Les manifestants toujours mobilisés pour réclamer le départ de Moubarak
Malgré l'annonce de la formation d'un nouveau cabinet dès ce samedi, des milliers de manifestants sont à nouveau réunis au Caire. Dans une interview exclusive à FRANCE 24, l'opposant Mohamed el-Baradei appelle au départ d'Hosni Moubarak.
Des tanks de l'armée positionnés dans la capitale, des pavés couverts de débris, le siège du Parti national démocrate (PND) qui fume encore... Alors que les traces des émeutes de vendredi sont toujours présentes au Caire, des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés dans le centre de la capitale égyptienne, ce samedi matin. Le discours du président égyptien Hosni Moubarak, qui a notamment annoncé le limogeage du gouvernement, ne semble pas avoir suffi à calmer la colère de la population.Dans une interview exclusive à FRANCE 24, l'opposant Mohamed el-Baradei, ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a jugé ce discours "vide de sens", et appelé Hosni Moubarak à partir. "Le président égyptien n'a clairement pas compris le message qui émanait du peuple égyptien, a-t-il affirmé. C'était presque une insulte à son intelligence."
Selon l'expert égyptien Toufik Aklimandos, chercheur associé à l'histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, ce discours ne comportait aucune annonce concrète. "Hosni Moubarak a tenu un discours qui est le sien depuis des années, a-t-il expliqué sur FRANCE 24. C'était un bon discours, sauf qu'il ne contenait aucun élément nouveau, capable de rassurer la population."
L'attitude de l'armée, élément décisif
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté vendredi dans le pays, réclamant le départ du président égyptien, au pouvoir depuis 1981. Des heurts les ont opposés aux forces de l'ordre qui ont utilisé des canons à eau, des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les cortèges. Bien après la tombée de la nuit et en dépit du couvre-feu instauré par les autorités, de très nombreux manifestants ont continué à se presser dans les rues des grandes villes. Ces affrontements ont fait au moins 13 victimes à Suez, à l'est du Caire, et six à Alexandrie, au nord, et de très nombreux blessés - plus d'un millier au Caire.
Outre le départ d'Hosni Moubarak, les Égyptiens réclament la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 30 ans, davantage de libertés individuelles et une amélioration de leurs conditions de vie. Alors que plus de 40 % des Égyptiens vivent avec moins de deux dollars par jour, ils protestent contre la hausse des prix des denrées de base et le manque d'emplois.
source: France24
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