Les vieux militants de France devenus vigies de la révolution en Tunisie
PARIS — Ils se sont exilés et se sont battus pendant des années pour faire vivre en France la voix réprimée de l'opposition tunisienne. Tarek, Mouhieddine, Fatma, trois vieux militants des droits de l'Homme devenus les vigies inquiètes de la Tunisie révolutionnaire. "Une partie de la lutte en France a été d'être une caisse de résonance, faire savoir que des forces résistaient à Ben Ali. Notre rôle n'est pas fini: nous avons le crédit, l'expérience, nous sommes les guetteurs du nouveau régime", explique Tarek Ben Hiba. C'est leur raison de vivre: militer, dénoncer, alerter. Tous réunis en France au fil de la répression, des condamnations et de l'exil au sein d'associations de défense des droits de l'Homme à faire le lien avec les organisations de l'intérieur, manifester pour la libération d'opposants, publier des rapports sur la torture. Tarek Ben Hiba, 57 ans, emprisonné dans les années 70 sous Bourguiba pour ses activités ...