La rue gronde encore en Tunisie
Par Nicole Nogrette et Marie Simon - Par LEXPRESS.fr - publié le 20/01/2011 mis à jour le 24/01/2011
La fuite du président déchu Ben Ali n'a pas mis fin aux protestations en Tunisie. La population souhaite désormais que les ministres issus de l'équipe sortante quittent le nouveau gouvernement.
Les Tunisiens ont obtenu la fuite de Ben Ali. Ils dénoncent désormais la présence à des postes clés de ministres de l'ancienne équipe du président déchu. Et le font savoir dans les rues de Tunis, comme ici ce jeudi.
Contrairement aux jours précédents, ils ont réussi à atteindre le ministère de l'Intérieur et le siège de l'ex-parti du pouvoir, le RCD.
Devant le Palais de justice et, sur la photo, devant le siège du RCD, l'armée a procédé à des tirs de sommation afin de disperser la foule, alors que quelques manifestants tentaient d'escalader le mur d'enceinte.
Quelques manifestants ont cueilli des fleurs dans les massifs alentours pour les déposer dans les fusils ou les canons des chars postés là, devant des militaires qui souriaient.
Le mouvement de contestation a été surnommé la "Révolution de jasmin", du nom de la Tunisie, le "pays du jasmin". Au point que sur Twitter, le hashtag #jasminrevolt côtoie désormais #sidibouzid, la ville où le jeune Mohamed Bouazizi s'est immolé par le feu le 17 décembre dernier.
Un char, un téléphone portable, une photo... qui se retrouvera sans doute bientôt sur Facebook, un outil très utile lors de la mobilisation des jeunes de la "génération Facebook".
L'opposant Moncef Marzouki a pu quitter son exil français pour rejoindre la Tunisie et venir soutenir les manifestants, ici à Sidi Bouzid, le 19 janvier. Il se porte candidat à la prochaine élection présidentielle dont la date reste à fixer.
Pour tenter de désamorcer la crise, tous les ministres du gouvernement membres du RCD en ont démissionné et le Bureau politique de la formation a été dissous ce jeudi.
"Ils ont volé le pain de la rue, les biens du peuple, tout ce qui nous a été pillé doit nous revenir": les Tunisiens se réjouissent de l'arrestation de 33 membres de la famille du président déchu Ben Ali.
Le pain est brandi par les manifestants, parfois pour mimer une arme face aux forces de l'ordre. Les affrontements entre elles et les protestataires ont fait au moins 100 morts, selon l'ONU.
Entre la police, associée à la répression menée par Ben Ali, et les manifestants, la tension monte encore.
Dans la capitale, mardi 18 janvier, la police a violemment dispersé à coups de matraques et de gaz lacrymogènes un millier de manifestants. "On peut vivre seulement avec du pain et de l'eau, mais pas avec le RCD", ont scandé les manifestants.
Des canons à eau ont aussi été utilisés pour disperser les rassemblements, comme ici à Tunis le 17 janvier.
Les manifestations restent très encadrées, comme ici à Tunis le 17 janvier, après quelques jours de flottement après-Ben Ali.
Une veillée de nuit a été organisée, le samedi 22 janvier, dans le centre de Tunis, pour rendre hommage au jeune Mohamed Bouazizi qui s'était immolé par le feu le 17 décembre dernier. Cet évènement avait donné le coup d'envoi à la révolte.
Ce week-end, de nouveaux manifestants ont rejoint les rangs de la révolte tunisienne. Il s'agit de policiers, jusqu'ici en confrontation avec les opposants au gouvernement de transition. Sur cette photo, un policier manifeste son "mea culpa", applaudi par la population.
Tunisie. Tunis Manifestation devant le palais du gouvernement ? Tunis. La Tunisie a commence? un deuil national vendredi en mémoire des dizaines de morts de sa r?volution, une semaine apr?s l'?viction de l'ancien chef Zine El Abidine Ben Ali. Les manifestations se poursuivent et plusieurs policiers ont rejoint les manifestants pour la première fois pour exiger le droit de s'organiser en syndicat. Tunisia the 21 january 2011 - Démonstration in front of the gouvernement palace in Tunis. Tunisia began national mourning Friday for the dozens killed in its revolution, a week after the ouster of veteran ruler Zine El Abidine Ben Ali, as new protests called for the old regime to be destroyed..Some policemen joined the protestors for the first time. Mot cle: révolution du jasmin, police, policier, manifestant, manifestante
Tunisie. Tunis Manifestation devant le palais du gouvernement ? Tunis. La Tunisie a commence? un deuil national vendredi en mémoire des dizaines de morts de sa r?volution, une semaine apr?s l'?viction de l'ancien chef Zine El Abidine Ben Ali. Les manifestations se poursuivent et plusieurs policiers ont rejoint les manifestants pour la première fois pour exiger le droit de s'organiser en syndicat. Tunisia the 21 january 2011 - Démonstration in front of the gouvernement palace in Tunis. Tunisia began national mourning Friday for the dozens killed in its revolution, a week after the ouster of veteran ruler Zine El Abidine Ben Ali, as new protests called for the old regime to be destroyed..Some policemen joined the protestors for the first time. Mot cle: révolution du jasmin, police, policier, manifestant, manifestante
"Le peuple a libéré la police. Enfin libres", peut-on lire sur ces graffitis. Selon lefigaro.fr, les policiers tunisiens seraient nombreux "à avoir rejoint les rangs des forces de l'ordre par obligation financière, plus que par choix."
Ce dimanche 23 janvier, les manifestants de Tunis, réclamant le départ des ministres RCD du gouvernement de transition, ont été rejoints par des habitants de la ville de Sidi Bouzid, où s'était immolé le jeune Mohamed Bouazizi. Bravant le couvre-feu, ils ont manifesté durant toute la nuit, devant le siège du gouvernement.
Crédit photo : REUTERS/Finbarr O'Reilly
source: L'Express
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer