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Tunisie : le mouvement « Fech Nestanew » présente des signes d’essoufflement

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Par Frida Dahmani 111 PARTAGES Pour la première fois depuis le début des manifestations contre la vie chère en Tunisie, lancées début janvier par le collectif « Fech Nestanew », seulement quelques centaines de personnes ont participé au rassemblement de ce vendredi. Alors que le mouvement contestataire, qui se mobilise depuis début janvier contre la vie chère en Tunisie, prévoyait une nouvelle manifestation ce vendredi 26 janvier pour le « Jeudi noir » , à peine quelques centaines de protestataires ont participé au rassemblement au Bardo, devant le siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Des chiffres beaucoup moins importants que lors de la dernière manifestation à Tunis, le 12 janvier. Ce collectif, qui a démarré son action le 7 janvier par des mobilisations populaires pour réclamer la révision des prix des produits de consommation et celle d’ une loi de finances considérée comme injuste et favorisant l’exclusion , demande la libération des jeunes arrêtés en janvier...

En Tunisie, Béji Caïd Essebsi et la tentation du présidentialisme

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Tunisie, où vas-tu ? (2/6). Formé à l’école du « père de la nation » Habib Bourguiba, l’actuel président, âgé de 91 ans, se pose en champion du « prestige » de l’Etat. Au risque d’affaiblir l’inspiration parlementaire de la Constitution post-révolution. Par Mohamed Haddad et Frédéric Bobin (Tunis, correspondant) Elle trône, superbe, conquérante, en surplomb des terrasses de cafés de l’avenue qui porte son nom. La statue équestre de Habib Bourguiba a regagné en mai 2016 le cœur de Tunis et le « père de la nation », tout de bronze coulé, pointe à nouveau son bras vers la Médina toute proche. La symbolique de ce retour au bercail du héros de l’indépendance n’a pas fini de faire sentir ses effets sur la scène politique tunisienne. Quand Béji Caïd Essebsi, l’actuel chef de l’Etat, a pris cette initiative, la plupart des observateurs n’y ont vu qu’une juste réparation. Il ne s’agissait rien tant que de laver l’affront qu’avait infligé au « commandant suprême » son héritier infidèle, Z...

Tunisie: des militants LGBT empêchés de manifester pour raisons de «sécurité»

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Des policiers en civil empêchent des militants LGBT de manifester devant le ministère du Tourisme à Tunis, le 27 janvier 2018 Photo FETHI BELAID. AFP Tunisie: des militants LGBT empêchés de manifester pour raisons de «sécurité» Des militants LGBT ont été dispersés par la force samedi dans le centre de Tunis par des policiers en civil, après que leur manifestation a été interdite «pour leur sécurité» selon le ministère de l’Intérieur. Un appel à manifester devant le ministère du Tourisme avait été lancé sous le mot d’ordre »#Sayebni» (Lâche-moi, en arabe tunisien) pour demander l’abrogation de lois «rétrogrades» et la fin de «la criminalisation des libertés sexuelles et de la discrimination contre la femme» notamment. Mais des militants ont indiqué vendredi soir avoir été informés par le ministère de l’Intérieur que leur manifestation avait été interdite. «Nous avons eu des renseignements selon lesquels ils allaient être visés», a dit à l’AFP le porte-parole de ce ministère...

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Le feu couve toujours en Tunisie

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La colère contre le renchérissement est intacte dans certains quartiers de Tunis. Le collectif qui a lancé la mobilisation de janvier, avant d’être débordé par les violences, appelle à de nouvelles manifestations ce vendredi «On ne se décourage pas!» affirme Asrar Ben Jouira, porte-parole de Fech Nestannew? [Qu’est-ce qu’on attend? en tunisien]. Elle et ses camarades du mouvement, proche de l’opposition de gauche, appellent à manifester ce vendredi devant le parlement tunisien. Leur objectif: obtenir l’abrogation de la nouvelle loi de finances, leur revendication depuis plusieurs semaines. Une manifestation a également eu lieu jeudi devant le Ministère de l’intérieur, pour demander la libération des jeunes arrêtés lors des protestations. Alors que la Tunisie a connu une inflation de 6,4% l’année dernière, et que le chômage atteint 15,3%, la loi de finances cristallise la frustration d’une partie de la population, dont les conditions de vie se sont détériorées depuis la révolution de 2...

Présentation de notre série Tunisie, où vas-tu ?

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Sept ans après la révolution de jasmin qui mit fin au régime dictatorial de Ben Ali, de plus en plus de Tunisiens redoutent le blocage de la transition démocratique. Par Le Monde Afrique Tunisie, où vas-tu ? La transition démocratique tunisienne, tant célébrée à l’étranger comme un « modèle », est-elle en train de s’enrayer ? Sur la seule sphère politique , on ne compte plus les retards, les ratés, les faux pas, voire les régressions. Parmi les plus notables : un Parlement infantilisé, une Cour constitutionnelle dans les limbes, une Commission électorale affaiblie, une décentralisation à la peine, une justice contestée, un arbitraire policier qui perdure. Et puis, il y a cette nouvelle petite musique qui fait entendre la nostalgie d’un ordre à poigne tout en démonétisant la révolution du printemps de 2011. C’est un paradoxe amer, un dégât collatéral de la stabilisation politique de la Tunisie . La démocratie a besoin de paix pour s’épanouir mais quand celle-ci vire au consensus opa...

Tunisie: la mort de deux cadres d’Aqmi, un coup dur pour sa branche locale

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Par Laurent Ribadeau Dumas (avec AFP) Militaires tunisiens à Ben Guerdane, à la frontière libyenne, après une attaque djihadiste en mars 2016.© REUTERS/Zoubeir Souissi Un cadre algérien d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), recherché depuis des années, et le leader présumé d'une cellule djihadiste locale ont été tués lors d'une opération de la Garde nationale le 20 janvier 2018 au mont Sammama, dans le gouvernorat de Kasserine (centre-ouest de la Tunisie). C’est ce qu’ont annoncé les autorités le lendemain. Le cadre présumé a été identifié par une source de sécurité comme étant Bilel Kobi, un Algérien proche du leader d' Al-Qaïda au Maghreb islamique , Abdelmalek Droukdel . Il était chargé de faire le lien entre Aqmi et sa branche tunisienne, la phalange Okba Ibn Nafaa (apparemment du nom d’un général arabe qui a mené la conquête musulmane du Maghreb de 642 à 683). Il jouait le même rôle entre Aqmi et la branche libyenne du groupe. L’homme a été tué lors d'un...