Déclaration du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l'Homme sur la situation en Tunisie
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00 begin_of_the_skype_highlighting +45 32 64 17 00 end_of_the_skype_highlighting, Fax: +45 32 64 17 02
22 janvier 2011,
Déclaration du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l'Homme sur la
situation en Tunisie
Dans le prolongement de son action en faveur des droits de l’Homme en Tunisie, le
REMDH a envoyé une mission dans ce pays. Cette mission a séjourné à Tunis du 18
janvier 2011 au 22 janvier 2011. Les membres de cette mission ont pu
rencontrer diverses organisations et institutions officielles.
Ils regrettent que le Ministre de la Justice ait décliné la demande d’entretien qui lui
a été présenté. La mission a été reçue par un ancien responsable de la division de
droits de l’Homme du Ministère de la Justice. Ce refus de recevoir la mission est
d’autant plus dommageable que cela n’a pas permis d’obtenir les éclaircissements
souhaitables quant à la situation dans les prisons (où il semble que plusieurs
centaines de prisonniers ont été victimes de tirs mortels), le contenu du projet de
loi d’amnistie, etc.
La mission du REMDH salue l’extraordinaire détermination du peuple tunisien afin
de recouvrer sa liberté et de mettre un terme au régime instauré par l’ancien
président M BEN ALI. Elle rend hommage aux centaines de milliers de personnes
de toutes conditions sociales qui, partout dans le pays, ont, par leur action,
conduit au départ du dictateur. Le REMDH s’incline devant la mémoire de ceux et
celles qui ont perdu la vie dans ce combat pour la liberté.
En ce qui concerne les évènements qui se sont déroulés entre le 17 décembre
2010 et le 15 janvier 2011, la mission du REMDH considère qu’il s’agit d’un
soulèvement autonome du peuple tunisien, exaspéré par l’absence de liberté, de
justice sociale et de démocratie comme par les manifestations d’une corruption
d’un niveau inégalé au bénéfice d’un clan familial et politique. L’immolation par le
feu d’un jeune « diplômé-chômeur », M Mohamed BOUAZIZI, en a été le facteur
déclenchant. Le chiffre des morts évolue entre 78, selon la version
gouvernementale et plus d’une centaine selon les ONG. Le nombre de blessés
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
2
reste indéterminé. Il n’existe pas, à ce jour, un recensement précis des personnes
arrêtées ce qui entretient une suspicion de disparition. Plusieurs témoignages et
constatations médicales permettent de conclure à l’existence de mauvais
traitements ou de tortures lors des arrestations et lors des détentions dans les
locaux de police.
La répression violente de ce mouvement populaire n’a pas empêché une
mobilisation accrue des forces démocratiques qui a permis l’heureux dénouement
que l’on connaît.
Pour autant, le seul départ de M BEN ALI ne suffit pas à garantir le rétablissement
d’une vie démocratique et d’un Etat de droit. La permanence des liens entre l’Etat
et le RCD qu’illustre l’appartenance, jusqu’à une date récente, à cette formation
politique du Président de la république par intérim, du premier ministre et de
plusieurs ministres nommés aux fonctions les plus importantes soulèvent les plus
grandes inquiétudes. Cette situation est vivement rejetée par les partis
d’opposition et la société civile.
Les incertitudes qui planent sur le nombre exact de personnes décédées, les
conditions dans lesquelles plusieurs dizaines de prisonniers ont trouvé la mort,
l’attitude de membres de force de l’ordre pris en flagrant délit de pillage ou
d’agression, parfois en civil, les violences commises par des bandes armées qui
dépendraient du RCD, contribuent fortement aux inquiétudes du peuple tunisien
et doivent faire l’objet d’urgence d’une enquête impartiale.
Dans ce contexte, le REMDH entend émettre les recommandations suivantes :
A l’égard des autorités tunisiennes et sans autre délai :
Rendre publique une liste des personnes arrêtées lors des manifestations.
S’assurer que les forces de police ne procèdent plus à des arrestations
arbitraires et ne se livrent pas à des mauvais traitements ou des actes de
torture.
S’assurer que les bandes armées qui ont sévi ne sont plus en mesure d’agir
et ouvrir une information judiciaire à l’encontre des personnes arrêtées à ce
titre.
Mettre effectivement en liberté tous les manifestants en faveur de la liberté
arrêtés lors des évènements. Mettre en liberté tous les prisonniers
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
3
d’opinion qu’ils soient condamnés et détenus sous couvert de motifs de
droit commun ou sous couvert de motifs politiques. Mettre un terme sans
délai aux procédures qui peuvent encore exister contre les opposants
politiques.
Mettre fin aux écoutes téléphoniques et dissoudre les services de police
politique.
Prendre les mesures d’urgence nécessaires, en Tunisie et à l’étranger, pour
séquestrer les biens provenant de la corruption et arrêter les personnes
soupçonnées de tels faits.
Assurer la libre circulation de tous les tunisiens ce qui implique la
restitution de leurs passeports à tous ceux qui en font la demande et la fin
des limitations imposées aux fonctionnaires.
Rétablir la liberté de la presse et de la communication en mettant un terme
à toute immixtion dans l’accès à internet et en reconnaissant la liberté
d’édition et d’impression. Assurer l’indépendance des médias propriétés de
la puissance publique.
Rétablir la liberté d’association en mettant un terme aux régimes
d’autorisation préalable des partis politiques, des associations et des
syndicats et en cessant d’interférer dans leur financement.
Mettre un terme effectif aux liens entre l’appareil d’Etat et le RCD. La fin de
la mise à disposition de fonctionnaires au bénéfice de ce parti, la restitution
des biens immobiliers appartenant à la puissance publique et attribués au
RCD, comme la confiscation des avoirs de cette organisation sont des
exigences minimales.
D’user des mesures utiles pour assurer le respect des besoins immédiats de
la population, y compris des personnes n’ayant pas de travail.
A l’égard de ces mêmes autorités et à court terme :
Il appartient au président de la République intérimaire de nommer un
gouvernement de transition qui ait la confiance de la population ce qui
implique nécessairement l’exclusion, notamment des ministères régaliens,
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
4
des personnalités les plus engagées avec l’ancien régime.
Les trois commissions dont la création a été annoncée et qui concernent le
déroulement des évènements, la corruption et la réforme des institutions
et des lois doivent être composées, à l’initiative de leurs présidents, de
personnalités indépendantes issues de la société civile et reconnues par
tous. Elles doivent pouvoir agir en toute indépendance, bénéficier des
moyens nécessaires et de la collaboration de tous les services de l’Etat. Nul
ne doit être en mesure de s’opposer à leurs investigations. Leurs travaux
doivent être rendus publics dans un délai raisonnable et préalablement
déterminé.
Engager les réformes législatives nécessaires à la tenue d’élections
législatives et présidentielle, libres, sincères et transparentes, sous
observation internationale, dans un délai raisonnable qui permette un réel
débat démocratique.
Rétablir un fonctionnement non partisan de toutes les institutions.
Créer une commission indépendante chargée d’apprécier les violations
graves des droits de l’Homme depuis l’indépendance de la Tunisie, de
déterminer les responsabilités, d’identifier les victimes et d’assurer la
réparation des préjudices individuels et collectifs subis. Cette commission
doit proposer les mesures nécessaires pour que de tels faits ne se
reproduisent plus. Il appartiendra au peuple tunisien d’apprécier la
manière dont les responsabilités encourues par les auteurs de ces
violations seront sanctionnées.
Plus généralement, les autorités tunisiennes mais aussi toutes les composantes de
la société civile et tous les partis politiques doivent entamer un processus de
réformes qui s’appuie sur les engagements internationaux de la Tunisie en matière
de droits de l’Homme, de bonne gouvernance, de démocratie, d’indépendance de
la Justice, d’égalité de genre et de respect absolu de la liberté de conscience.
A l’égard de la communauté internationale et en particulier de l’Union
Européenne, il leur appartient :d’apporter tout son appui au processus de réforme démocratique en
Tunisie.
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
5
A brève échéance, il est essentiel d’apporter leurs concours au séquestre
des fonds issus de la corruption et de l’arrestation des personnes
soupçonnées de tels faits.
Afin de permettre au processus de démocratisation de se poursuivre sans
entrave, la communauté internationale et en particulier l’Union
Européenne doivent, si besoin est, accorder le soutien financier nécessaire
non seulement aux réformes entreprises mais au maintien des besoins
économiques et sociaux du peuple tunisien.
Les accords de toute nature, politique et financier, conclus avec l’Union
Européenne doivent être révisés en totalité.
S’opposer fermement à toute tentative d’ingérence extérieure dans les
affaires de la Tunisie et à toute tentative de déstabiliser le processus
démocratique en cours.
Au moment où le regard de tous les peuples de cette région du monde se tourne
vers la Tunisie, parce qu’en mettant à bas une dictature le peuple tunisien montre
que l’aspiration à la dignité, à la liberté, à la justice sociale et à la démocratie
concerne tous les peuples, l’universalité effective des droits de l’Homme, la
volonté de vivre en paix, commandent de soutenir sans réserve le peuple tunisien.
L’Union Européenne, et notamment l’Espagne, la France et l’Italie, qui ont,
pendant des décennies, soutenu le régime de m BEN ALI supportent, en ce
domaine, une responsabilité particulière.
La délégation du REMDH a pu rencontrer :
Association des Femmes Tunisiennes pour la recherche et le développement
(AFTURD) – Mme Radhia Ben Haj Zekri, présidente, Mme Imen Hamza, trésorière
et membre comité directeur ;
Association international pour le soutien aux prisonniers politiques (AISPP) – Me
Samir Dilou et Me Saida Al Akrami, présidente ;
Association des Magistrats Tunisiens (AMT) – Kelthoum Kennou, magistrate
membre de l’AMT ;
Association tunisiennes des Femmes Démocrates (ATFD) – Mme Sana Benachour,
présidente ;
Conseil National pour les libertés en Tunisie (CNLT) – M. Omar Mestiri, membre
comité directeur, M. Mohammed Soudani membre ;
Comité soutien bassin minier de Gafsa : M. Abderrahman Edhili, Me Ben Moussa,
ancien Bâtonnier de Tunis.
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
6
Liberté Equité – Me Najit Laabidi et Gradi Amor membres du comité directeur ;
Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH) – Me Mokhtar
Trifi, président, Malek Kfif, trésorier ;
Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) – Néji Bghouri, président, Lotfi
Hajji, ancien président ;
Union Générale des travailleurs tunisiens (UGTT) – M. Jilani Hamami, membre
comité exécutif ;
Ministère de l’Intérieur – M. Ahmed Friaa, ministre de l’Intérieur ;
Ministère de la Justice – M. Ridha Khemakhem, coordinateur général des Droits de
l’Homme ;
Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats de Tunisie, Me Abderrazak Kilani ;
Me Taoufik Bouderbala, président de la Commission événements ;
M. Abdesattar Amor, président de la Commission corruption ;
Délégation de l’Union européenne à Tunis – M. Adrianus Koetsenruijter,
Ambassadeur, M. Dirk Bouda, Premier conseiller.
Membres de la délégation du REMDH:
Kamel Jendoubi, président du REMDH ;
Me Michel Tubiana, membre du comité exécutif du REMDH et président honoraire
de la Ligue des Droits de l’Homme (France) ;
Jésus Nuñez, mandaté par ACSUR-Las Segovias et directeur de IECAH (l’Instituto de
Estudios sobre Conflictos y Accion Humanitaria) (Espagne) ;
Fabio Marcelli, membre de Giuristi Democratici (Italie), également mandaté par
l’Association européenne des juristes pour la démocratie et les droits humains
dans le monde et l’Association internationale des juristes démocratiques ;
Marc Schade-Poulsen, directeur exécutif du REMDH ;
Marta Semplici, secrétariat du REMDH.
Pour plus d'informations, merci de contacter:
Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme
(REMDH),( Arabe, Français) +33 68 55 222 81.
Michel Tubiana, Composition du comité executive ,(REMDH), Français,
+33156555100
Marc Schade-Poulsen,Directeur exécutif (Anglais, Français) +45 51 20 55 15
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
7
Shaimaa Abou Elkhir (Anglais, Arabe): 002010 107 207
source : 24sur24.posterous.com
Tel: +45 32 64 17 00 begin_of_the_skype_highlighting +45 32 64 17 00 end_of_the_skype_highlighting, Fax: +45 32 64 17 02
22 janvier 2011,
Déclaration du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l'Homme sur la
situation en Tunisie
Dans le prolongement de son action en faveur des droits de l’Homme en Tunisie, le
REMDH a envoyé une mission dans ce pays. Cette mission a séjourné à Tunis du 18
janvier 2011 au 22 janvier 2011. Les membres de cette mission ont pu
rencontrer diverses organisations et institutions officielles.
Ils regrettent que le Ministre de la Justice ait décliné la demande d’entretien qui lui
a été présenté. La mission a été reçue par un ancien responsable de la division de
droits de l’Homme du Ministère de la Justice. Ce refus de recevoir la mission est
d’autant plus dommageable que cela n’a pas permis d’obtenir les éclaircissements
souhaitables quant à la situation dans les prisons (où il semble que plusieurs
centaines de prisonniers ont été victimes de tirs mortels), le contenu du projet de
loi d’amnistie, etc.
La mission du REMDH salue l’extraordinaire détermination du peuple tunisien afin
de recouvrer sa liberté et de mettre un terme au régime instauré par l’ancien
président M BEN ALI. Elle rend hommage aux centaines de milliers de personnes
de toutes conditions sociales qui, partout dans le pays, ont, par leur action,
conduit au départ du dictateur. Le REMDH s’incline devant la mémoire de ceux et
celles qui ont perdu la vie dans ce combat pour la liberté.
En ce qui concerne les évènements qui se sont déroulés entre le 17 décembre
2010 et le 15 janvier 2011, la mission du REMDH considère qu’il s’agit d’un
soulèvement autonome du peuple tunisien, exaspéré par l’absence de liberté, de
justice sociale et de démocratie comme par les manifestations d’une corruption
d’un niveau inégalé au bénéfice d’un clan familial et politique. L’immolation par le
feu d’un jeune « diplômé-chômeur », M Mohamed BOUAZIZI, en a été le facteur
déclenchant. Le chiffre des morts évolue entre 78, selon la version
gouvernementale et plus d’une centaine selon les ONG. Le nombre de blessés
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
2
reste indéterminé. Il n’existe pas, à ce jour, un recensement précis des personnes
arrêtées ce qui entretient une suspicion de disparition. Plusieurs témoignages et
constatations médicales permettent de conclure à l’existence de mauvais
traitements ou de tortures lors des arrestations et lors des détentions dans les
locaux de police.
La répression violente de ce mouvement populaire n’a pas empêché une
mobilisation accrue des forces démocratiques qui a permis l’heureux dénouement
que l’on connaît.
Pour autant, le seul départ de M BEN ALI ne suffit pas à garantir le rétablissement
d’une vie démocratique et d’un Etat de droit. La permanence des liens entre l’Etat
et le RCD qu’illustre l’appartenance, jusqu’à une date récente, à cette formation
politique du Président de la république par intérim, du premier ministre et de
plusieurs ministres nommés aux fonctions les plus importantes soulèvent les plus
grandes inquiétudes. Cette situation est vivement rejetée par les partis
d’opposition et la société civile.
Les incertitudes qui planent sur le nombre exact de personnes décédées, les
conditions dans lesquelles plusieurs dizaines de prisonniers ont trouvé la mort,
l’attitude de membres de force de l’ordre pris en flagrant délit de pillage ou
d’agression, parfois en civil, les violences commises par des bandes armées qui
dépendraient du RCD, contribuent fortement aux inquiétudes du peuple tunisien
et doivent faire l’objet d’urgence d’une enquête impartiale.
Dans ce contexte, le REMDH entend émettre les recommandations suivantes :
A l’égard des autorités tunisiennes et sans autre délai :
Rendre publique une liste des personnes arrêtées lors des manifestations.
S’assurer que les forces de police ne procèdent plus à des arrestations
arbitraires et ne se livrent pas à des mauvais traitements ou des actes de
torture.
S’assurer que les bandes armées qui ont sévi ne sont plus en mesure d’agir
et ouvrir une information judiciaire à l’encontre des personnes arrêtées à ce
titre.
Mettre effectivement en liberté tous les manifestants en faveur de la liberté
arrêtés lors des évènements. Mettre en liberté tous les prisonniers
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
3
d’opinion qu’ils soient condamnés et détenus sous couvert de motifs de
droit commun ou sous couvert de motifs politiques. Mettre un terme sans
délai aux procédures qui peuvent encore exister contre les opposants
politiques.
Mettre fin aux écoutes téléphoniques et dissoudre les services de police
politique.
Prendre les mesures d’urgence nécessaires, en Tunisie et à l’étranger, pour
séquestrer les biens provenant de la corruption et arrêter les personnes
soupçonnées de tels faits.
Assurer la libre circulation de tous les tunisiens ce qui implique la
restitution de leurs passeports à tous ceux qui en font la demande et la fin
des limitations imposées aux fonctionnaires.
Rétablir la liberté de la presse et de la communication en mettant un terme
à toute immixtion dans l’accès à internet et en reconnaissant la liberté
d’édition et d’impression. Assurer l’indépendance des médias propriétés de
la puissance publique.
Rétablir la liberté d’association en mettant un terme aux régimes
d’autorisation préalable des partis politiques, des associations et des
syndicats et en cessant d’interférer dans leur financement.
Mettre un terme effectif aux liens entre l’appareil d’Etat et le RCD. La fin de
la mise à disposition de fonctionnaires au bénéfice de ce parti, la restitution
des biens immobiliers appartenant à la puissance publique et attribués au
RCD, comme la confiscation des avoirs de cette organisation sont des
exigences minimales.
D’user des mesures utiles pour assurer le respect des besoins immédiats de
la population, y compris des personnes n’ayant pas de travail.
A l’égard de ces mêmes autorités et à court terme :
Il appartient au président de la République intérimaire de nommer un
gouvernement de transition qui ait la confiance de la population ce qui
implique nécessairement l’exclusion, notamment des ministères régaliens,
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
4
des personnalités les plus engagées avec l’ancien régime.
Les trois commissions dont la création a été annoncée et qui concernent le
déroulement des évènements, la corruption et la réforme des institutions
et des lois doivent être composées, à l’initiative de leurs présidents, de
personnalités indépendantes issues de la société civile et reconnues par
tous. Elles doivent pouvoir agir en toute indépendance, bénéficier des
moyens nécessaires et de la collaboration de tous les services de l’Etat. Nul
ne doit être en mesure de s’opposer à leurs investigations. Leurs travaux
doivent être rendus publics dans un délai raisonnable et préalablement
déterminé.
Engager les réformes législatives nécessaires à la tenue d’élections
législatives et présidentielle, libres, sincères et transparentes, sous
observation internationale, dans un délai raisonnable qui permette un réel
débat démocratique.
Rétablir un fonctionnement non partisan de toutes les institutions.
Créer une commission indépendante chargée d’apprécier les violations
graves des droits de l’Homme depuis l’indépendance de la Tunisie, de
déterminer les responsabilités, d’identifier les victimes et d’assurer la
réparation des préjudices individuels et collectifs subis. Cette commission
doit proposer les mesures nécessaires pour que de tels faits ne se
reproduisent plus. Il appartiendra au peuple tunisien d’apprécier la
manière dont les responsabilités encourues par les auteurs de ces
violations seront sanctionnées.
Plus généralement, les autorités tunisiennes mais aussi toutes les composantes de
la société civile et tous les partis politiques doivent entamer un processus de
réformes qui s’appuie sur les engagements internationaux de la Tunisie en matière
de droits de l’Homme, de bonne gouvernance, de démocratie, d’indépendance de
la Justice, d’égalité de genre et de respect absolu de la liberté de conscience.
A l’égard de la communauté internationale et en particulier de l’Union
Européenne, il leur appartient :d’apporter tout son appui au processus de réforme démocratique en
Tunisie.
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
5
A brève échéance, il est essentiel d’apporter leurs concours au séquestre
des fonds issus de la corruption et de l’arrestation des personnes
soupçonnées de tels faits.
Afin de permettre au processus de démocratisation de se poursuivre sans
entrave, la communauté internationale et en particulier l’Union
Européenne doivent, si besoin est, accorder le soutien financier nécessaire
non seulement aux réformes entreprises mais au maintien des besoins
économiques et sociaux du peuple tunisien.
Les accords de toute nature, politique et financier, conclus avec l’Union
Européenne doivent être révisés en totalité.
S’opposer fermement à toute tentative d’ingérence extérieure dans les
affaires de la Tunisie et à toute tentative de déstabiliser le processus
démocratique en cours.
Au moment où le regard de tous les peuples de cette région du monde se tourne
vers la Tunisie, parce qu’en mettant à bas une dictature le peuple tunisien montre
que l’aspiration à la dignité, à la liberté, à la justice sociale et à la démocratie
concerne tous les peuples, l’universalité effective des droits de l’Homme, la
volonté de vivre en paix, commandent de soutenir sans réserve le peuple tunisien.
L’Union Européenne, et notamment l’Espagne, la France et l’Italie, qui ont,
pendant des décennies, soutenu le régime de m BEN ALI supportent, en ce
domaine, une responsabilité particulière.
La délégation du REMDH a pu rencontrer :
Association des Femmes Tunisiennes pour la recherche et le développement
(AFTURD) – Mme Radhia Ben Haj Zekri, présidente, Mme Imen Hamza, trésorière
et membre comité directeur ;
Association international pour le soutien aux prisonniers politiques (AISPP) – Me
Samir Dilou et Me Saida Al Akrami, présidente ;
Association des Magistrats Tunisiens (AMT) – Kelthoum Kennou, magistrate
membre de l’AMT ;
Association tunisiennes des Femmes Démocrates (ATFD) – Mme Sana Benachour,
présidente ;
Conseil National pour les libertés en Tunisie (CNLT) – M. Omar Mestiri, membre
comité directeur, M. Mohammed Soudani membre ;
Comité soutien bassin minier de Gafsa : M. Abderrahman Edhili, Me Ben Moussa,
ancien Bâtonnier de Tunis.
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
6
Liberté Equité – Me Najit Laabidi et Gradi Amor membres du comité directeur ;
Ligue tunisienne pour la défense des Droits de l’Homme (LTDH) – Me Mokhtar
Trifi, président, Malek Kfif, trésorier ;
Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) – Néji Bghouri, président, Lotfi
Hajji, ancien président ;
Union Générale des travailleurs tunisiens (UGTT) – M. Jilani Hamami, membre
comité exécutif ;
Ministère de l’Intérieur – M. Ahmed Friaa, ministre de l’Intérieur ;
Ministère de la Justice – M. Ridha Khemakhem, coordinateur général des Droits de
l’Homme ;
Bâtonnier de l’Ordre National des Avocats de Tunisie, Me Abderrazak Kilani ;
Me Taoufik Bouderbala, président de la Commission événements ;
M. Abdesattar Amor, président de la Commission corruption ;
Délégation de l’Union européenne à Tunis – M. Adrianus Koetsenruijter,
Ambassadeur, M. Dirk Bouda, Premier conseiller.
Membres de la délégation du REMDH:
Kamel Jendoubi, président du REMDH ;
Me Michel Tubiana, membre du comité exécutif du REMDH et président honoraire
de la Ligue des Droits de l’Homme (France) ;
Jésus Nuñez, mandaté par ACSUR-Las Segovias et directeur de IECAH (l’Instituto de
Estudios sobre Conflictos y Accion Humanitaria) (Espagne) ;
Fabio Marcelli, membre de Giuristi Democratici (Italie), également mandaté par
l’Association européenne des juristes pour la démocratie et les droits humains
dans le monde et l’Association internationale des juristes démocratiques ;
Marc Schade-Poulsen, directeur exécutif du REMDH ;
Marta Semplici, secrétariat du REMDH.
Pour plus d'informations, merci de contacter:
Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro-méditerranéen des droits de l’Homme
(REMDH),( Arabe, Français) +33 68 55 222 81.
Michel Tubiana, Composition du comité executive ,(REMDH), Français,
+33156555100
Marc Schade-Poulsen,Directeur exécutif (Anglais, Français) +45 51 20 55 15
Euro-Mediterranean Human Rights Network. Vestergade 16, 2nd floor, DK-1456 Copenhagen K, Denmark
Tel: +45 32 64 17 00, Fax: +45 32 64 17 02
7
Shaimaa Abou Elkhir (Anglais, Arabe): 002010 107 207
source : 24sur24.posterous.com
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci pour vos commentaires! Tout commentaire non conforme aux Déontologies (raciste, xénophobe, homophobe, pornographique, etc...) sera détruit!.
-En participant, vous autorisez la publication de votre Commentaire sur notre site.
merci de votre compréhension.
Le Modérateur.