Tunisie. ««C’est l’expression du ras-le-bol généralisé de la jeunesse, des étudiants, des chômeurs…»Tunisie. ««C’est l’expression du ras-le-bol généralisé de la jeunesse, des étudiants, des chômeurs…»

Par Dominique Lerouge En Tunisie, le mois de janvier 2018 est souvent propice aux mobilisations, et cela d’autant plus depuis un certain janvier 2011. Mais cette fois-ci, elles ont touché simultanément la plus grande partie du territoire, les zones déshéritées de l’intérieur comme les villes de la côte. Impulsée essentiellement par des jeunes, cette explosion de colère s’est brusquement développée dans foulée de la mort, le 8 janvier, d’un manifestant dans la grande banlieue de Tunis, précédée deux jours plus tôt du suicide d’un jeune chômeur près de la frontière algérienne. Entre le lundi 8 et le jeudi 11 janvier, certaines de ces mobilisations se sont transformés en émeutes, en particulier la nuit: heurts violents avec la police, blocages de routes, destruction de bâtiments officiels, scènes de pillages, etc. Il semble prouvé que des réseaux mafieux, ainsi que des jihadistes, ont jeté de l’huile sur le feu, souhaitant profiter de la situation pour satisfaire leurs propres intérêts. ...