Le Premier ministre avait "peur, comme tous les Tunisiens"
Après Ben Ali
Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 21/01/2011 à 22:14, mis à jour le 22/01/2011 à 09:15
annouchi, contesté par la rue qui voit en lui un cacique de l'ancien régime Ben Ali, s'est engagé à quitter la politique après les élections prévues d'ici six mois et d'abroger "toutes les lois antidémocratiques".
Cette déclaration est intervenue une semaine jour pour jour après le départ du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, alors que des milliers de personnes manifestent tous les jours à Tunis et en province pour demander la démission du gouvernement d'union nationale formé lundi et dominé par des membres de l'ancienne équipe.
Le Premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi (G) avec le président par interim Foued Mebaza, le 20 janvier 2011.
AFP/Fethi Belaid
Visiblement ému, parfois même au bord des larmes, ce technocrate de 70 ans a assuré que sous le régime Ben Ali, dont il a été le dernier chef du gouvernement, il avait "peur, comme tous les Tunisiens".
Le Premier ministre s'est aussi engagé à préserver le statut de la femme, qui interdit la polygamie, la gratuité de l'enseignement et l'accès à la santé.
Deuil national
La Tunisie a observé vendredi le premier jour d'un deuil national qui en durera trois, "en mémoire des martyrs" de la "révolution du jasmin", le soulèvement populaire qui a provoqué en un mois la chute du régime honni de Ben Ali et qui a fait au moins 100 morts selon les Nations unies. Les drapeaux étaient en berne sur les édifices publics et la télévision a diffusé par intermittence des versets du Coran, mais la contestation du gouvernement de transition s'est poursuivie.
L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), qui a joué un rôle crucial dans la révolte populaire des Tunisiens, a appelé à la dissolution du gouvernement de transition et à la formation d'un cabinet "de salut national", sans ministres de l'ancien régime.
De nouvelles manifestations se sont déroulées dans le pays pour exiger la démission du gouvernement, notamment au siège de la Primature (siège du Premier ministre) à Tunis, d'où des fonctionnaires ont jeté par les fenêtres des portraits officiels de l'ancien président Ben Ali.
"Vous avez volé la richesse du pays mais vous n'allez pas voler la révolution! Démission du gouvernement!", ont scandé tout au long de la journée des manifestants en divers endroits de Tunis.
Candidat à l'élection présidentielle
Le journaliste et opposant Taoufik Ben Brik a annoncé vendredi qu'il serait candidat à l'élection présidentielle, dont il se voit en "favori", comme avant lui l'opposant historique Moncef Marzouki. Le journaliste et opposant Taoufik Ben Brik, le 21 janvier 2011 à Tunis.
AFP/Fethi Belaid
Des policiers ont pour la première fois réclamé la création d'un syndicat pour les représenter dans plusieurs villes, notamment Tunis, où un policier acclamé par la foule a demandé "pardon" pour la répression sanglante de la "révolution du jasmin".
Confirmant un retour progressif à la normale, le gouvernement de transition a annoncé une reprise progressive des cours dans les écoles et lycées à partir de lundi.
La traque policière
Le nom de l'ex-président a disparu des sermons de la prière du vendredi dans les mosquées où les imams ont prié pour la mémoire des "martyrs" de la répression du dernier mois du régime Ben Ali. Le ministère des Affaires religieuses avait appelé les prédicateurs de toutes les mosquées du pays "à faire la prière de l'Absent après la prière du vendredi, à la mémoire des martyrs de la révolution du peuple tunisien".
La traque policière de la famille de Zine El Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi se poursuit. La chaîne de télévision publique avait annoncé la veille l'arrestation ces derniers jours de 33 membres de l'ancien clan présidentiel.
Le ministre de l'Intérieur Ahmed Friaa a annoncé vendredi qu'Imed Trabelsi, le neveu détesté de l'épouse de Ben Ali, donné pour mort la semaine dernière, était en fait vivant et interrogé par la police. "On l'interroge et on enquête sur lui", a-t-il déclaré.
Imed Trabelsi a fait fortune dans l'immobilier et la grande distribution en association notamment avec la société française Conforama, mais ses méthodes étaient décriées par la communauté des affaires qui n'osait pas l'affronter ouvertement.
source: L'express
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