veut continuer pour dégager Ghannouchi, tout le gouvernement doit sauter, et surtout Ghannouchi », a assuré à l’AFP Khaled Salhi, étudiant de 22 ans dans une école d'ingénieurs à Tunis, qualifiant le remaniement de la veille au soir de « tour de passe-passe » pour « gagner du temps ». Quant à l’aval donné à ce nouveau gouvernement de transition par la centrale syndicale UGTT, le jeune homme a tenu à rappeler que « le chef de l'UGTT ne représente pas la base, il était avant avec Ben Ali. Ce qui est important, c'est ce que vont dire et faire les unions régionales et surtout l'Ordre des avocats », qui a exercé une forte autorité morale sur les manifestants tunisiens.
Avec AFP

source: mtm-news